30 juillet 2010
Des nouvelles du Revard : chassez le naturel, il ne reviendra pas au galop !
De notre correspondant au Revard :
« La liste des manquements et des déconvenues sallonge à mesure que les travaux avancent. Lincompréhension et le découragement gagnent ceux qui sintéressent à lavenir du site, commerçants et résidants entre autres.
On a rencontré ce matin sur le site deux agents de la direction des routes au conseil général plus particulièrement chargés de suivre les travaux pour le compte du département. Ils ne sont guère élogieux sur la qualité des travaux réalisés.
On déplore entre autres l’empiètement sensible du cheminement piétonnier desservant la partie sommitale du site sur la route départementale 913 A dont le département assure régulièrement lentretien, la sécurité et le déneigement. Le rétrécissement de la chaussée qui en résulte rend le déneigement difficile : lengin de déneigement et les cars de transport de personnes ne peuvent plus se croiser. De plus, laménagement prévu dun rond point au sommet rendrait le déneigement impossible au point que la direction des routes envisagerait de déclasser la Départementale 913A auquel cas lentretien et le déneigement seraient à la charge de lagglomération de commune. Quand on connaît avec quel soin sont entretenues les boucles, on nest pas sorti de lauberge !

Après les joints « baveux » des bordures du cheminement piétonnier, il y a aussi labsence de joints sur les bordures ceinturant le parking supérieur pour lévacuation des eaux de ruissellement. (voir ci-dessus) Une avancée technologique de premier ordre là où les normes imposent habituellement laménagement de caniveaux avec grilles dévacuation des eaux vers un regard extérieur.
Tous ceux qui habitent ou travaillent habituellement sur le site sont bien critiques et fort désabusés.

Les élus de la CALB qui se félicitent du projet daménagement (avec les deniers publics) seraient autrement inspirés de motiver et mobiliser leurs services techniques et les inviter à suivre la bonne réalisation et conformité des travaux.
On cherche vainement « laménagement » qui répond à la définition du développement durable porté haut par le département.
On est en train de faire dun site naturel escarpé un plateau artificiel sans relief (voir ci-dessus) que certains là-haut appellent déjà la « 5ème Avenue » !! Le Revard nest pas le Lido ! »
Fin de commentaire. On ne sait plus quoi dire d’autre face à l’indifférence générale devant la transformation d’un site naturel aussi irréfléchie et avec l’argent public. Rappelons que la majeure partie du site où ont lieu ces travaux ne dépend pas géographiquement de la CALB.
29 Juillet 2010
Quand Serge Blanco allait faire d’Aix les Bains la capitale européenne de la balnéothérapie
Les plus anciens connaissent Serge Blanco comme l’un des meneurs de l’équipe de France de Rugby. Les amateurs de balnéothérapie savent que dans le Sud-Ouest, l’ancien rugbyman a su développer un centre de soins dont la renommée a largement dépassé nos frontières hexagonales. Enfin les Aixois à qui il resterait un peu de mémoire se souviendront sans doute que Serge Blaco est venu plusieurs fois à Aix les Bains pour y importer son savoir faire.
La première fois que S. Blanco est venu à Aix les Bains c’était à l’invitation du député-maire UMP de la ville. C’était à l’automne 2002. Dominique Dord, un an plus tôt, avait vendu à son ami Garancini les trois hectares de la Crémaillère. Le magnifique projet, avec lequel Dord avait convaincu son conseil de céder l’un des plus beaux terrains de la ville, tardait à voir le jour. Bien que Dord avait prétendu en décembre 2001 que des investisseurs suisses ou lyonnais se bousculaient pour y réaliser un centre de thermalisme haut de gamme et un hôtel 4 étoiles, rien ne semblait se concrétiser. Alors Dord avait sorti son arme secrète : l’esbroufe !
