29 septembre 2010
Aix les Bains ville où la sécurité règne ?
Le préfet vient de décider d’y affecter une compagnie de CRS
Un démenti cinglant aux propos de Dord !

C’est vraiment pas de chance. Tout juste arrivé (depuis juin) en Savoie, le nouveau préfet avait souhaité qu’on lui fasse un état des lieux, notamment à propos de la sécurité, domaine si cher au président de la république. Et pour s’informer, le préfet Mirmand était allé aux sources qu’il croyait les plus sûres, à savoir en ce qui concerne Aix les Bains, le député-maire UMP du coin et le commissaire de police local. Et ces deux « autorités » avaient tout bonnement assuré au préfet que jamais Aix les Bains n’avaient été une ville aussi calme.
Manque de bol. A peine le nouveau préfet avait-il répercuté cette bonne nouvelle à la presse locale que de graves incidents mettaient à feu (mais pas encore à sang) le quartier de Lafin-Sierroz. Et contrairement à ce que les « autorités » locales avaient prétendu, ces incidents graves n’étaient pas les premiers puisque les habitants de ce quartier (et d’autres aussi) se souvenaient qu’en mai 2007, au lendemain de l’élection de Nicolas Sarkozy, le même secteur avait connu des nuits plutôt agitées avec de nombreuses voitures et même des bus incendiés. Depuis, l’ambiance s’était un peu calmée mais l’on dénombrait quand même régulièrement des feux de voitures ou de poubelles. Et tout laissait présager qu’une simple étincelle pouvait de nouveau embraser le secteur.
Mais ce qui s’est produit dans la nuit de samedi à dimanche, c’était encore du jamais vu : des individus s’en sont pris personnellement et directement aux pompiers venus éteindre les incendies, et avec une agressivité étonnante. Au point même que l’on fut à deux doigts de voir certains soldats du feu participer directement à la bagarre. Mais ce qui a surtout marqué la population environnante cette nuit là c’est le délai que les policiers ont mis avant d’intervenir. Manifestement en sous effectif, les policiers aixois ont du attendre d’être assez nombreux pour venir assister les pompiers. A ce moment de leur intervention, quatre voitures avaient déjà été incendiées, ce qui n’était pas pour rassurer la population.
Et ce qui n’a rassuré personne, ce fut la déclaration que Dominique Dord avait faite au lendemain de ces graves incidents et que le quotidien le dauphiné rapportait ainsi dans son édition de lundi : « Joint par téléphone, le maire d’Aix pense que ces faits resteront isolés. Pour lui comme pour les autorités rien ne laisse présager de nouvelles actions de ce type ces prochains jours. » Un avis que ne partageaient pas du tout les habitants du quartier. Et un avis que n’a pas partagé non plus le nouveau préfet de la Savoie puisque mardi après midi Christophe Mirmand prenait un arrêté qui imposait la présence d’une Compagnie Républicaine de Sécurité (CRS) à Aix les Bains jusqu’à dimanche prochain.
Manifestement, les fameuses « autorités » auxquelles se référait le dauphiné et qui affirmaient que « rien ne laissait présager de nouvelles actions dans les prochains jours » n’ont pas été prises au sérieux par le préfet. Il est vrai que si ce sont les mêmes qui lui avaient assuré qu’Aix les Bains était une ville calme où il ne se passait jamais rien, le préfet avait toutes les raisons de se méfier. En attendant les habitants du quartier de Lafin Sierroz pourront peut-être dormir tranquille ce week-end.
Mais avant que les CRS ne repartent, peut-être serait-il intéressant d’essayer de savoir ce qui se trame exactement dans ce quartier en train de devenir depuis quelque temps une véritable zone de non droit dans laquelle, de mémoire d’habitants, jamais (rarement?) la police ne dresse de contraventions pour les multiples délits qui s’y commettent, autant au grand jour qu’à la nuit tombée.
Un dernier pour la route : Et si le shérif Beretti allait un soir avec ses policiers municipaux faire régner un peu d’ordre dans ce quartier comme il prétend aimer le faire (cf la photo et l’article ci-dessous publiés récemment dans un hebdomadaire local). Sûr que cela impressionnerait les malfaisants et que les habitants du quartier se sentiraient tout de suite rassurés...

