C’est en septembre

 
 

30 septembre 2010


Et si Dord avait vraiment perdu la baraka?

Retour sur un conseil municipal «pathétique»


Même les observateurs les moins affûtés n’ont pas manqué de le remarquer : la vie politique aixoise a pris depuis quelque temps une tournure pathétique, pour reprendre un qualificatif que Dord aime bien d’habitude accoler au comportement de ses opposants. La dernière réunion du conseil municipal en a été une nouvelle illustration. Et ce ne sont pas les béquilles, stupidement décorées de « bleu-blanc-rouge », sur lesquelles le trésorier-député-maire UMP se déplace péniblement, qui étaient de nature à rassurer le camp Dord de plus en plus perplexe et incontrôlé…


Il y a quelques mois encore Dominique Dord semblait se jouer de tous les obstacles, fringant et sautillant. En apparence. Une fermeture de tribunal, une fermeture de maternité et une privatisation des thermes plus tard, et la politique menée par Dord depuis des années apparaissait aussi boiteuse et privée d’équilibre que le personnage lui-même depuis une inopportune rupture du tendon d’Achille.  « Il a toujours eu une chance extraordinaire, commentait jadis un de ses mentors, mais le jour où il perdra cette baraka, c’est tout le système Dord qui va s’écrouler car il ne vit que dans l’illusion. »


Ce jour est-il arrivé.. ? Dord ne saute plus les obstacles, il ne sautille plus, il se traîne. Au propre comme au figuré. Symbolique plus qu’anecdotique ! En tout cas les mauvaises nouvelles pleuvent sur la ville comme sur le nouveau trésorier de l’UMP au point que dans sa propre équipe les dissensions sont de plus en plus visibles.



Condoléances à retardement

Lundi soir Dominique Dord ouvrait la séance du conseil en présentant ses félicitations à son adjointe au commerce qui venait de mettre au monde son premier enfant. Jusque là rien que de très banal. Dord profita de l’occasion pour adresser ses condoléances publiques à un autre de ses adjoints qui avait perdu un membre de sa famille. C’était plutôt inhabituel. Puis, remontant le temps, Dord, anormalement compassionnel, se mit à évoquer d’autres deuils anciens, y compris celui qui avait frappé, en janvier dernier, la famille de son troisième adjoint. Et là plus personne ne comprenait pourquoi le maire se livrait à un tel exercice pathétique. Personne sauf ceux que le 3 ème adjoint en question, avait mis dans la confidence : « Si Dord évoque publiquement la mort d’un parent de Frugier alors qu’il n’a rien dit quand moi même j’ai perdu un proche de ma famille, je me lève et je quitte la salle ». Que le patelin Robert Bruyère en vienne à brandir cette menace envers celui qui le maintient en place, et que Dord finisse par y céder pathétiquement, illustre le climat qui règne en ce moment à l’hôtel de ville.


Ramadan

« Dord ne maîtrise plus rien et chacun se croit autorisé à dire ou à faire n’importe quoi ». Autre illustration de ce constat : à l’issue de la séance un des sous-adjoints de Dord se dirige vers une conseillère municipale et se met à lui tenir des propos assez étonnants sur la présence d’une délégation de « musulmans venus célébrer la fin du ramadan en offrant le thé à la mairie ». Certes, si l’information était vérifiée, elle aurait peut-être méritée une demande d’explication publique, mais pourquoi l’élu proche de l’UMP est-il allé apostropher une élue de l’opposition à ce sujet, au seul motif de la présence d’une consonance outre-méditerranéenne dans son état civil ? « Parce que les ultras de l’équipe Dord se sentent libérés par le climat actuel et qu’ils sentent Dord dans un état de fébrilité… » confirme cet autre observateur.