C’est ainsi qu’à l’automne 2002 la presse avait été conviée à saluer l’arrivée à Aix les Bains du savoir faire et de l’investissement de Serge Blanco. Le Dauphiné en avait fait toute une page : « de la balnéo signée Serge Blanco » avait même titré la groupie du député-maire qui officiait alors dans le quotidien local. La presse en général ne tarissait pas d’éloge sur cet « exploit ». Le conditionnel était à peine de rigueur. On allait voir ce qu’on allait voir. Les sceptiques allaient être confondus. Bientôt sur le site de la Crémaillère le chantier du siècle ne tarderait pas à s’ouvrir avec à sa tête un homme à la renommée internationale…
Quatre années s’écoulèrent encore sans que rien ne bouge. Le scepticisme reprenait ses droits. Ceux qui avaient toujours douté de la réalité du projet présenté par Dord un soir de décembre 2001 redevenaient goguenards. Alors le maire (qui quelques mois plus tard devait rejouer son siège de député) et qui venait de signer l’acte de vente du terrain (alors qu’il avait toujours assuré qu’il n’en ferait rien tant que le projet ne serait pas bouclé) ressortit sa carte maîtresse : le bluff. Il fit ainsi revenir à Aix les Bains le cher Serge Blanco. Mais il fallait frapper encore plus les imaginations que précédemment. Alors cette fois ci l’ancien rugbyman n’était plus seulement intéressé par un centre balnéo à la Crémaillère mais il avait aussi des visées sur l’hôtel Radisson (ex Park Hôtel), voire même sur l’Astoria. Et encore une fois la presse locale se prêtait au jeu. (voir ci-dessous).

Selon notre bonne presse (envoûtée par le député-maire?), le renouveau du thermalisme aixois n’avait que l’embarras du choix : un centre à la Crémaillère, un projet au Radisson, un autre en liaison avec l’Astoria, voire même un projet qui réunirait les trois ! Et on nous racontait tout cela sans rire. C’était à l’automne 2006...
Quatre autres années se sont encore écoulées depuis mais Serge Blanco n’est plus jamais revenu à Aix les Bains. Il n’a plus jamais été question de balnéo thérapie à Aix façon Blanco. Le site de la Crémaillère est toujours vierge de tout chantier et attend une modification du PLU pour permettre à son bien heureux acquéreur de faire un confortable bénéfice. Et le renouveau du thermalisme que le député-maire promettait depuis 2001 est sans cesse reporté aux calendes grecques.
Et l’on voudrait après cela qu’ici on ne soit pas sceptique face aux promesses et autres engagements formels et déclarations péremptoires du député-maire d’ici. Il y a pourtant tant d’exemples qui viennent démontrer qu’il ne faut généralement accorder aucun crédit à ses propos qu’on se demande pourquoi nos joyeux confrères de la presse papier continuent de les rapporter sans la moindre ironie…
28 juillet 2010
Le côté «inéluctable» de la fermeture de la maternité, c’était bien du pipeau. En attendant le député-maire nous propose de vivre dans « la paix intérieure..! »
Si l’on en croyait les propos de l’ineffable Grand Baratineur maire des Aixois, la fermeture de la maternité était «inéluctable» et rien n’aurait pu l’empêcher pas même «le président de la république». Larmes.
Et on était prié de le croire. La fermeture de la maternité était donc inévitable comme était inévitable la fermeture programmée par la Loi Bachelot (votée par Dord) d’une cinquantaine de blocs opératoires un peu partout en France. Or voici l’information qu’ont diffusée les agences de presse hier après midi:
La parution d'un décret prévoyant la fermeture de blocs opératoires qui font moins de 1.500 interventions par an est "reportée". C'est ce qu'a affirmé, mardi, le ministère de la Santé, sans donner d'échéance, confirmant une information du Monde. "La parution du décret est reportée", a affirmé un porte-parole du ministère. Interrogé sur une date de publication, il a répondu que le ministère attendrait "le temps qu'il faudra pour réexpliquer le pourquoi" de ces fermetures.
Initialement, le texte devait paraître fin juillet, début août. "La ministre a pris conscience qu'il y avait encore un besoin d'explication" et va lancer une mission d'information "à la rentrée", a-t-il ajouté. "La priorité, c'est la sécurité des patients", a encore dit le porte-parole.
