Les mots d’août
Les mots d’août
Le 30 Août 2010
Nous annoncions tranquillement notre rentrée «politique» pour le 1er septembre, et voilà que ce 30 août, on apprend que Dominique Dord, oui, notre Dord à nous,devrait être nommé ce soir trésorier national de l’UMP!
Quel merveilleux cadeau pour notre rentrée!
Depuis le temps qu’on attendait que notre Dord adoré soit enfin sous les projecteurs de nos confrères nationaux. Jusqu’ici toutes les tentatives de médiatisation nationale de notre zéro local se heurtait à cette réplique sans appel «Dominique Qui ?». Mais c’est fini, maintenant. Notre Dord va devenir une vedette. Il va succéder à Woerth.
Ouf, notre patience et notre persévérance vont être récompensées. Enfin d’autres que nous vont vouloir se pencher sur les exploits immobiliers et autres de notre maire «à côté de la loi». On va sans doute se sentir moins seuls. Parce que, Dord aussi le vaut bien, depuis qu’il a travaillé pour l’Oréal...
Merci Bertrand.
Les mots d’août (le 30)
Le désordre organisé
Ou comment compromettre une manifestation populaire
Certes la manifestation a beaucoup vieilli et s’est très peu renouvelée mais au moins a-t-elle le mérite d’exister. Mais au lieu d’aider Navig’Aix à surmonter ce cap, on a l’impression que la municipalité fait tout pour compliquer la tâche des organisateurs et gâcher le plaisir des visiteurs…
No park, no business, dit-on outre Atlantique. Pareil chez nous : on aura beau faire et beau dire, l’homo-automobiliscus aura toujours beaucoup de difficultés à se souvenir qu’il fut d’abord un homo erectus, un bipède. Alors quand on l’invite quelque part, il cherche toujours à garer sa voiture au plus près. En invitant « des milliers de personnes » à venir participer à cette manifestation annuelle populaire et gratuite qu’est Navig’Aix, il était donc facile d’imaginer qu’il faudrait offrir à ces gens de quoi stationner leur indispensable véhicule mais aussi les guider pour trouver ces parkings et ne pas les envoyer dans d’inextricables bouchons. Or, non seulement rien ne semblait avoir été fait pour répondre à cette demande mais tout semblait concourir à gâcher la fête.
Ainsi l’avenue du Grand Port avait-elle été laissée libre à la circulation dans le sens descendant. Enfin, libre mais uniquement jusqu’à l’entrée de la place Edouard Hériot où une barrière avec des panneaux « sens interdit » et «rue barrée» inattendus interrompait brutalement la circulation. Résultat : une fois que les parkings des Suisses et Mémard étaient pleins (y compris de camping-cars dont on continue de se demander ce qu’ils font là à demeure), les automobilistes arrivaient dans un cul de sac sans la possibilité de reculer et avec de grosses difficultés pour faire demi-tour. Bilan des embouteillages aux heures « de pointe » des énervements, un peu de tôle froissée (lors d’un retournement improvisé) et des automobilistes qui faillirent en venir aux mains.
Pendant ce temps là, à hauteur de la rue Jules Pin, un agent de surveillance (payé par la ville) contemplait tout cela d’un air détaché puisque son seul boulot consistait à empêcher les voitures de venir se garer sur les pelouses de la résidence (privée) de Mémard. Il aurait pourtant été simple de charger cet agent de surveillance (en liaison téléphonique avec un autre) de faire en sorte qu’une fois que les parkings de l’avenue étaient pleins plus aucune voiture ne vienne s’engager dans ce piège. Mais, à l’heure la plus chargée, mise à part une patrouille de la police nationale qui, après avoir été elle même coincée dans l’embouteillage, tenta de mettre un peu d’ordre dans ce désordre organisé, on ne vit à l’horizon ni l’ombre d’un responsable municipal de la circulation, ni celle de la police municipale dont les effectifs ont pourtant été doublés.
On voudrait hâter la fin de Navig’Aix qu’on ne s’y prendrait pas autrement !
Dans le panneau !
