20 septembre 2010
Va-t-on bientôt pendre la Crémaillère avec un petit PLU ?
C’est une de ces affaires immobilières dont le député-maire-président-trésorier UMP a le secret. Une affaire à tiroirs et pourtant loin d’être une affaire classée. Encore que, un petit coup de PLU pourrait bien lui donner un petit plus. Retour…
En décembre 2001, tout juste six mois après s’être installé à l’hôtel de ville aixois, Dominique Dord décide de vendre trois hectares (30.400 mètres carrés exactement) du Bois Vidal. Pour ne pas effrayer le manant (attaché au Bois Vidal), il décide de rebaptiser ces trois hectares « terrain de la Crémaillère », en souvenir de ce petit train qui passait là jadis.
En cet hiver 2001, Dord prétend que des investisseurs franco-suisses veulent acquérir ce terrain pour y construire un complexe comprenant un centre de balnéothérapie, une unité de recherche et de production cosmétique, un hôtel 4 étoiles et divers commerces et services de proximité. Soit au total 160 emplois à créer en deux ou trois ans. Tout est prêt, assure-t-il, l’argent est là, les investisseurs sont impatients d’agir car d’autres sont aussi sur les rangs. Bref, c’est une affaire à saisir tout de suite dit-il à son conseil encore sous le charme.
Après une demi-heure de débat (et le refus de l’opposition) l’affaire est emballée : la décision est prise de céder le terrain à 15,60 euros le mètre carré, soit un peu moins de 450.000 euros pour trois hectares. Dord justifie ce prix extrêmement bas par le fait que le PLU (plan local d’urbanisme) impose sur ce site des « constructions en rapport avec l’activité thermale ». Reste qu’à ce prix, et compte tenu de la contrainte modérée (en rapport avec l’activité thermale, c’est vague) cela représente quand même ne sacrée aubaine pour l’acquéreur, une petite Société Civile immobilière familiale aixoise appartenant à la famille Garancini.
Malgré l’urgence invoquée par Dord en décembre 2001, rien ne se passe avant le 9 juin 2006. Ce jour là, c’est Dord en personne qui se rend chez le notaire Touvet pour signer l’acte de vente avec la SCI Monard-Zander (Garancini), et ce en dépit du fait que les investisseurs franco-suisses sont devenus fantômes.
Quelque temps plus tard, la SCI Monard revend ce terrain à une autre société de promotion immobilière, laquelle passe ensuite un accord avec le groupe Meunier. Et à l’été 2007, Dord signe un permis de construire sur ce terrain. Mais plus question de centre de recherche et de production cosmétique, plus question d’hôtel 4 étoiles, plus question de centre de balnéothérapie, ni de commerces ou de services de proximité, plus question non plus des 160 emplois. Non ! Le permis est accordé pour une résidence hôtelière dont le seul rapport avec « l’activité thermale » est la présence… d’une piscine ! (photo ci-dessous)

Pour des raisons obscures le groupe Meunier n’ira pas au bout de son projet et trois ans plus tard, en ce mois de septembre 2010, rien n’a démarré sur le site et le permis de construire est désormais caduc. Mais ce n’est pas pour autant que les acquéreurs du terrain ne vont pas réaliser une bonne affaire car quelque chose se prépare.
En effet, les élus locaux devraient bientôt se prononcer sur une révision du PLU. Avec la privatisation des Thermes nationaux, avec l’abandon des anciens thermes, avec une prévision de curistes la plus optimiste fixée à…28.000 (au lieu des 60.000 promis par Dord et Gaymard à l’Assemblée nationale en 1999) il n’y a plus aucune raison de maintenir l’obligation de réaliser des « constructions en rapport (même lointain) avec le thermalisme » sur le terrain dit de la Crémaillère. Débarrassés de cette contrainte, les propriétaires du site pourraient alors déposer un projet uniquement tourné vers l’immobilier privé de logement. Ce qui ferait considérablement monter la valeur du terrain puisque le mètre carré constructible se négocie aujourd’hui au bas mot à 200 euros selon la qualité du site.
Autrement dit par une simple opération au PLU, le terrain acquis pour 450.000 euros en juin 2006 pourrait valoir 6 millions d’euros en juin 2011. Il va donc falloir bien surveiller ce qui va se décider lors de la révision du Plan Local d’Urbanisme dans les prochaines semaines.
