3 octobre 2010


Cette semaine le grand baratineur nous entraine pour une balade..

Pedibus cum jambis



Mes chers admisinistrés (non, non, y a pas d’erreur, c’est volontaire)


  Ah, je le retiens mon beau frère Jojo et ses amorties à cause de qui je suis obligé depuis plus d’un mois de me déplacer avec des béquilles. Du coup ils en profitent tous pour se moquer de moi. Tenez l’autre jour, même bon brave Robert Bruyère m’a joué un vilain tour. Il me dit comme cela que nous allons inaugurer un nouveau mode de transport pour les enfants des écoles. Moi, confiant, je l’accompagne et voilà que je me retrouve avec une bande de gosses hilares autour de mes béquilles. En fait ce qu’on inaugurait, c’était un « pédibus ». Comment, vous ne savez pas ce qu’est un pédibus ? Eh, bien c’est comme qui dirait qu’on se déplace en se tenant debout sur ses deux jambes et en mettant alternativement un pied devant l’autre. Oui, d’autres appellent cela la marche à pied, tout simplement, mais pédibus cela fait plus savant. Vous vous demandez alors quel est l’intérêt d’inaugurer un mode de transport aussi vieux que l’homo erectus lui-même ? La photo, bien sûr ! La photo dans le journal.

Donc me voilà posant pour la photo avec mes béquilles que j’ai ornées de tricolore (et, alors, j’ai bien une cocarde sur ma voiture, pourquoi pas sur mon nouveau moyen de locomotion !) et les gamins qui se marraient. Ces garnements ont fait exprès de placer à côté de moi la pancarte où est dessinée la voiturette qui symbolise le pédibus. Ridicule que j’étais. Sur le chemin du retour j’ai demandé à Bébert pourquoi il m’avait emmené dans ce traquenard : c’est juste pour vous faire marcher, qu’il m’a répondu.





C’est qu’il ne manque pas de caractères non plus ce Bruyère là (Tudieu, elle vient de loin celle-là, j’espère que vous l’apprécierez !). L’autre soir au conseil il m’a menacé de quitter la salle si je ne disais pas deux mots de réconfort pour un deuil vieux de neuf mois. Du coup je me suis encore rendu ridicule avec mes oraisons funèbres à retardement. Comme j’ai du mal à me tenir droit en ce moment il faut admettre que je suis plus bossu que Bossuet (celle là aussi elle a fait du voyage !).


Mais ma mauvaise soirée ne faisait que commencer. Qu’est-ce qui lui a pris à mon petit Angelo de directeur général des services (DSG) ? Il ne sait plus faire une addition ou il se paie ma tête ? Voilà que mon DSG a laissé passer dans la seule délibération importante de la soirée une erreur de débutant. On avait beau compter et recompter, il y manquait 51.000 euros. J’ai du mal à croire que cette erreur était involontaire. Déjà que je leur faisais avaler des couleuvres à mes braves bêtes de conseillers, mais ajouter une erreur aussi grossière, c’était de la provocation. Attention un DSG ça peut très vite devenir un SDF, que je lui ai dit à l’Angelo. Ça me ferait une belle jambe, qu’il m’a répondu en lorgnant vers mes béquilles. Insolent en plus.


Heureusement que mes braves ouailles n’y entravent pas grand chose a tout cela. Je leur demanderais de voter un pédibus pour la lune qu’ils trouveraient l’idée géniale puisqu’elle viendrait de moi. Il n’y en a qu’un qui commence à m’agacer. C’est celui qui m’a fait remarquer l’erreur dans l’addition et qui s’est levé pour quitter la salle en parlant de mascarade. Je dois reconnaître qu’il n’avait pas tort. Pour un peu je l’aurais imité mais le temps que je déplie mes béquilles il était déjà sorti. Et pourtant, si vous saviez comme tout cela me lasse. Je vous raconterai cela une autre fois.


En attendant,  je vous laisse car j’ai une autre addition à faire et il ne faut pas me tromper. Je dois calculer combien de zéros je dois inscrire sur le chèque que je vais remettre à la mairie de Paris. Eh, oui, c’est sur moi que ça tombe. En tant que trésorier de l’UMP, c’est à moi de faire le chèque pour indemniser les Parisiens de l’argent que Chirac avait détourné.


