Les mots d’août (le 24)
Mais qui en veut donc à ce point aux cyclistes ?
A l’évidence, il doit y avoir dans cette ville une secte. La secte des cyclisticides. Autrement dit des individus qui en veulent aux pauvres gens qui ont décidé de se déplacer sur deux roues sans moteur. Qu’on en juge par ce nouvel exemple.
Prenons un cycliste ordinaire qui vient de l’Avenue Saint Simond et qui souhaite se rendre au Conservatoire en haut de la rue Vaugelas. Arrivé à hauteur de l’avenue d’Annecy, il trouve sur sa gauche la dite rue Vaugelas, ouverte dans les deux sens à tous les véhicules. Alors il l’emprunte, confiant. Pas très longtemps. Car à peine a-t-il parcouru 60 mètres dans cette rue qu’il reste un moment perplexe devant le spectacle qui s’offre à lui (voir ci-dessous).

Que faire ? Un panneau « sens interdit » indique que la circulation dans le sens montant est interdit à tous les véhicules, y compris les deux roues. Il devrait donc faire demi tour. Oui, mais, sur le sol, à la peinture fraîche, ont été tracés un cycliste blanc sur fond vert et une flèche ascendante, ce qui laisserait penser que la piste cyclable ainsi délimitée permet de monter la rue Vaugelas. N’imaginant pas un seul instant que ces signes aient pu être tracés par un esprit pervers, notre cycliste s’engage donc dans la montée de la rue Vaugelas. Avec un peu de chance, si des véhicules utilitaires ne sont pas garés sur la piste au niveau du marchand… de cycles ( comme sur la photo!) notre cycliste parvient jusqu’à la rue Paul Verlaine.
Et là, seconde surprise. Le Conservatoire a beau se trouver à moins de trois cents mètres, pas question de continuer de monter la rue Vaugelas. C’est trop étroit pour qu’un vélo croise une voiture. Voilà donc notre cycliste obligé de tourner à droite dans la rue P. Verlaine. Et un autre dilemme l’attend. (voir ci-dessous).

Que faire ? Le panneau indique bien que la rue est en sens interdit « sauf pour les cyclistes » mais le tracé sur la route fait arrêter la piste cyclable sur… le parking ! Qui croire ? Le panneau ou la piste ? Au risque de tomber dedans (le panneau) notre cycliste remonte à contre sens la rue Paul Verlaine. Il ne sait pas encore, mais il le subodore, qu’il le fait au péril de sa vie. Car voilà ce qui peut arriver quand le dit cycliste atteint l’extrémité de la rue Verlaine (voir ci-dessous).