Mascarade

Fébrilité, le mot est faible. Dord a eu beau essayer de minimiser la sévérité à son égard de la Chambre régionale des Comptes, notamment sur la façon dont il gaspille l’argent avec l’Office de Tourisme, le rapport rendu public en juin dernier a laissé des traces. La CRC y soulève de nombreuses irrégularités qui, pour l’instant, n’ont débouché sur aucune autre suite mais ce n’est peut-être que partie remise. D’où la précipitation avec laquelle Dord a fait voter lundi soir une « nouvelle » délibération accordant une subvention à l’OTT. Cette fois-ci la majorité n’a pas failli et a bien joué son rôle, celui du muet du sérail. Elle a voté ce texte comme un seul homme sans même que les prétendus rigoureux élus du MoDem, étrangement éteints, ne posent la moindre question. Et pourtant, loin de l’écume qui a retenu l’attention de la presse papier, il y avait un « détail » qui rendait impossible le vote de cette délibération : en début d’année la même assemblée avait déjà voté une semblable délibération pour le même motif et du même montant. Cette délibération n’ayant pas été annulée (elle a même déjà été exécutée), le vote de lundi soir 27 septembre revient donc a voter deux fois une subvention de plus de trois millions d’euros pour l’OTT. Rien que cela justifiait la sortie anticipée du seul élu qui semble avoir compris la « manoeuvre» et qui déclara ne pas vouloir « être complice de cette mascarade ». Une mascarade qui dure depuis trop longtemps.


Débat anachronique

Autre « mascarade », le débat engagé lundi entre Dord et le groupe de Gauche à propos des Thermes. Vraiment pathétique au regard de la situation, chacun faisant comme si la Ville avait encore son mot à dire alors que l’affaire va se jouer entre l’Etat, seul actionnaire de la nouvelle Société anonyme des Thermes, et les éventuels repreneurs. Que Dord ait tenté de faire croire que la ville avait encore un rôle « discret » à jouer, relève donc de la désinformation pure. Que la Gauche réclame encore un débat sur un sujet qui a été clos le jour où le gouvernement a décidé de privatiser les Thermes (et de retirer ainsi toute marge de manœuvre à la Ville) n’est pas fait non plus pour nous rassurer sur la santé de la démocratie aixoise. La majorité boite mais la minorité marche toujours à côté de ses pompes.


Ambiance scato...

On va terminer ce rapide compte rendu d’une réunion de conseil inutile dont le seul intérêt réside dans les détails, avec cette réflexion de « l’intellectuelle » de la majorité, en tout début de séance. Alors que Christian Serra s’apprêtait à disserter sur la fermeture de la Maternité, l’élégante Christiane Mollar laissa tomber cette remarque : « On ne va quand même pas se faire chier comme ça toute la soirée ». Eh, oui, pour ces gens là, le débat démocratique au sein de la municipalité aixoise se résume à cela : « Se faire ch.. » une soirée par trimestre à écouter les jérémiades de l’opposition. Dans l’équipe de Dord, il y a les cathos et les scatos!

A Aix les bains la politique n’est pas que boiteuse, elle est aussi très mal élevée… Et des décorations tricolores ridicules sur des béquilles n’y changeront rien !







28 septembre 2010


Nouveau clash lundi soir au conseil municipal à propos d’un

curieux circuit « touristique » de 3 millions d’euros




La ville d’Aix les Bains détient très certainement un record de France : celui du plus gros budget public pour un office de tourisme, proportionnellement à sa population. Avec plus de 4,2 millions d’euros de financement public, l’OTT revient chaque année à 420 euros par foyer fiscal aixois. Par comparaison à Nice, pourtant l’une des villes les plus dispendieuses en la matière, c’est seulement 80 euros par foyer. Pourquoi dépense-t-on proportionnellement cinq fois plus d’argent dans l’Aix cité thermale que dans la ville du Carnaval pour faire vivre un office de tourisme ? C’est en substance la question à laquelle la Chambre Régionale des Comptes a demandé au député-maire UMP de répondre. Mais le débat a tourné court lundi soir devant le conseil municipal car Dord avait préféré l’escamoter.