Ainsi donc la fermeture programmée et inéluctable des 50 blocs opératoires a pu être reportée! Par quel mystère? Tout simplement parce que cette annonce avait provoqué la colère de l'Association des petites villes de France, qui avait demandé à Roselyne Bachelot de ne pas signer le texte. Dans ces villes les élus de tous bords s’étaient mobilisés, certains menaçant même de quitter l’UMP si le texte Bachelot était signé. Du coup "La ministre a pris conscience qu'il y avait encore un besoin d'explication" et va lancer une mission d'information "à la rentrée", a déclaré le porte-parole du Ministère.
La décision de fermeture «inéluctable» des blocs opératoires est donc sinon annulée du moins reportée... après 2012, soit après la présidentielle et les législatives.. Il semble que du côté de l’UMP on a mesuré l’impact négatif sur l’électorat de ces fermetures uniquement motivées par des mesures d’économie. Alors pourquoi, dans ces mêmes conditions, n’a-t-on pas pu «sauver la maternité d’Aix les Bains?
D’abord parce que son député-maire UMP en avait accepté le principe depuis longtemps. Ensuite parce qu’il n’a aucune influence sur l’action du gouvernement. Mais peut-être aussi parce que les Aixois en général sont considérés comme des gens prêts à avaler toutes les couleuvres et que l’on a du penser en haut lieu que, quelles que seraient les circonstances, les électeurs d’ici voteraient toujours pour l’UMP même avec une chèvre comme candidat. Dont acte.
La paix intérieure!
Dans un éditorial paru dans le magazine municipal local, le député maire UMP souhaite aux Aixois, entre autres bonnes choses, «que l’été vous procure une paix intérieure». Une paix intérieure, décidément, il aura tout osé ce type.
On attend d’un politique qu’il procure aux citoyens une paix sociale ou une paix civile, mais la paix intérieure c’est une affaire intime et individuelle dont les politicards n’ont pas à se mêler, sauf à sombrer dans un mysticisme de mauvais aloi. Mais faute d’avoir pu procurer la «paix sociale» avec un chômage qui monte et une retraite qui recule et faute de pouvoir assurer la «paix civile», confer les évènements de Grenoble*, les caciques UMP, de plus en plus déboussolés, en sont désormais réduits à des expédients, ou, comme Dord, à nous souhaiter une «paix intérieure». Grand Guignol.
Et pourquoi pas « que l’été vous procure l’amour et l’harmonie sexuelle» pendant qu’il y était, c’était aussi de circonstance estivale, non?
* Lire à ce sujet le texte qui circule actuellement abondamment sur le net.
27 juillet 2010
Et si l’école d’esthétique Peyrefitte devait finalement débourser 1,6 million d’euros pour avoir le droit de rester dans les anciens thermes...
Dans la précédente édition (voir article ci-après) nous évoquions les conséquences (soulevées par INEUM Consulting) de l’application de la loi et du Plan Local d’Urbanisme sur le coût de transformation, et donc sur le devenir, des anciens Thermes Des conséquences qui devraient faire comme première victime la famille Peyrefitte, celle qui a installé son école d’esthétique dans ce bâtiment. Car si les Peyrefitte croyaient avoir fait une excellente affaire en décrochant la promesse d’un « bail commercial » pour une surface de 1000 mètres carrés à 833 euros de loyer mensuel, ils pourraient bientôt bientôt déchanter. Petit rappel des faits et de la situation…
En 2006, Dominique Dord promet à son ami lyonnais le docteur Gérard Peyrefitte d’installer une école d’esthétique très lucrative au sein même du bâtiment des anciens thermes nationaux. Il lui propose ainsi une surface utile de 1000 mètres carrés, idéalement desservie, pour la bagatelle de 833 euros de loyer par mois (soit l’équivalent du loyer d’un pas-de-porte de 40 mètres carrés en centre ville). Petit problème : en 2006 la ville n’est pas propriétaire du bâtiment et la convention de location passée entre l’Etat et la mairie ne permet pas à cette dernière de conclure des baux, encore moins des baux commerciaux.