A propos de circulation, nous nous étions récemment interrogés sur « qui pouvait en vouloir à ce point aux cyclistes à Aix les Bains ». A l’appui de cette question, nous signalions les déboires d’un cycliste voulant emprunter à contre sens la rue Vaugelas pour se rendre au Conservatoire. Nous avions illustré cet article d’une photo prise en bas de la dite rue qui laissait le cycliste dans la perplexité face à un panneau rouge et blanc qui lui interdisait de passer et une peinture au sol vert et blanc qui l’invitait à poursuivre sa route… Photo ci-dessous AVANT l’article
Eh bien depuis cet article, on peut désormais emprunter à vélo la totalité de la rue Vaugelas dans le sens remontant dans la plus totale légalité, à défaut de le faire dans la plus totale sécurité, voire même dans une sécurité relative. En effet, les services municipaux ont fait procéder à la pose de nouveaux panneaux qui « autorisent » la circulation aux cyclistes. Les adeptes de la petite reine sont donc rassurés : si, en montant la très étroite rue Vaugelas, ils se font renverser par une voiture qui descend, ils le seront dans leur droit! Photo ci-dessous APRÈS l’article.
Même les véhicules utilitaires dont on signalait qu’ils gênaient le passage des vélos ont disparu.
Sans commentaire.
Les mots d’août (le 29)
Libres propos
In memoriam
Pour terminer cette rubrique des mots d’août, voici quelques mots très durs de notre « correspondant » au Revard. Depuis qu’il a eu connaissance du projet quasi pharaonique mené par la CALB sur le sommet du Revard, J-P L. n’a eu de cesse de le dénoncer pour tenter d’en atténuer les effets qu’il estime négatifs à tout point de vue. En vain. Il a intitulé cet ultime coup de colère « In memoriam ». Cela aurait pu être pire : à force de voir raboter, fouiller, creuser le sommet de son cher Revard, il aurait pu appeler cela « de profundis »…
L’erreur fatale commise par les initiateurs du projet dit de « réhabilitation du site du belvédère » est de l’avoir conçu comme s’il s’agissait d’aménager un jardin public en zone urbaine ou les bords du lac. Ils n’ont pas pris en compte le fait que le site est une partie sommitale située en zone de montagne avec ses propres contraintes, en alpage, donc un espace de liberté, de découverte et d’évasion. Ils en font un lieu artificiel, canalisé, borné, bétonné malgré ce que l’on a affirmé, façonné à partir de matériaux divers et rapportés. Ils l’ont assorti d’équipements aériens que l’on a voulu ludiques pour assurer l’attractivité du site et donner des émotions à certains alors qu’ils le surchargent et n’apportent rien de plus à l’appréciation du panorama. D’autres aménagements interpellent sur leur utilité, leur positionnement ou leur conception : parking supérieur, écrans vitrés et desserte riveraine. L’attrait du site était brut et naturel et n’a pas attendu la main de l’homme pour attirer les visiteurs par son authenticité et être le deuxième site le plus visité du département. Il y avait des aménagements à faire, et ils étaient souhaités, pour le sécuriser , l’équiper, le rendre plus accessible, l’abriter des pollutions sans pour autant le martyriser et le défigurer par des travaux de cette envergure. D’un site sauvage, on en a fait un lieu affecté et conventionnel. Le Revard y a perdu son âme.
J-P L
Les mots d’août (le 27)
Les mots pour (ne pas) le dire
En France, quiconque a le droit de pratiquer la religion de son choix sans avoir à se cacher, et chacun, y compris un agnostique convaincu, peut trouver cela tout à fait légitime. La France est un pays laïc. D’ailleurs, même des élus ou des ministres estampillés UMP hurlent au scandale quand l’Eglise catholique romaine prétend donner à l’Etat français des leçons de charité chrétienne (cf l’affaire des Roms et les interventions du pape ou d’un curé du nord). Parallèlement, depuis la loi de la séparation entre l’Eglise et l’Etat, les finances publiques (qu’elles soient nationales ou locales) ne peuvent en aucun cas concourir au financement des cultes, et cela sous quelque manière, directe ou indirecte, que ce soit. Et personne (ou presque) depuis un siècle n’y a trouvé à redire.
Il existe à Aix les Bains différents lieux de culte pour toutes les principales religions qui cohabitent sans le moindre problème, parfois dans le même quartier. Le culte musulman y est assez bien représenté puisqu’il dispose, selon le très officiel guide musulman, deux lieux de prières, deux mosquées, l’une rue des Petits Pains (à la sortie nord de la ville), l’autre Boulevard Lepic, comme on peut le lire sur le site (extrait ci-dessous)
L’association qui possède la mosquée du boulevard Lepic a souhaité récemment agrandir le bâtiment. Elle a pour cela déposé une demande en mairie. Quoi de plus naturel. Pourtant, certains avaient émis des réserves sur cette extension, réclamant des précisons. Malgré ces «réserves», le député-maire UMP, pourtant catholique bon teint, a fini par donner son accord. Belle preuve d’ouverture d’esprit. Mais pourquoi, face à l’interrogation de quelques uns devant cette extension, le maire s’est-il cru obligé de faire figurer cette précision dans le rapport accompagnant le permis: « compte tenu des explications fournies par l’Architecte relatives à l’utilisation ponctuelle de la salle de prière, le permis de construire a été accordé par Monsieur le Maire »..