Un dernier pour la route: sur la photo du permis de construire, on voit que le projet prévoir une SHON (surface bâtie nette) de 10.800 mètres carrés. Sachant que cette SHON ne concerne que la moitié des 3 hectares, ce sont donc plus de 20.000 mètres carrés de SHON que l’on peut réaliser sur la totalité de la Crémaillère. Or, Dord a acheté dernièrement à Voglans (pour le compte de la CALB) un terrain sur lequel la SHON était estimée à 430 euros le mètre carré,. Le site de la Crémaillère étant beaucoup plus prestigieux que celui Voglans, le mètre carré de SHON y vaut donc au bas mot 500 euros. Soit un peu plus de 10 millions d’euros pour une SHON de 20.000 mètres carrés autorisée sur le site de la Crémaillère. Dix millions pour un terrain acheté 450.000 euros, c’est-y pas l’affaire du siècle qui se prépare.. ?
17 septembre 2010
Trois mois déjà que les Aixois tombaient dans le panneau… !
Le 17 juin dernier, Dominique Dord prenait la décision de fermer au public le parking du Boulevard Wilson. Motif de cette fermeture : des travaux de construction d’immeubles allaient commencer incessamment, voire peut-être même avant.

Pendant deux mois et demi, les panneaux annonçant l’imminence de ces travaux ont nargué les automobilistes mais depuis quelques jours ils ont disparu laissant apparaître un terrain nu et vide de tout engin de chantier.

Pour ceux qui ont oublié les épisodes précédents de ce feuilleton à rebondissements (et pour les quelques centaines de lecteurs qui nous ont rejoints depuis) voici un bref résumé.
En 2007, le pas encore trésorier de l’UMP mais déjà très mauvais en calcul, décide qu’il va céder le parking du Bd Wilson (200 places gratuites environ) à ses amis d’ICADE afin que ces derniers y réalisent, aux frais de la commune, des parkings en silo avec des immeubles, logements, commerces et bureaux, au-dessus. L’opération est d’une simplicité biblique : en échange de 15 millions d’euros que vont leur donner les contribuables, ICADE et consorts vont céder à la ville 86 parkings censés remplacer les 200 existants qui vont être supprimés. Soit 200.000 euros la place de parking nouvelle.
L’opération est tellement mal ficelée qu’elle capote d’elle même sans besoin de la traîner devant la justice administrative.
Mais, rebelote, en 2008, le toujours pas encore trésorier de l’UMP, mais de plus en plus nul en calcul, présente une seconde version de l’opération enfumage. Cette fois-ci, ce ne sera plus 15 millions d’euros que les contribuables vont payer pour 86 parkings, mais seulement (si l’on peut dire) 8 millions d’euros. Comment, en quelques mois, le prix d’un parking est-il passé de 200.000 à 100.000 euros l’unité ? Mystère. Dord n’en dira pas plus. Reste qu’une place de parking à 100.000 euros (alors que les deux cents existantes ne coûtent rien), c’est encore exorbitant.
Tant et si bien que cette fois un conseiller nouvellement élu monte au créneau. En séance publique le benjamin du conseil, Thibaut Guigue, annonce qu’il fera tout pour que ce projet stupide ne voit pas le jour. Et un recours est déposé devant le tribunal administratif de Grenoble. Du coup, les opérateurs choisis par Dord se retirent du projet. Et Dord, tout marri, rouvre le parking à la grande satisfaction des automobilistes.
Une satisfaction de courte durée puisque trois mois plus tard, Dord referme à nouveau le dit parking. Motif : il veut vendre le terrain à la Sollar qui envisage, assure-t-il, d’y construire du logement social.
Et cette fois-ci, non seulement les contribuables ne sortent plus d’argent de leur poche mais, affirme le bientôt trésorier de l’UMP, ils vont en recevoir. Car la Sollar est prête à débourser 1,2 millions d’euros pour acquérir le terrain.
Ainsi en moins de trois ans, l’opération est passée de 15 millions d’euros, puis de 8 millions d’euros à la charge des contribuables à 1,2 million d’euros qui devraient tomber dans les caisses municipales. Soit une économie potentielle pour la commune de 16,2 millions d’euros. C’est peut-être ce jour là que Dominique Dord a gagné ses galons de trésorier de l’UMP. Un type qui est capable de transformer une opération qui devait coûter 15 millions d’euros en une affaire qui va en rapporter 1,2 million, méritait bien cette promotion dans son parti.