Qu’à cela ne tienne, Dord bidouille alors un mic-mac dont il a le secret, restant ainsi fidèle à sa devise : jamais illégal, toujours à côté de la loi ! Il passe ainsi avec Peyrefitte une simple convention d’occupation (sans base légale), laquelle est censée s’achever en décembre 2008. Ultime finasserie, Dord assortit cette convention d’une promesse : dès que la ville sera propriétaire des lieux, elle transformera cette convention quasi gratuite en bail commercial pérenne pour très exactement le même prix. C’est totalement contraire aux usages et à la règle mais Dord s’en moque. Dans sa république bananière il fait ce qu’il veut. Peyrefitte s’installe donc dans les lieux avec la promesse d’obtenir rapidement un bail commercial très très avantageux. La société ouvre son école fin 2006 et enregistre ainsi ses premiers et confortables bénéfices.
En juin 2010 Dord peut enfin racheter à l’Etat le bâtiment des anciens thermes. Compte tenu des délais de recours et autres formalités, l’acte de vente définitif sera sans doute signé avant la fin de l’année. La ville va donc se retrouver propriétaire du bâtiment dans lequel la société Peyrefitte est déjà bien installée (sans base légale rappelons le) et nantie d’une promesse (pas davantage légale) de transformation de sa convention d’occupation en bail commercial.
Or qui dit bail commercial dit, auparavant, changement de destination des lieux comme le stipule le Code de l’Urbanisme. Un changement de destination qui entraîne pour première conséquence la création de places de parkings ainsi que le soulignait le « remarquable » rapport commandé par Dord à INEUM Consulting reproduit dans l’article ci-après. Confirmant ce rapport, le Plan Local d’Urbanisme (PLU adopté par la municipalité) prévoit bien qu’en cas de changement de destination du bâtiment, le propriétaire (ou le locataire) devra préalablement réaliser des parkings en nombre suffisant.
Comme il n’est pas contestable qu’entre un établissement thermal, ancienne vocation du bâtiment, et une école privée d’esthétique, nouvelle vocation, il y a manifestement « un changement de destination », il est patent qu’avant de passer un « bail commercial » il va falloir régler le problème du stationnement. Sachant que le PLU prévoit, pour cette nouvelle destination « une place de parking pour 12 mètres carrés utiles », cela signifie qu’avant toute conclusion d’un bail commercial la ville (ou la Sté Peyrefitte) vont devoir justifier de la création de 84 places de parking dans un rayon de moins de 300 mètres de la place Mollard.
Or c’est manifestement mission impossible car il n’existe à l’heure actuelle aucun terrain susceptible d’accueillir avant la fin de l’année ces 84 places. Et il n’existe pas non plus 84 places privées à vendre dans le secteur. Autrement dit, il ne sera pas possible que la mairie puisse légalement conclure avec la société Peyrefitte un bail commercial pour ce local de 1000 mètres carrés au sein des anciens thermes. Et si la mairie s’avisait de passer outre l’obligation de réaliser les parkings obligatoires (se plaçant ainsi hors la loi) on peut penser qu’il se trouverait immédiatement de bonnes âmes pour contester devant tout tribunal compétent un tel comportement et demander, entre autres, l’annulation du bail. Adieu donc le bail commercial que Dord avait imprudemment promis à son ami lyonnais.. ?
Non, car il reste une possibilité pour contourner cette difficulté et permettre à l’école d’esthétique de s’installer durablement dans les lieux . Il faudrait pour cela que la mairie, au lieu d’une location et d’un bail commercial, consente à vendre les 1000 mètres carrés que Peyrefitte occupe déjà et qu’elle le dispense de réaliser ces 84 places de parking. Légalement c’est possible. Mais à deux conditions. Une, que la Sté Peyrefitte paie une « pénalité » pour chacune des places manquantes. Or ces places ayant été évaluées (par la remarquable INEUM Consulting) à 20.000 euros l’unité, cela signifie que ITC Peyrefitte devrait payer à la ville 1,680 million d’euros pour les 84 places manquantes. Deux, que la ville réalise elle-même dans les trois ans les places de parking manquantes et pour lesquelles elle aurait été « indemnisée ». Ce serait la seule solution (légale) si l’on voulait maintenir durablement l’école Peyrefitte dans les lieux.