Eh, oui. Il suffit qu’une camionnette débouche un peu vite (se croyant dans une rue à sens unique) à l’entrée de la rue P. Verlaine pour que cette entrée devienne la sortie définitive de notre cycliste. Et s’il échappe à ce nouveau piège, notre cycliste pourra constater qu’après avoir parcouru 700 mètres dans des conditions de sécurité très aléatoires, il est quasiment revenu à son point de départ dans l’avenue d’Annecy. Et là, on lui conseille de faire une pause et de s’interroger : dans quel genre d’esprit a bien pu naître l’idée de faire emprunter à un cycliste un tel parcours ?
Car si ce n’est pas un esprit particulièrement pervers et malintentionné qui a tracé ce parcours, ou alors un malheureux dont la femme serait partie un jour avec un coureur du Tour de France, il ne peut y avoir qu’une seule explication possible : les gens qui tracent les itinéraires cyclistes à Aix les Bains ne sont jamais montés sur un vélo. Et les adjoints chargés de l’urbanisme ou de la circulation non plus.
Et si on leur supprimait, à ceux-là, leurs voitures de fonction et qu’on les mettait en deux roues, peut-être que cela changerait un peu leur vision.
Quant au député-maire UMP du cru, tiens, on lui refile un conseil : qu’il profite donc d’être momentanément dans l’impossibilité de marcher tout seul sur ses deux pattes arrière pour parcourir en fauteuil roulant les trottoirs (et les pistes cyclables) de la ville qu’il prétend administrer. Et après, on en reparlera.. !
Les mots d’août (le 23)
Dans la torpeur de l’été
« L’amendement Dord » au PLU qui ferait économiser plus de 800.000 euros aux bénéficiaires du bail commercial Peyrefitte !
Zone UA : « Dans le cas de changement d’affectation de bâtiments anciens à usage d’hôtels ne répondant plus aux normes actuelles (conservation minimum des façades) et afin de tenir compte de la situation existante, le nombre de places de stationnement exigé selon les destinations, est diminué de moitié »
Voici une des dispositions reprises actuellement dans le fameux PLU, le plan local d’urbanisme, cette bible locale qui permet aux maires (après formalités) de décider ce qui se construira ou pas dans la ville qu’ils administrent.
Cette disposition avait été prise voici quelques années afin de permettre à des vieux hôtels désertés par les touristes et les curistes de connaître une seconde vie. Elle permettait aux propriétaires de ces établissements de pouvoir les transformer en appartements en ne réalisant que la moitié des places normalement prévues en cas de construction de logements. Ainsi un hôtel qui se transformait en vingt appartements ne pouvait réaliser que 10 places de parkings au lieu des 20 exigibles.
Cette mesure permettait de conserver dans la ville une partie du patrimoine immobilier. Elle répondait aussi à une certaine logique dans la mesure où les anciens clients de l’hôtel « utilisaient » eux aussi des places de stationnements et que la transformation en appartements ne doublait donc pas le besoin en places nouvelles. Et puis surtout cette mesure avait une portée générale et était censée s’appliquer à tous les hôtels de la ville, soit une bonne soixantaine d’immeubles ! Donc personne ne la contestait. Mais voilà que Dord a décidé de faire de cette idée générale un cas bien particulier qui devrait permettre à certains de ses amis d’économiser jusqu’à plus de 800.000 euros.
On se souvient qu’ici nous avions dernièrement attiré l’attention sur la situation des 1000 mètres carrés des Anciens Thermes que Dord a « offerts » à la famille Peyrefitte pour y installer une école d’esthétique. Nous rappelions que pour créer un « bail commercial » en ces lieux, il fallait auparavant en modifier la destination et passer d’un établissement thermal à un établissement commercial. Ce qui incluait, selon le fameux PLU, la création d’une place de parking pour 12 mètres carrés utiles, soit pour Peyrefitte, la création de 84 places.. ! Sachant qu’il n’existe aucune possibilité immédiate de créer 84 places dans un rayon de 300 mètres autour de la Place Mollard, nous en concluions qu’avant de signer un « bail commercial » à la société ITCC Peyrefitte, il allait falloir faire régler la facture. Soit, à raison de 20.000 euros par place manquante, une note de un million six cent quatre vingt mille euros !
Ce rappel à la réalité publié dans notre site a sans doute fait réagir l’entourage du député-maire. Pas question de faire payer à la société du docteur Gérard Peyrefitte une telle somme. Pas question non plus de faire « officiellement » supporter cette dépense à la ville, désormais propriétaire du bâtiment des anciens Thermes. Les cadeaux que Dord a accordés à son ami lyonnais ( 800 euros de loyer mensuel pour 1000 mètres carrés) font déjà assez jaser comme cela dans la ville et chez les autres commerçants. Alors Dord a pensé à une astuce comme il en a le secret.
Profitant de la torpeur de l’été, Dord a fait adopter par la commission municipale d’urbanisme un « amendement » au PLU. Un amendement qui consiste à ajouter « et d’anciens thermes » après le mot « hôtels » dans le règlement de la zone UA rappelé ci-dessus. Ainsi, la réduction de moitié du nombre de places de parkings, s’appliquerait désormais.. « dans le cas de changement d’affectation de bâtiments anciens à usage d’hôtels ou de thermes.. ». Comme c’est drôle !
Cette disposition, si elle était entérinée par le conseil municipal et qu’elle passait ensuite les barrages juridiques, permettrait donc de réaliser une « économie » de huit cent quarante mille euros pour la passation du bail commercial avec Peyrefitte. Enfin quand dit une économie, cela dépend de quel point de vue on se place car pour les finances locales ce serait plutôt un manque à gagner.
Reste que la ficelle est très grosse et qu’elle risque de ne pas passer un premier barrage « moral », sans compter les barrages juridiques. Car s’il est toujours possible de modifier un PLU c’est à condition que cette modification prenne une portée générale et ne soit pas prise pour des intérêts particuliers. Or des « anciens thermes » à Aix les Bains, il n’en existe qu’un seul exemplaire, lequel, qui plus est, appartient à la mairie.
Une mairie peut-elle voter un « amendement » à son PLU uniquement pour satisfaire ses besoins personnels en tant que propriétaire foncier ? Ce sera là sans doute l’enjeu d’un débat qui connaîtra très certainement son dénouement devant les tribunaux. Il n’est sans doute pas prêt d’être signé le « bail commercial » définitif à prix d’ami que Dord a promis au lyonnais Gérard Peyrefitte un jour de liesse.
Les mots d’août (le 22)
Un « mot doux » de l’administration des Finances qui nous a bien fait plaisir
En mai 2009, nous relations la mésaventure de Pascal S., interné à Bassens parce qu’il avait « protesté » contre les lenteurs de l’ASSEDIC en menaçant de s’immoler par le feu. Puis nous avions aussi raconté son combat pour obtenir l’annulation de l’arrêté du maire d’Aix les Bains qui avait provoqué cet internement arbitraire et scandaleux.
Quelques mois plus tard, victoire ! Le tribunal administratif de Grenoble annulait l’arrêté municipal par lequel le premier adjoint, usurpant la qualité du maire*, avait fait arrêter puis interner Pascal S. Mais cette victoire restait partielle puisque le député-maire UMP d’Aix les Bains refusait de reconnaître qu’une lourde erreur, pire, une grave injustice, avait été commise en son nom. Pas de dédommagement, pas de lettre d’excuse, rien que du mépris.. !
Plus étonnant encore, au printemps dernier, un an après cet internement brutal et arbitraire, l’administration fiscale menaçait Pascal S. de saisie immobilière ou sur son compte s’il ne payait pas sans délai les frais de cette hospitalisation, soit près de 600 euros. A cette date, nous avions ici pris fait et cause pour Pascal S. Dans un courrier daté du 3 mai 2010, nous avions alerté François Barouin, ministre du budget, sur cette situation abracadabrantesque, comme disait son mentor Chirac. Le cabinet du ministre nous avait alors fait savoir qu’il donnait toutes instructions pour tirer au clair cette histoire.
Eh, bien, dans un courrier daté du 16 août, le Trésorier Payeur de la Savoie vient de nous faire savoir que suite à notre intervention, son administration avait décidé d’annuler le titre de recettes émis à l’encontre de Pascal S. (voir ci-dessous)