C’est pour rire, bien sûr, et le premier adjoint ne nous en voudra pas de souligner ici ses talents de comique !
27 Septembre 2010
Nuit de folie à Aix les Bains!
Pompiers « caillassés », policiers débordés, 4 voitures brûlées.
Si le quartier Sierroz-Lafin fait actuellement l’objet d’une opération de rénovation urbaine, il semble que certains ont profité de cette occasion pour s’accaparer du territoire. Ce qui s’est passé dans la nuit de samedi à dimanche est très révélateur du climat qui règne dans un secteur qui n’avait jamais connu autant d’insécurité…
C’est vers une heure du matin que les sapeurs-pompiers sont appelés pour un incendie de voiture à quelques mètres des gravats de la tour récemment démontée. A peine les pompiers on-ils commencé à sortir leur matériel qu’ils sont les cibles d’une quinzaine d’individus qui leur jettent toutes sortes de projectiles, pierre, ferraille et même les barrières servant à protéger les travaux. Appelés pour soutenir les soldats du feu, la police nationale n’est à ce moment là pas en mesure d’envoyer des effectifs suffisants sur place.

Les individus vont alors s’en donner à cœur joie et ce seront quatre autres départs de feu qui nécessiteront le retour des pompiers sur place, toujours sous la menace de projectiles divers. Les riverains, atterrés, assistent à ce triste spectacle. Certains, en pyjama, descendent à la hâte pour tenter de mettre à l’abri leur véhicule. Une voiture de police fera son apparition un moment mais les deux seuls policiers qui sont à bord estimeront plus prudents de ne pas s’attarder sur place et feront demi-tour en attendant des renforts.
Finalement ce n’est qu’au petit matin que les choses se calmeront un peu. Bilan de la nuit: quatre véhicules - dont une fourgonnette qui avait été pillée auparavant - totalement détruits par le feu, d’autres endommagés, aucune victime à déplorer chez les pompiers et juste quelques traces d’impact sur leurs véhicules. Mais du côté de la caserne, on soulignait que de pareils incidents ne s’étaient pas produits à Aix depuis très longtemps. Du côté des habitants excédés par cette insécurité croissante (certains ont été pris de véritables crises de nerf) tous réclamaient des mesures urgentes pour remettre un peu de sérénité dans leurs lieux de vie. Avec la triste impression d’être abandonnés à leur sort. Quant aux autorités locales, elles ont sans doute choisi de continuer à ne pas communiquer sur ce dossier brûlant à plus d’un titre.
Il faut dire qu’à l’heure de ces graves incidents, les quelques policiers de permanence de nuit étaient déjà fort occupés avec une rixe qui avait éclaté à la sortie de la boîte de nuit du Casino Grand Cercle. Là encore, si la police ne communique pas officiellement, les riverains, eux, n’hésitent pas à parler d’une insécurité croissante depuis que la boite de nuit a été autorisée à ouvrir jusqu’à sept heures du matin. Selon ces riverains, les curistes qui ont des rendez vous matinaux n’apprécieraient pas, c’est un euphémisme, de croiser sur leur chemin des noctambules alcoolisés qui ne sont pas toujours amicaux. Un hôtelier à même fait part de son inquiétude de voir ses clients curistes ne plus revenir à Aix les Bains pour cette raison.
Tout cela arrive à un moment où le député-maire UMP et son shérif de premier adjoint, tout en prétendant que la ville est sûre, veulent engager beaucoup d’argent pour installer des caméras de surveillance… que personne ne regardera la nuit ! Une mesure aussi coûteuse qu’inefficace si l’on en croit les gens de terrain. Car, loin de leur hiérarchie, les policiers nationaux affirment que cette video surveillance ne résoudra rien, et que le vrai problème est le sous-effectif. Cette nuit, il est vrai, ils n’étaient guère qu’une demi douzaine de policiers à être opérationnels au moment des incidents simultanés devant le Casino et au quartier Sierroz Lafin.
Reste que pour les individus qui ont décidé de prendre le contrôle d’un quartier qui cherche son âme, voir une patrouille de deux policiers faire demi-tour devant leur seule présence, cela ressemblait à un curieux encouragement comme la suite des incidents l’a prouvée. Ce dimanche, des gars en scooter, sans casque, tournaient autour des véhicules calcinés comme autour de trophées. Le quartier était à eux. On n’y a pas aperçu une patrouille de police de l’après-midi.
On attend donc avec impatience la mise au point du commissaire local, celui qui, pour faire plaisir à Dord, était venu récemment devant le conseil municipal pour dire, sans rire, que tout allait bien dans la ville et que quelques caméras de video surveillance suffiraient à y faire régner durablement le calme. C’est beau l’Evangile selon Saint Mathieu...