Reste que si elle devait payer en une seule fois 1,680 million d’euros - soit l’équivalent de 168 années de loyer- là où elle n’avait prévu que de payer 10.000 euros par an, on n’est pas sûr que la Société Peyrefitte estimerait encore que Dominique Dord lui aurait fait faire une bonne affaire en lui proposant de s’installer à Aix les bains.
26 juillet 2010
Le document qui accable
30 millions d’euros ! Voilà ce qu’il va en coûter à la ville avant même de re-qualifier les anciens thermes.
Lors de la dernière réunion du conseil municipal, une curieuse (et rare) unanimité s’est prononcée en faveur du rachat par la ville du bâtiment des anciens thermes nationaux, même l’opposition a applaudi à cette initiative. Mais en aurait-il été de même si au moment du vote les conseillers municipaux avaient eu sous les yeux une étude réalisée en 2006 et qui annonçait de sérieuses déconvenues financières à qui rachèterait cet immeuble. Une étude qui annonçait qu’avant même de réaliser le moindre aménagement à l’intérieur du bâtiment, il allait falloir dépenser jusqu’à 30 millions d’euros à l’extérieur. Question : pourquoi cette étude n’a-t-elle pas été fournie aux élus avant qu’ils ne se prononcent et n’engagent la ville dans un sacré piège financier ?
Et pourtant le député-maire UMP va avoir bien des difficultés à prétendre qu’il n’avait pas connaissance de cette étude ou qu’il en conteste les conclusions. En effet, c’est au printemps 2006, alors qu’il assumait seul la présidence de l’EPIC des Thermes (le président en titre avait démissionné depuis six mois) que Dominique Dord avait lui-même commandé cette étude. Il avait même personnellement choisi INEUM Consulting, le cabinet chargé de la mener. Et il n’avait pas hésité à qualifier de « remarquable » le travail de cette société qui avait quand même été facturé plusieurs dizaines de milliers d’euros.
Ce « travail remarquable » arrivait à la conclusion suivante : si la ville voulait « re-qualifier » le bâtiment des anciens thermes elle était dans l’obligation (selon le PLU) de réaliser préalablement à tous travaux entre 600 et 1500 places de parkings. C’est ce qui apparaît clairement dans le document que nous reproduisons ci-dessous :

Ainsi, selon la destination que la ville va réserver à ce bâtiment, il lui faudra dépenser préalablement à tout aménagement intérieur 12 millions d’euros dans le meilleur des cas, et 30 millions dans la pire des hypothèses. Des dépenses « obligatoires » qui, précisons le bien, vont s’ajouter au coût des travaux intérieurs nécessaires à la redistribution des lieux et à leur nouvelle destination. Autrement dit, ce n’est pas seulement un bâtiment ancien que les élus municipaux ont, à l’unanimité, décidé d’acquérir, mais un véritable gouffre financier qui va engloutir, pour des décennies, tout le potentiel d’investissement de la ville. Bref, une très très mauvaise affaire.
Il apparaît qu’en précipitant les choses, Dord a embarqué les finances de la ville dans une impasse. Car non seulement la ville n’aurait jamais dû « racheter » ce bâtiment, même pour « seulement » 1,2 million d’euros, mais en négociant et en patientant, elle aurait pu obtenir de l’Etat de véritables mesures compensatoires. Compte tenu de la nécessité imposée par le Plan Local d’Urbanisme de réaliser entre 600 et 1500 places de parking avant de re-qualifier l’immeuble, ce bâtiment était tout naturellement IN-VEN-DA-BLE. Personne, on dit bien personne, ne se serait porté acquéreur d’un tel bâtiment sachant qu’avant même de commencer le moindre chantier à l’intérieur, il fallait dépenser entre 12 et 30 millions d’euros rien que pour des parkings.