Voilà donc une (partie de l’) histoire qui se termine bien puisque l’administration des Finances est revenue sur une décision inique qui consistait à faire payer à quelqu’un les frais d’un internement arbitraire.
On ne pourra donc que remercier le ministre Barouin et ses services (y compris dans le département) d’avoir accepté de prendre en compte cette réclamation et de lui avoir donné la seule suite qu’elle méritait. Notons au passage que l’administration fiscale fait partie de ces services publics qui accordent quelque considération aux réclamations des citoyens et ne traite pas ces revendications par-dessus la jambe. On aimerait en dire autant d’autres services publics, et plus particulièrement de ceux de la Préfecture de ce département.
Un dernier pour la route : Dans la foulée de la décision de l’administration des Finances (qui vient de reconnaître une erreur et de renoncer à percevoir 600 euros), on attend désormais que le député-maire UMP prenne enfin position sur le sort que son premier adjoint a fait subir à Pascal S. en le faisant interner arbitrairement. Monsieur Dord (qui a actuellement du temps pour réfléchir) se grandirait sûrement en exprimant sa compassion à la « victime » de ce mauvais coup. Voire en l’indemnisant, au besoin en prenant sur les indemnités qu’il abandonne chaque mois à un premier adjoint qui ne s’est pourtant pas montré à la hauteur de la présumée confiance* que son maire lui accorde. Si tel était le cas, nous ne manquerions pas de le faire savoir.
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*On comprend mieux pourquoi quand Dord s’absente longtemps, c’est à Robert Bruyère qu’il abandonne toutes ses délégations, et pas à Renaud Beretti. Si cela peut éviter de nouvelles bavures..!
Les mots d’août (le 20)
No comment !
Grand défenseur de l’emploi de la langue française, Marcel Girardin* a relevé quelques nouvelles perles dans le paysage local.