Hélas, des esprits chagrins, et la ville en compte chaque jour davantage, ont cru déceler dans ces avatars une histoire totalement cousue de fil blanc. Du coup, ce sont pas moins de trois recours « gracieux » (au préfet) qui ont été engagés contre l’opération. Comme on s’y attendait, le préfet n’a rien trouvé à redire dans la procédure suivie par Dord. C’est une constante en Savoie, les préfets ont toujours été contents des décisions prises par le député UMP. Alors depuis que ce dernier est trésorier, pensez donc !. Les protestataires ont donc maintenant jusqu’au 24 octobre pour saisir le tribunal administratif. Et cela risque de retarder le lancement des travaux…
Alors, lassé d’être la cible des moqueries d’un journal en ligne, le député-maire-président-trésorier UMP a demandé à ses services de retirer les panneaux « travaux ». Mais toujours pas le moindre coup de pioche à l’horizon. Automobilistes, encore un peu de patience.
En attendant, rendez vous le 17 octobre pour un autre « moisiversaire ».
15 septembre 2010
Et revoilà Musilac :
L’OTT a bien versé un demi million d’euros à la société organisatrice
Mais quid de la subvention du département?
Officiellement, le député-maire-président-trésorier l’ayant affirmé, l’Office du Tourisme (OTT) n’aurait dû réellement verser que 340.000 euros à la SARL Musilac, société de droit privé, organisatrice du festival de musique éponyme…
Oui mais voilà, au final c’est quasiment un demi million d’euros que l’OTT a versé à cette SARL, ou plus exactement 498.528 euros.
Un demi million d’euros, c’est très cher payer un festival de musique organisé par une société privée qui empoche tous les bénéfices. Surtout qu’à ce demi million d’euros, il faut ajouter tous les frais d’organisation que l’OTT a pris à sa charge, sans oublier non plus la mise en place, montage et démontage, de matériels, barrières et autres, réalisée par des ouvriers municipaux, et bien entendu la mise à disposition, pendant 12 jours de l’esplanade du Bd Barrier. Au total, voilà une opération qui doit revenir à près d’un million d’euros aux contribuables locaux. On est loin des chiffres indiqués par le trésorier de l’UMP, on veut dire par le président de l’Office de Tourisme ! Mais revenons à cette somme de 498.528 euros réellement versée par l’OTT à la SARL Musilac, chiffre que le directeur-général de l’OTT a tenu à relativiser par avance.
En effet, le très sympathique Nicolas Durochat, prétend que sur ces 498.528 euros, seuls 340.000 proviennent de la caisse de l’OTT. La différence ce sont des « subventions » ou des « participations » versées soit par le Conseil général (pour 100.000 euros) soit par le Crédit Agricole (pour 58.528 euros). Laissons de côté l’argent versé par le Crédit Agricole (c’est de l’argent privé qui ne regarde que les sociétaires de la banque) pour nous attarder sur la subvention de 100.000 euros versée par le Conseil général de la Savoie, donc sur fonds publics, les seuls qui nous intéressent.
Curieusement le Conseil Général 73 n’a pas choisi de verser ces 100.000 euros à la société (privée) organisatrice) mais à l’OTT. Etrange. Enfin pas tant que cela car au CG 73 il y a très certainement des gens prudents qui ont préféré ne pas subventionner une société privée qui n’exerce aucune délégation de service public (condition sine qua non pour être subventionné). Par précaution le CG 73 a donc préféré verser ces 100.000 euros à l’EPIC-OTT lequel bénéficie, lui, d’une « délégation de service public » pour l’animation en général.
C’est là un vieux débat que le pas encore trésorier de l’UMP avait escamoté voici deux ans alors que certains lui affirmaient que pour pouvoir « subventionner » le Festival Musilac, il fallait auparavant conclure avec la SARL Musilac une « délégation de service public ». Seule une telle procédure aurait rendu parfaitement licite le soutien financier de la collectivité mais elle exigeait une condition : procéder à un appel d’offre et choisir l’entreprise la mieux disante pour organiser ce festival. Or, la SARL Musilac s’étant approprié le nom de « Musilac », recourir à cette procédure légale, c’était prendre le risque de ne plus traiter avec cette société, donc de perdre le droit d’appeler ce festival « Musilac ».
Devant cette difficulté, Dord, malgré des avis contraires dans son entourage, avait choisi de fermer les yeux et de continuer de financer la SARL Musilac comme si de rien n’était. Mais la situation s’est encore compliquée avec le versement par le CG 73 d’une subvention à l’OTT. Car ce n’est plus seulement l’argent public « municipal » qui est en cause maintenant mais aussi l’argent public « départemental ».