Sachant qu’en plus il n’existe à l’heure actuelle aucune possibilité de réaliser ces parkings dans un périmètre de moins de deux cents mètres, la ville vient donc de réaliser la pire des affaires immobilières et financières qu’on pouvait redouter. C’est d’autant plus lamentable que le député-maire UMP avait en main une étude «remarquable» qui annonçait cette catastrophe économique.
D’autant plus lamentable qu’en prenant le temps de la discussion, la ville avait le moyen d’obtenir de l’Etat des aides substantielles pour aider à résorber cette « friche industrielle ». Rappelons en effet que l’Etat impose aux entreprises privées qui délocalisent une obligation de « réhabiliter les friches » qu’elles laissent derrière elles. Ce que l’Etat impose aux autres, il aurait dû se l’imposer à lui-même quand, à son tour, il ferme un site, comme c’est le cas avec les anciens thermes nationaux.
Que le député-maire UMP de la ville n’ait pas été en mesure d’imposer cette mesure à l’Etat, confirme que le personnage n’a décidément aucune envergure.
Un avant dernier pour la route : Que la mairie n’ait pas obtenu de l’Etat qu’il « compense » son abandon des anciens Thermes nationaux en réhabilitant lui-même cette « friche » est d’autant plus dommageable que la ville avait « subventionné » à hauteur de 20 millions d’euros, la construction des « nouveaux » thermes Chevalley et avait fourni le terrain, bâtiments et terrains que l’Etat s’est gardé pour lui tout seul sans songer un seul instant à indemniser la ville. Mais qui donc a laissé les Aixois se faire ainsi spolier ?
Un dernier pour la route : Nous verrons dans un prochain article que les mesures du PLU rappelées dans l’étude d’INEUM Consulting, risquent aussi de peser lourd sur une société qui croyait, jusqu’ici, avoir réalisé une bonne affaire.
23 juillet 2010
Le jour où Dord a pleuré devant son impuissance
Les Aixois croyaient sans doute qu’en mars 2001, et plus encore en mars 2008, ils avaient élu à la tête de la mairie un homme responsable, solide, inébranlable, dynamique, à l’entregent incommensurable, proche de la majorité présidentielle au point d’être le conseiller spécial d’un premier ministre, un homme au carnet d’adresses épais comme un Bottin, un homme qui entrait dans tous les ministères comme le simple citoyen entre au supermarché, un homme qui tutoyait le président et les ministres qu’il faisait venir à la chaîne visiter sa ville, un homme devant qui rien ne résistait, bref un homme qui leur avait promis de faire d’Aix les Bains une ville d’avance…
Et puis voilà que ce jeudi 22 juillet, en ouvrant leur quotidien local unique et préféré, les Aixois découvrent qu’en réalité ils ont élu un incapable notoire, un homme absolument sans aucune influence, une sorte de spectateur pas fichu d’influer le cours des choses, doublé d’un irresponsable total qui assiste impuissant au démantèlement des services les plus utiles de la ville, bref un pauvre type innocent pour qui les larmes et le désespoir restent les derniers arguments à faire valoir.
Voilà en tout cas la sinistre impression que laisse la lecture de cet article du dauphiné. Là où on s’attendait, au minimum, à ce que Dord prenne une part de responsabilité dans cet échec qu’est la fermeture de la maternité aixoise, rien. Rien qu’un déni de la réalité. Dord le clame et le déclame : il n’est strictement pour rien dans cette fermeture. Et si on l’avait écouté, on n’en serait pas là! Qu’il soit maire, député, président de ceci et de cela, proche de la majorité présidentielle, tout ça est demeuré sans effet avoue-t-il. Et pour faire bonne mesure il ajoute que même s’il avait été président de la république (défense de rire) il n’aurait pas pu sauver la maternité, tant la décision a été prise ailleurs, sans doute par des forces sinon surnaturelles du moins supérieures. Faut le lire pour le croire!