Selon un de mes amis qui me l’a raconté, tous ceux de l’UMP à qui on a dit qu’en devenant trésorier du parti ils seraient obligés de signer un chèque - avec six zéros - à des socialos pour rembourser les dettes de Chirac, auraient tous pris leurs jambes à mon cou. Selon lui, ce serait pour cette unique raison que c’est moi qui aurait été retenu. A cause de mes béquilles.

Mais je n’ai pas bien compris son allusion selon laquelle tous les gens intelligents s’étaient enfuis en courant. En quoi le fait de marcher avec des béquilles m’aurait fait passer pour moins intelligent que les autres.. ? Je m’interroge encore.




Signé DD

alias le Grand Baratineur

p.c.c. Jacques Girard






26 septembre 2010


Lettre et le Néant


Note de la rédaction

Chaque semaine cette chronique (qui se veut humoristique) s’amuse à parodier les propos de ce grand baratineur qu’est le trésorier-président-député-maire UMP d’Aix les Bains. Ceux qui méconnaissent encore le personnage ont pu penser que les propos que l’on prêtait (sans intérêt) ici à l’illustre personnage tombaient parfois dans la facilité et n’évitaient pas la caricature. Il n’en est rien! Non seulement cette habituelle chronique ne sombre pas dans la caricature mais elle est souvent bien en deçà de la vérité. Pour preuve, voici, ci-après, une lettre, une vraie, que le Grand Baratineur local a réellement rédigée et adressée à un de ses administrés aixois.

Il est conseillé de lire cette lettre en ayant en permanence à l’esprit l’idée que ce courrier n’émane pas d’un potache en mal de plaisanterie, mais qu’elle est l’œuvre d’un quinquagénaire présumé responsable et sérieux, d’un type qui se targue de diriger une ville et une communauté d’agglo, d’un homme qui au Parlement vote des lois et les budgets de l’Etat ainsi que d’un personnage qui tient désormais les cordons de la bourse de son parti. Bref, cette lettre a été écrite et signée par quelqu’un qui est censé représenter l’élite de ce pays. L’élite de ce pays… C’est à pleurer de rire. Ou à rire de chagrin, c’est selon.

Bonne lecture et rendez-vous plus bas pour les commentaires.




Qu’un maire, député, président d’un tas de machins importants et trésorier de son parti consacre du temps à répondre avec autant de détails à un citoyen qui le critique sans réserve, voilà qui dépasse déjà l’entendement. Mais c’est surtout le ton et les arguments employés qui suscitent la consternation. « Vos écrits font beaucoup rire – ils rejoignent le grand bêtisier municipal – j’y ai répondu de manière sarcastique – désormais je ne vous lirai plus – tout ce qui est excessif est insignifiant en tout cas fatiguant – j’en suis probablement à près de 200 – sans compter les onomatopées - je suis bien pire que ça – je suis président qui gère quelques centaines.. – Etc

On se croirait dans une cour d’école avec des répliques du genre « C’est celui qui le dit qui y est, lalalère, reu. D’abord je ne t’écoute même plus, tralala. Et puis tu fais rigoler tout le monde avec tes bêtises, nananère. Et puis que toi tu ne fais même pas ce que moi je fais, tralala. Et que d’ailleurs moi mon truc il est plus gros que le tien, heu ! Et que si tu dis le contraire c’est que tu es jaloux, euh ! Et même que tout le monde il le sait, euh. Et toc, euh ! »


Avec ce courrier on a manifestement atteint le degré (fahrenheit*) zéro de la politique ! La « Lettre et le Néant », pour parodier Jean Paul Sartre. Pauvres Aixois : à qui avez vous donc confié votre destinée ?


Allez, la semaine prochaine vous retrouverez une vraie chronique du Grand Baratineur, une chronique entièrement inventée. Avec cette certitude : c’est qu’elle sera beaucoup moins cruelle pour Dord que ses propres courriers signés de sa propre main.


J.Girard


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19 Septembre 2010


N’en croyez pas un mot


Chers amis aixois,


Déjà la semaine dernière je vous mettais en garde contre les oiseaux de mauvais augure et autres volatiles mal emplumés qui allaient essayer de vous corrompre l’esprit en vous racontant à mon propos des choses que mes journaux locaux préférés n’oseraient jamais publier. Tout cela parce qu’ils étaient jaloux de constater que j’allais occuper les importantes fonctions de trésorier de mon parti, l’Union pour Ma Pomme. Je ne croyais pas si bien dire.