Il ne reste donc plus qu’à poser la question à M. Hervé Gaymard, président du Conseil général de la Savoie : le Département a-t-il décidé de financer sur les fonds publics les activités lucratives et concurrentielles de la SARL privée Musilac, via une subvention versée à l’EPIC-OTT ? Si oui, à quel titre ? Si non, que compte-t-il faire s’il apparaît que cet argent public n’a pas été utilisé à bon escient ?
Peut-être que le très prudent ancien Ministre des Finances saura répondre à cette question, lui. Après tout, s’il n’a pas été choisi pour être trésorier de l’UMP, il doit bien y avoir une raison…
13 septembre 2010
Les résidents permanents du Revard de moins en moins décidés à ... la boucler!
Les riverains de la boucle de l’Observatoire au Revard souhaitent prendre date au sujet de l’aménagement de la desserte riveraine. Ils veulent prendre date parce que les travaux ont été menés sans concertation préalable et alors qu’ils n’étaient pas présents sur le site. Les rares réponses qu’on leur a apportées ne les rassurent pas en ce qui concerne l’accès à leur habitation, la circulation et le stationnement des véhicules comme le déneigement en raison des bordures en granit et du rétrécissement de la chaussée ramenée à 3, 50 mètres. Ils nous ont donc transmis le communiqué suivant:
Texte du communiqué :
« Il n’y a pas que le « Made in China » qui interpelle pour reprendre l’expression du DL dans son édition du 14 août dernier à propos des bordures en granit. Il y a aussi le « Made in France».
Il s’agit de la « desserte riveraine » telle qu’elle a été conçue par les initiateurs du projet dit de « réhabilitation du belvédère » et qui est en cours de réalisation.
Voici l’examen critique qu’en font certains riverains : la « boucle de l’Observatoire » qui comprend trois virages et qui est longue de cinq cents mètres environ dessert treize chalets . Trois familles habitent à l’année sur le site. C’est dire que la circulation sur cette voie est très faible. Avant les travaux, elle était accessible par le sommet du belvédère desservi par la route RD 913A et était à sens unique descendant.

Le projet ayant prévu d’aménager un cheminement piétonnier à la place des anciens parkings, l’accès à la boucle de l’Observatoire va se faire au niveau inférieur, à l’entrée du nouveau parking en cul de sac, par le biais d’un virage en épingle à cheveu, avec une pente à 10 % et dont la construction a nécessité le creusement d’une tranchée importante qui a détruit un peu plus le relief du site. Il a fallu employer de gros moyens et faire des tirs de mine pour venir à bout d’une veine rocheuse gênant l’avancement des travaux : « un véritable chantier d’autoroute ! » a lancé un visiteur. Ce nouvel accès ne modifiera pas le sens de circulation de la boucle qui restera à sens unique descendant.
Devant l’importance des travaux et les perturbations qui en découlent pour certains résidants, l’idée est advenue que l’on aurait pu aménager la boucle de l’Observatoire en dépensant moins d’énergie, de temps et d’argent. Le panneau qui est apposé actuellement à la sortie de la boucle mais qui est provisoire en raison des travaux en est la parfaite illustration : il suffisait , au prix de menus travaux, de rendre la boucle de l’Observatoire à double sens* à l’usage exclusif des résidants, ce qui aurait permis de préserver leur qualité de vie et n’aurait pas gêné l’accès au site des véhicules de secours et d’incendie. Les riverains auraient pu ainsi accéder à la boucle à sa partie inférieure sans avoir à monter au sommet et à prendre un virage qui va être dangereux à négocier en hiver. Et le site serait resté dans son état d’origine !
•La boucle de l’Observatoire a en effet une largeur de 4 à 6 mètres. Certains avaient même réussi à convaincre, il y a deux ans, le directeur adjoint de la calb de faire procéder au remplacement de la barrière de sécurité qui protège du vide le virage inférieur de la boucle. Le risque est que certains riverains, notamment ceux de la partie basse, prendront au plus court et le plus sûr pour aller chez eux…
Fin de communiqué
6 septembre 2010
Quatre fermetures de classes sur Aix les Bains
Quand l’indécence le dispute à l’incompétence
Aix, une ville d’avance ! Ce n’est pas la rentrée de septembre qui va confirmer ce slogan à l’emporte pièce. Après la fermeture de la maternité de l’hôpital, c’est la fermeture de quatre classes dans les écoles primaires qui vient alourdir le bilan du nouveau trésorier de l’UMP, on veut dire le bilan du député-maire de la ville. Décidément, quand la chance ne veut pas sourire…
A l’école Franklin (Roosevelt), c’est un peu la tristesse. Vendredi à l’heure de la rentrée, parents et enseignants ont appris que deux classes de cette école primaire ne rouvriraient plus ! A la hâte, il a fallu répartir les élèves dans les classes restantes, au besoin en créant des classes à deux niveaux et en surchargeant les maîtres. Voilà qui ne faisait ni l’affaire des enseignants ni celles des parents d’élèves. Les enseignants ayant été invités par leur hiérarchie à plus de discrétion, ce lundi matin seuls une vingtaine de parents manifestaient devant l’entrée de l’école.