Alors, le pauvre Dord, il est déçu, triste, désabusé. Il confie même au DL qu’il a envisagé de démissionner. Attention, hein, pas de ses mandats, ni de l’UMP. Non, seulement de son poste de président du conseil d’administration de l’hôpital, oubliant que le maire de la ville est le président de droit et de fait de l’hôpital et que ce n’est pas un choix. Mais Dord (à la niche) n’est jamais à un bluff près. Ni à un mensonge près. Ainsi affirme-t-il que la chirurgie de l’hôpital avait fermé avant son arrivée à la mairie en 2001, alors qu’il a été élu en mars et qu’elle a fermé en juillet. Auparavant, comme député depuis 1997, il avait pris la tête du comité pour le maintien de la chirurgie. Mais il a sans doute effacé cela de sa mémoire.
Qu’on se le dise, il n’est responsable de rien. La « sécurisation » de la maternité confiée à la Clinique Herbert, il n’y est pour rien. L’abandon de son beau projet de polyclinique à Drumettaz qui devait assurer la pérennité de la maternité, ce n’est pas sa faute non plus. Ce sont les autres qui nous veulent tous du mal. Lui, il n’est comptable de rien. L’argent dépensé par la collectivité pour cette opération ratée, il ne l’évoque même pas. De toute façon, c’est pas sa faute. Quant aux thermes, leur privatisation non plus, ce n’est pas de sa faute. Il n’a jamais voulu cela.
Mais il est rassurant. Sur les thermes il admet qu’on est tombés tellement bas depuis 25 ans qu’on ne peut que remonter, confie-t-il. Il oublie juste de dire qu’entre 2000 et 2009, sous sa responsabilité, on est passé de 37.000 à 24.000 curistes alors qu’entre 1997 et 2000 la situation s’était stabilisée. Pour l’hôpital, il veut rassurer aussi. On va perdre la maternité, certes, mais on va (enfin) avoir un scanner, dit-il. Et si on ne l’a pas, c’est sûr promet-il, il démissionnera de l’hôpital. Ce disant, il ne prend pas de risque. Avec les dizaines d’hôpitaux qui vont fermer en France, il va y en avoir des scanners à recaser quelque part. Surtout que maintenant, tous les hôpitaux modernes veulent des IRM… Conclusion, pas de démission en vue, c’est encore du pipeau ! Jérémiades et pipeau, un véritable homme orchestre.
Quand on pense que Dord a attendu deux semaines (l’annonce de la fermeture de la maternité a été officialisée le 7 juillet) pour livrer pareilles pleurnicheries au quotidien local, il ne reste plus qu’à pleurer avec lui. Car il a pleuré, le pauvre chou, et il tient à ce qu’on le sache. C’est même la seule information de l’article du DL « Quand j’ai dû annoncer la fermeture de la maternité, on était quelques uns à avoir les larmes aux yeux » se lamente-t-il.
Eh, oui, grâce à cet article, les Aixois savent désormais à quoi s’en tenir : cet homme qui promettait tant et qui tient si peu parce qu’il n’y peut rien et qu’il n’est responsable de rien, est prêt à verser une larme avec vous à chacun de ses échecs. Alors, un bon conseil: préparez vos mouchoirs !
Jean qui pleure et Jean qui rit

Ci dessus, la photo du député maire UMP accompagnant l’article du DL du 22 juillet sur la fermeture de la maternité. Dord y apparaît grave, triste, concentré (devant son échec?). Il adopte la mine qu’il pense être de circonstance, le menton dans la main, l’air atterré et désabusé. Et on est prié de croire à sa sincérité.
Ci-dessous la photo du député-maire accompagnant l’article du DL de la veille (21 juillet) sur la démolition (démolir, c’est encore ce qu’il fait de mieux) d’une des tours de Lafin. On y voit Dord faisant le guignol, dansant comme un cabri et invitant des gamins à l’imiter et à lever les bras en signe de joie et de bonheur, comme si casser des dizaines de logements, alors que la ville en manque cruellement, justifiait cette feinte allégresse.

Jean qui rit, Jean qui pleure. En regardant ces photos on a vraiment envie de s’écrier: «sortez le clown!