Figurez vous que ces gens là ont osé recommencer à me prêter des agissements purement imaginaires. Tenez, pour vous convaincre de la duplicité de ces gens là, je vous propose de lire cet article paru mercredi dernier dans cet hebdomadaire satyrique (oui, oui, je persiste dans l’orthographe). Vous allez juger vous-même :




Voyez comme ces gens là sont de mauvaise foi. Oser prétendre que j’aurais fait quoi que ce soit pour « enrichir le Canard » c’est hautement porter atteinte à la ligne de conduite que je me suis fixé à moi-même depuis que j’ai été élu. Une ligne de conduite à laquelle je n’entends pas déroger et qui fait que je n’enrichis que mes amis. Le Canard ne faisant pas partie de ces derniers (ni du premier cercle des financeurs de mon parti politique) je n’ai donc jamais eu l’intention de l’enrichir. La preuve est donc faite que ces gens là travestissent la vérité, vous en conviendrez. Mais le mal ne vient pas toujours de là où on l’attend. Voilà-t-il pas que mon dauphiné à moi s’est mis lui aussi à me jouer des niches.


Cela a commencé par un long article consacré à mon premier adjoint que le Daubé a présenté comme celui des élus municipaux qui était à l’écoute des Aixois. Comme si moi, je ne les écoutais pas ! Me faire cela, alors que le Daubé ne peut pas ignorer que je supporte plus mon premier adjoint, je ne l’ai pas encore digéré. Mais ce n’est pas tout. Le surlendemain le même journal annonçait sur toute une page que l’insécurité avait augmenté de 50% dans ma propre ville entre l’été 2009 et l’été 2010. « Un été noir » qu’ils sont même allés jusqu’à écrire en gros titre ?


Je vais leur en ficher moi, de l’été noir. Ce sera même de l’éteignoir s’ils continuent, ils vont voir. Décidément on ne peut plus faire confiance à personne. Heureusement qu’il me reste mon fidèle Essor Savoyard qui lui a su trouver cette semaine les mots et le titre pour me faire plaisir. « La cure de Jouvence des Thermes », voilà le titre qui barrait toute la Une de ce grand hebdomadaire . Ces braves journalistes de l’Essor sont même allés jusqu’à pronostiquer que la fréquentation des Thermes pourrait bien remonter, oui, oui, remonter ils l’ont écrit ainsi, à 28.000 curistes en 2015.


Ah, les gentils petits gars. Ça, c’est du journalisme ! Au moins ces garçons consciencieux ne se sont pas cru autorisés à rappeler qu’en 2001, les curistes étaient 37.000. Et encore moins à ironiser sur le fait que j’avais promis de faire remonter ce nombre au-delà des 40.000 en cinq ans. Non, ils se sont bien gardés de ce rappel iconoclaste et ont préféré écrire que je le ferais « remonter à 28.000 en 2015 ».


Faire remonter à 28.000 curistes en 2015 une fréquentation qui aurait dû être de plus de 40.000 en 2005, voilà de l’information sérieuse et vérifiée comme je l’aime.


Mais pourquoi donc toute la presse ne prend-elle pas modèle sur mon gentil Essor savoyard.. ?


Signé DD

alias le Grand Baratineur

p.c.c. Jacques Girard





12 septembre 2010


Le Grand Baratineur et les mesures prophylactiques


Ah, mes chers amis aixois, comme c’est un plaisir de vous retrouver. D’abord parce que cela apporte un cinglant démenti à tous ceux qui prétendaient qu’avec mon nouveau petit boulot de trésorier de l’Union pour Ma Pomme, je n’aurais plus le temps de m’occuper de vous. Ensuite parce que je suis bien content de revenir dans cette ville où tout n’est que calme, luxe et naïveté - sachant que je me réserve le calme et le luxe, bien entendu, et que je vous laisse la naïveté qui vous va si bien-.


Car figurez vous que ce n’est pas partout la même chose. Ailleurs, dès qu’on ne voit plus nos montagnes à vaches, les gens ne sont pas aussi gentils avec moi que vous l’êtes depuis toujours. Et je ne vous parle pas des journalistes parisiens. Tiens, justement si ! Je vais vous en parler de ceux-là, tant il est vrai que depuis mon petit boulot à l’UMP, les voilà qui s’intéressent à moi. Et qui ne font rien que de raconter des méchancetés sur moi, à ma grande déception, moi qui ne suis guère habitué à cela.