Petite satisfaction, ces parents ont vu venir vers eux l’inspectrice de l’Education nationale qui a assumé ces fermetures (de dos, avec un sac blanc en bandoulière sur la photo ci-dessus). Un dialogue a pu s’engager dont il ressort que si deux classes ont fermé c’est en raison de la baisse des effectifs, argument récurrent en pareille circonstance. Le fait que cette école soit située dans un quartier en pleine rénovation et accueille, par ailleurs, une forte proportion d’élèves d’origine étrangère, n’a apparemment pas été pris en compte. La mesure de fermeture est comptable. C’est ce que, en termes plus nuancés, l’inspectrice est venue expliquer. Rejetant au passage une partie, sinon de la responsabilité, du moins des solutions, vers la mairie.

La mairie, justement, elle était représentée ce lundi matin par Robert Bruyère, le remplaçant officiel du député-maire-trésorier. Le brave adjoint aux affaires scolaires, dit « Bébert je vais voir ce que je peux faire mais qui ne fait jamais rien » a effectivement fait son apparition (à gauche sur la photo ci-dessus). Montre en main, et sans exagérer, il est resté sur place dix sept secondes et trois dixièmes. C’est loin encore derrière le record de France de Christophe Lemaître sur cent mètres, mais sûrement loin devant le record du monde de foutage de gueule. Sans même un regard ou une poignée de main pour les parents qui l’attendaient, Bébert s’est contenté de saluer l’inspectrice et il est très vite remonté dans sa voiture, sans un mot. « Ce n’est plus avec lui qu’on va discuter lors du prochain conseil d’école, en concluait une maman d’élèves, on va demander à rencontrer directement le maire ». Comme quoi ces gentilles dames n’ont pas totalement perdu la foi !
La foi, il va leur en falloir, à les écouter, pour continuer à se mobiliser en faveur de cette école. Une école dont tout le monde reconnaît qu’elle est plutôt mieux que les autres et qu’elle bénéficie d’une équipe pédagogique aux qualités reconnues mais qui semble pâtir d’une mauvaise réputation pas justifiée. Au point qu’il « faudrait que la municipalité, dans son bulletin d’informations, fasse quelque chose pour rectifier » entendait-on lundi matin. Car ces familles ont aussi une crainte : que la municipalité ne profite de la restructuration du quartier pour faire fermer cette école. « Dans les projets, au final, il n’y aura plus qu’une seule école pour tout le quartier Sierroz Lafin » dit une mère de famille.
Eh, oui. Il faut faire des économies sur tout. L’inspectrice, dont il faut souligner quand même le sens du dialogue, a bien été obligée d’admettre que l’Education Nationale allait faire l’économie de 4 classes primaires cette années sur Aix les Bains. Et tout laisse craindre que la ville ait envie de profiter de cette situation pour regrouper certains établissements, et faire des économies à son tour en favorisant les « déplacements de population ».
Ainsi, si l’école de Franklin perd des classes et des élèves, c’est surtout parce que la municipalité a redéployé une partie des habitants du quartier Sierroz Lafin sur d’autres quartiers (en particulier les bords du lac). Quand ce n’est pas dans d’autres communes, y compris éloignées, où, faute de logements sociaux convenables à Aix, d’autres familles ont été repoussées.
En attendant, le nouveau trésorier de l’UMP n’a pas de quoi être fier. Une ville d’avance qui augmente sa population mais qui perd coup sur coup un tribunal d’instance, une maternité publique et quatre classes de ses écoles publiques, cela commence à ressembler à une ville qui accumule les échecs et les retards.
Mais le député-maire UMP d’Aix les Bains a décidé de s’adapter à ces mauvais coups du sort. Fini le temps où il ameutait les foules pour fêter dans la liesse ses prétendus succès. Maintenant ce sont ses échecs avérés qu’il a décidé de célébrer. Ainsi ce lundi matin l’ineffable Dord avait-il convié la presse et quelques invités triés sur le volet à « fêter la fin de la maternité » en présence du personnel recasé.
Quand l’indécence le dispute à l’incompétence, le trésorier de l’UMP n’est jamais très loin.