Quelle curieuse sémantique. Ainsi le maire aurait accordé le permis de construire uniquement parce que la salle de prière ne serait utilisée que ponctuellement ! Etonnant cette précision. Et d’ailleurs, quelle acception faut-il donner au mot « ponctuel » ? Est-ce dans le sens d’exact, de régulier ? Ou bien dans le sens de limité, isolé ? Que signifie ce luxe de précautions ? Et qui peut décider, sinon les fidèles eux-mêmes, de la fréquence d’utilisation d’un lieu de culte ? Et surtout, qui pourra contrôler cette utilisation une fois les travaux achevés ? Décidément, on a du mal à comprendre pourquoi le député-maire UMP, avant d’autoriser l’agrandissement d’une mosquée, a pris toutes ces précautions oratoires. Car de deux choses l’une : ou bien le permis de construire est régulier en la forme, et le maire le signe, ou bien il ne l’est pas, et il le refuse. Mais en aucun cas il ne peut se prononcer sur le bon usage des lieux ni sur la fréquence, ponctuelle ou pas, des prières (sauf bien entendu pour des raisons de sécurité qu’il aurait alors fallu expliciter)
Reste un autre point qui pose une interrogation. Le demandeur du permis de construire n’est autre que « l’association Franco-Marocaine », association loi de 1901 dont le but officiel* est de renforcer les liens entre les Français et les Marocains. Ce qui conduit inévitablement à poser la question suivante : quel rapport entre une mosquée et le renforcement des liens entre les citoyens de deux pays dont l’un, le nôtre, est constitutionnellement et irrémédiablement laïc et traditionnellement catholique? On ne voit pas bien. On espère en tout cas que cette appellation ne cache pas le moyen d’obtenir un financement occulte de la part de la collectivité locale, ce qui pourrait expliquer le luxe de précautions précédemment relevé. Car il ne manquerait plus qu’on découvre un jour que le très catholique député-maire UMP d’Aix les Bains financerait, sur fonds publics, et en contradiction avec la loi, une association dont le véritable objet serait de construire et de gérer un lieu de prière. Autrement dit, une mosquée puisque c’est ainsi que cela s’appelle, même quand son usage est « ponctuel ». Qu’en penseraient alors les électeurs de la frange la plus à droite de l’UMP pas vraiment réputés, eux, pour leur ouverture d’esprit ?
O, my God, faites qu’il n’en soit jamais rien !
*Selon ses statuts, l’association a pour but le développement des liens entre les Marocains par le biais d'actions sociales, culturelles et cultuelles. Maintien des liens soutenus et permanents entre les Marocains et les Français.
les mots d’août (le 26)
Alléluia, alléluia, alléluia
Alléluia, réjouissez vous mes frères, les Thermes aixois ne se sont jamais aussi bien portés. C’est la bible locale qui le rapporte en ne mesurant pas sa joie : « On commence à recueillir les fruits » de tous les efforts accomplis depuis des années, nous assure le dauphiné sur une pleine page. Alors ne boudons pas notre plaisir et partageons l’enthousiasme du quotidien papier qui nous expose ainsi les raisons de nous extasier sur tant de réussite…
D’abord, apprend-on, « l’objectif des 23.500 curistes fixé dans le business plan ( !) sera largement dépassé. » Voilà-t-il pas une bonne nouvelle qu’il convenait de célébrer par anticipation et avec faste. On la répète donc : l’objectif des 23.500 curistes annuels sera largement dépassé. Hosanna, hosanna !
Deuxième bonne raison de s’exalter : « Le déficit devrait repasser sous la barre du million d’euros, une prouesse quand on remonte au -2,3 millions d’euros de 2008 ». Mais c’est un miracle ! Un tout petit déficit de moins d’un million d’euros, c’est merveilleux, extraordinaire ! Voilà qui devrait nous faire tous bondir de joie et d’allégresse.