C’est d’abord cette curieuse banderole qui invite a venir participer à une « wakesurf contest » à l’occasion d’une manifestation intitulée « king of the lake ».
Non, la photo n’a pas été prise à la Cité du Lac Salé aux Etats Unis, mais at The Bourget Of The Lake, near Aix the bathes, in France of course. Shocking, isn’t it ?

Autre slogan relevé par M. Girardin, celui d’une grande surface de la région (a big store of the county) qui invite all of the children à participer à son « Kid’s club ». Why not.
A quand le slogan : «I Say Yeah, with Crossroads ».
* Président (départemental) de l’Association (nationale) de Défense de la Langue française
Les mots d’août (le 19)
Un petit trou peut en cacher un gros
« Il existe un excellent indice de la façon dont une ville est gérée et qui donne souvent une bonne appréciation de l’état de ses finances : c’est l’état des rues. Quand un maire a des difficultés avec son budget, le premier poste qui en subit les conséquences c’est celui des travaux d’entretien des rues. Quand vous circulez dans une ville et que vous constatez que les chaussées sont déformées, mal entretenues, rafistolées avec des rustines, vous pouvez être sûrs que cette ville s’enfonce dans le déclin. Il faut ensuite des années pour revenir à une situation normale. C’est ce qui nous attend ici.. »
Ces propos ont été tenus lors d’une réunion publique tenue dans une ville récemment gagnée par un député UMP (Béziers) et précédemment gérée, pendant des décennies, par une municipalité communiste. Cette analyse est non seulement toujours d’actualité mais exportable dans toutes les communes de France et d’ailleurs. Aix les Bains en apporte une nouvelle illustration.
Depuis 2001, les responsables des services techniques chargés de la voirie réclament à la municipalité davantage de crédits pour entretenir correctement les rues. En vain. Le député-maire UMP a d’autres priorités. Il estime qu’il vaut mieux dépenser deux millions d’euros pour faire un seul rond-point qu’il pourra inaugurer en grandes pompes (avec photo dans la presse) plutôt que de dépenser annuellement la même somme pour entretenir l’ensemble de la voirie communale. De fait il existe un contraste de plus en plus grand entre les rues du centre ville récemment réaménagées à grands frais et les rues de la périphérie proche quasiment laissées à l’abandon. Ainsi les «petits» trous dans les rues pourraient bien cacher les «gros trous» à venir dans les budgets.
On s’était amusés ici à signaler les nombreuses embûches qui attendent le cycliste qui oserait emprunter les rues de la ville en regardant loin devant lui. Des lecteurs nous ont depuis envoyé d’autres photos pour nous conforter. Ainsi M. G.B. nous a fait parvenir un véritable florilège dont voici juste un extrait.

On est également conscients que les services techniques font ce qu’ils peuvent pour y pallier avec les pauvres moyens dont ils disposent. On les remercie d’ailleurs au passage d’avoir « goudronné » les trous et autres excavations qui marquaient la voie récemment refaite devant la Gare. Certes ce n’est pas très esthétique (du goudron sur des pavés !) mais c’est en tout cas moins dangereux et plus responsable que de laisser des trous profonds.
Enfin, à propos de « trous », nous avions signalé l’absence de joints entre les bordures (de granit) posées le long des aménagements routiers du Revard. Un lecteur voulant se rendre compte par lui-même quelques jours plus tard a eu la surprise de constater qu’un ouvrier armé d’un seau et d’une truelle était justement en train de procéder à la pose de ces joints. Et ce, alors que le chantier avait déjà été abandonné depuis deux semaines et que le parking était ouvert au public (ce qui ne facilitait pas la tâche de l’ouvrier). A croire qu’avant notre article personne ne s’était aperçu de ce manque de finition.