Moi, au début, je croyais que tous les journalistes de France étaient comme ceux du dauphiné, tout pleins de prévenance et de gratitude à mon égard. Alors quand ceux de Paris m’ont interrogé, je leur ai répondu comme je le fais avec ceux d’ici, c’est à dire en leur racontant n’importe quoi. J’étais persuadé qu’ils n’iraient jamais vérifier et oseraient encore moins me déplaire en mettant en doute mes propos, qu’ils me croiraient sur parole comme cela se passe ici. Eh bien je me trompais. J’ai découvert que tous les journalistes ne sont pas calqués sur le modèle aixois, il s’en faut de beaucoup…


Dès qu’on est sorti des limites de la Savoie, les plumitifs prennent des libertés inouïes, au point que je me demande si au lieu de célébrer les 150 ans de notre rattachement à la France, il ne vaudrait pas mieux réclamer notre détachement ! Quel comportement malsain de ces gens là, quelle outrecuidance! Et que ces aigris de pisse-copie veulent savoir comment. Et qu’ils insistent pour savoir pourquoi. Et qu’ils exigent des preuves. Et qu’ils me rappellent pour me dire que je leur ai raconté des fariboles. Et qu’ils me disent que, content ou pas content, ils publieront quand même leur article. Bref, tout le contraire de ceux d’ici qui, eux, me demandent toujours mon avis avant de publier leurs articles (pour les plus téméraires) ou qui, pour les plus complaisants d’entre eux, publient mes communiqués, juste après avoir ajouté dessous leurs initiales pour laisser croire qu’ils en sont l’auteur. Et qui rampent sous la table dès que je fais les gros yeux.. !


Le pire de cette engeance parisienne, ce fut quand même les écrivaillons d’un hebdomadaire satyrique (oui, oui, avec un « Y », où voyez vous une faute d’orthographe ?) au vilain nom de volatile palmipède. Si vous saviez les vilenies qu’ils ont osé écrire sur moi.. ! C’était affreux, ils ont même écrit que j’étais un « un c.. prétentieux, un glandu ». Sans compter que, entre autres méfaits, ils m’accusaient d’avoir « racletté » les entreprises qui travaillent pour la mairie, ceci afin de faire rentrer des sous pour financer ma vie politique. Comme si l’immobilier ne me suffisait pas !


Je vais vous dire sincèrement : à un moment j’ai tellement craint que le portrait qu’ils traçaient de moi ne vous fasse du mal et ne porte atteinte à la considération sans faille que vous me vouez, que j’ai immédiatement pris la mesure que s’imposait. J’ai laissé mes sbires, je veux dire mes serviteurs de la mairie, faire le tour de tous les points de vente afin de rafler un maximum de ces oiseaux de mauvais augure afin de vous en épargner la vue. Ce fut une vraie battue. Et un tableau de chasse impressionnant car c’est par centaines que ces bestioles s’étaient abattues sur la ville. Heureusement que je veillais à votre santé morale.


Certains appelleront cela de la censure. Moi je dis simplement qu’il s’agit de mesures prophylactiques ? Pourquoi prophylactiques, bandes d’ignares, pardon, bandes de chers électeurs aixois que vous êtes ? C’est simple : vous vous souvenez de la grippe H5N1, dite grippe aviaire, celle qui vous avait fait si peur, plus peur encore que la grippe H1N1, dite grippe à Roselyne, celle qui vous a coûté si cher ? Eh bien, qui risquait de nous la transmettre cette grippe aviaire ? Les volatiles migrateurs bien sûr. Et comment a-t-on stoppé l’épidémie ? Tout simplement en éliminant les volatiles migrateurs qui risquaient de contaminer les porteurs de plumes sains.


Alors j’ai simplement fait la même chose avec ce vilain canard, afin qu’il ne vienne pas transmettre le virus de l’irrévérence et de la vérité à mes chères  petites plumes tendres locales.


Ainsi, grâce à ma vigilante attention, votre esprit fécond (et qui l’est resté et le restera longtemps, plaise à Dieu) ne sera pas corrompu. Et vous pourrez continuer de croire à tout ce que je vous raconte et prendre toutes mes billevesées comme paroles d’Evangile.


Car croyez moi, mes biens chers frères et soeurs, en ces temps d’incertitude il n’y a plus que la foi qui sauve.



Signé DD

alias le Grand Baratineur


Pcc Jacques Girard