Troisième bonne nouvelle : les clients traditionnels des Thermes d’avant reviennent. C’est encore le DL qui le dit : « Pour s’en convaincre il suffit de sortir dans les rues d’Aix. Les curistes sont partout, bien visibles ». C’est le bonheur ! Quelle grâce serait-elle enfin tombée sur la ville d’Aix pour que pareille félicité nous atteigne ? Le Dauphiné ne nous livre que partiellement la clé de cette réussite: ce renouveau on le doit « à la restructuration et au plan de relance » menée par un homme dont on nous dit que « à l’image de son entreprise, Philippe Plat a changé: polo Lacoste, barbe de trois jours, il est détendu, souriant. » Et si on a encore un doute, le DL nous publie même la photo du nouveau grand serein de la ville…
Eh oui, c’est à des détails comme cela qu’on comprend pourquoi les Thermes d’Aix les Bains ont si bien réussi leur métamorphose : un polo Lacoste, une barbe de trois jours et un air tellement satisfait, et le tour est joué. Quand on pense qu’il y en a qui ont fait la fine bouche et qui n’ont jamais cru à la réussite des thermes aixois.. Quelle leçon ! Quel cinglant démenti à tous les pisse-vinaigre. Alléluia, réjouissons nous, frères aixois, les Thermes ne sont jamais aussi bien portés. Et bientôt leur capital pourra même être cédés à un groupe privé. Ce sera alors l’apothéose. Au sens étymologique du terme, bien entendu ! Alléluia, alléluia…
Et si on redescendait sur terre
Et si on redevenait sérieux cinq minutes. Alors comme ça les Thermes commenceraient à recueillir les fruits de cette mutation et le déficit de cette année serait inférieur à 1 million d’euros. C’est bien la première fois qu’une entreprise de moins de 300 salariés se vante d’avoir un déficit de moins d’un million d’euros. D’habitude, c’est quand elles font des bénéfices que les entreprises se félicitent. Et il ne faudrait toutefois pas négliger que ce résultat négatif n’a pu être obtenu que sous deux conditions que l’on semble oublier un peu vite. D’abord il a fallu la diminution drastique des effectifs, plus de deux cents personnes à la porte, quatre cents postes supprimés depuis 9 ans ! Il a également fallu faire financer, par les seuls contribuables, les « primes de départ » et les salaires (passés, présents et à venir) de tous les personnels virés. C’est ça un succès ?
Quant à la fréquentation qui progresse, parlons en justement de cette progression. Ainsi monsieur le directeur est fier d’annoncer qu’en 2010 on devrait dépasser l’objectif de 23.500 curistes. Il n’aurait pas oublié, des fois, le barbu de trois jours, qu’il y a tout juste dix ans, les mêmes Thermes accueillaient encore un peu plus de 37.500 curistes par an, chiffre qu’un certain Dominique Dord (qui fut le « patron » de M. Plat) promettait de faire grimper, en trois ans, au delà des 40.000. Avec ses 23.500 curistes, M.Plat n’est donc qu’à 16.500 curistes de l’objectif minimum fixé jadis par son mentor. Pas vraiment de quoi se vanter!
Enfin, soulignons l’ironie déguisée (ou la candeur) du Dauphiné, qui n’hésite pas à écrire que les curistes reviennent puisque « ils sont partout dans les rues, bien visibles ».
Question : à quoi reconnaît-on un curiste « bien visible» à Aix les Bains, sinon à des détails d’âge ou vestimentaires, des repères qu’un certain Dominique Dord voulait voir disparaître de sa ville? (rappelons nous, fini le curiste septuagénaire en survêtement, vive le peignoir à paillettes pour quadras bobos)
Donc si on a bien compris, Aix les Bains serait revenue à ses fondamentaux et n’aurait plus honte de ses curistes « bien visibles dans les rues de la ville ». Bravo. Reste que s’il y a encore aujourd’hui 23.000 curistes « bien visibles » il y en a quand même plus de 14.000 qui, eux, sont devenus « invisibles » à jamais.
Alors on résume : en dix ans Aix les Bains a perdu 14.000 curistes annuels, les Thermes ont enregistré un déficit cumulé de 18 millions d’euros, ils ont perdu près de 400 emplois, le contribuable a dû mettre de sa poche plus de 20 millions d’euros pour éviter le « dépôt de bilan », et c’est bientôt un groupe d’intérêts privés qui va prendre le contrôle d’un Etablissement thermal qui appartenait à tous…
Et avec cela, il y a encore quelqu’un qui a envie de pavoiser.. !
Les mots d’août (le 25)
C’est un jardin extraordinaire (comme le chantait Trenet)
Qui a dit qu’à Aix les Bains le béton triomphait de tout ? Qui ose prétendre que la municipalité ne fait rien pour défendre l’environnement ? Si de telles rumeurs avaient cours, la commission municipale d’urbanisme, sous les ordres de son député-maire UMP, vient de leur infliger un cinglant démenti. Qu’on en juge…
Voici quelques années dans l’avenue Marie de Solms, une maison avait été quasiment détruite par un incendie. Depuis, autour des restes calcinés, le terrain d’assise était devenu une sorte de no-mans’land (ça c’est pour M.G.) plus proche du dépôt d’ordures que du jardin d’agrément. Récemment un promoteur a eu l’idée de détruire ce nid à rats (photo ci-dessous) ...
... Et de le remplacer par un immeuble d’une quinzaine de logements, à l’image de ces immeubles et de ces logements qui ont poussé par centaines dans une ville à l’architecture sans âme ni constance.
Un avant-projet a donc été présenté à la mairie et soumis ( !) à la commission d’urbanisme. Laquelle commission, après avoir autorisé toutes les inepties immobilières que l’on peut rencontrer dans cette ville, vient de refuser sans appel la proposition de construction de cet immeuble. Et quelle justification la commission municipale a-t-elle fourni pour accompagner son refus ? On vous le donne en cent, Vincent, on vous le donne même en mille, Emile. La commission a refusé la construction de cet immeuble parce qu’il fallait… Parce qu’il fallait… Attendez, on vérifie.. Oui, c’est bien cela, la commission a refusé ce projet parce qu’il fallait « conserver à l’avenue Marie de Solms son caractère de « Rue Jardin ». Si si, c’est écrit ainsi dans le rapport au dessus de la signature de Madame Sylvie Cochet, la vice-première adjointe : conserver à l’avenue Marie de Solms son caractère de « rue jardin ». Une « rue jardin » dont on ne résiste pas au plaisir de fournir (photo ci-dessous) l’un de ses plus beaux exemples avec cet immeuble achevé il y a cinq ans..!
Pour ceux qui liraient ce journal en ligne depuis Tokyo ou Camberra, ou qui auraient oublié où se situe l’avenue Marie de Solms à Aix les Bains, voici quelques précisions. Cette avenue prend naissance dans le bas de l’avenue Victoria, elle traverse l’avenue Charles de Gaulle, et se termine dans l’avenue de Tresserve. Le premier « ensemble architectural » (sic) de cette rue est l’immeuble de La Poste, dont on ne peut évoquer la grisaille et la tristesse sans verser une larme. Sur l’autre trottoir, toujours dans cette première partie, c’est un alignement d’immeubles disparates aux architectures multiples, quasiment tous alignés à quelques mètres de la chaussée. Et quand ces anciens immeubles ne sont pas collés les uns aux autres, en guise de jardin on trouve uniquement des parking gravillonnés ou macadamisés.
Dans sa seconde partie (entre les avenues C. de Gaulle et de Tresserve) si l’on rencontre bien, sur une cinquantaine de mètres, quelques immeubles séparés de la rue par un jardin, cela reste quand même une exception. Car aussitôt après ce sont des maisons construites au début du siècle dernier dont la façade donne directement sur le trottoir. Un peu plus loin, c’est dans les années cinquante que l’on a autorisé la construction de garages en bordure de voie. Et l’on ne saurait dire que leur esthétique a fait l’objet d’une grande recherche (photo ci-dessous). Plus loin encore, c’est dans les années 2000 (donc sous la municipalité Dord) que la mairie a autorisé la construction d’immeubles de logements à l’aplomb même du trottoir (juste après les garages).
Bref, il faut quand même un gros effort d’imagination pour trouver à l’avenue Marie de Solms un « caractère de rue jardin » qu’il faudrait absolument « conserver », au point de refuser une nouvelle construction. Du coup, on s’interroge. La municipalité aixoise serait-elle prise brusquement d’un complexe « béton » ? Oui, mais dans ces conditions, elle va découvrir qu’il faut conserver aux bords du lac leur caractère de « quartier jardins » et renoncer à ces immeubles hideux encore prévus. Non, on n’y croit pas. Autre explication peu plausible : le promoteur de l’opération immobilière aurait-il oublié de payer sa quote part au financement du « petit livre vert » édité voici trois mois à la gloire du député-maire UMP ? Impossible. Personne ne peut penser qu’à Aix les Bains ce serait un passage obligé avant de construire. Cela ne se passe (et encore) que dans les rares municipalités corrompues, pas ici !
Alors ? Alors on attend une vraie explication au refus de la municipalité Dord de laisser construire un immeuble pas plus laid que les autres dans l’avenue Marie de Solms au seul motif que l’on y préfèrerait préserver CECI (photo ci-dessous) qui s’offre aux yeux de tous dans cette jolie petite avenue «jardinière»:
C’est un jardin extraordinaire.. !