C’est sûr, maintenant nous ne sommes plus les seuls à le dire : il y a un vrai mystère derrière le financement de l’office de tourisme et du thermalisme (OTT) aixois. Et quand on écrit mystère c’est pour éviter d’employer un autre vocabulaire plus expressif. Depuis que nos inquiétudes à propos de l’utilisation des fonds publics ont été relayées par la Chambre régionale des Comptes (qui a épinglé sévèrement la façon dont Dord avait financé cet OTT ces dernières années), on a l’impression que c’est la panique à bord et que l’opération « sauve qui peut » a déjà commencé. Illustration avec ce qui s’est passé ce lundi soir devant le conseil municipal…


Inscrite en fin d’une séance inintéressante et soporifique à souhait, la délibération N°17, présentait tous les caractères de la décision anodine. Si l’on en croyait Dord et son nouveau serviteur zélé Michel Frugier, il ne s’agissait que d’une délibération de principe juste destinée à régulariser la situation et qui comportait en conclusion la mention : « Compte tenu de ces éléments, il est proposé d’allouer la somme de 3.137.000 euros de subvention à l’office de tourisme ». Problème : voici neuf mois, le même conseil municipal avait déjà voté une première délibération accordant à l’OTT une subvention du même montant pour la même année 2010 et l’argent avait même déjà été versé. Dans ces conditions, on comprenait mal pourquoi il fallait absolument, à la hâte, voter une seconde délibération pour le même motif. Surtout qu’en y regardant de plus près, la nouvelle rédaction de la délibération comportait de nombreuses anomalies.


Ces manœuvres plutôt bizarres attirèrent l’attention de l’opposition et en particulier du benjamin du conseil municipal qui demanda au maire de retirer cette délibération de l’ordre du jour. Et devant le refus de ce dernier, Thibaut Guigue se leva et quitta l’assemblée après avoir sobrement déclaré qu’il refusait « de se rendre complice de cette mascarade ». Mascarade, le mot traduit sans doute incomplètement la situation dans laquelle l’équipe Dord a plongé le financement de l’office de tourisme depuis des années. Au point que personne aujourd’hui n’est en mesure d’y justifier « l’emploi public de l’argent public » comme le réclame pourtant la Chambre régionale des Comptes. Pour preuve, il existait lundi soir une différence de près d’un million d’euros entre les subventions votées par la ville et les dépenses correspondantes reconnues par l’OTT. Un mystère que personne n’a encore réussi à éclaircir et que Dord s’est efforcé d’occulter.


Mais en dehors de ces mystères, qu’il faudra bien éclaircir un jour, une réalité s’impose : entre la subvention directe versée par la ville (3,137 millions d’euros) le versement de la taxe de séjour (500.000 euros), la mise à disposition de personnel municipal (300.000 euros) et les bénéfices tirés de l’exploitation du camping municipal (300.000 euros), ce sont plus de 4,2 millions d’euros d’argent public que la ville d’Aix met chaque année au compte de l’EPIC OTT. Ce qui en fait, proportionnellement et de loin, l’Office de Tourisme le plus cher de France. Par exemple, avec une fréquentation touristique équivalente, l’EPIC OT de la station balnéaire du Lavandou ne reçoit que 500.000 euros de subvention de la mairie, somme correspondant exactement au montant de la taxe de séjour. Le Lavandou est pourtant dirigé par un maire UMP, lui aussi grand copain de Sarkozy (au point de vouloir financer sur fonds publics le tout à l’égout de la villa de la belle mère du président) mais pas assez fou pour être trésorier de l’ump!


Et c’est à Nice que nous avons trouvé l’Office de Tourisme le plus dispendieux de France (après Aix). Sur la Côte d’Azur, l’OT reçoit un budget de 15 millions d’euros de la part de la ville, dont 5 millions uniquement pour organiser le célèbre carnaval. La ville, dirigée également par un maire UMP (Christian Estrosi) compte environ 350.000 habitants, soit environ 180.000 foyers. Chaque foyer fiscal niçois contribue donc à hauteur de 80 euros par an au financement de l’Office de Tourisme local. A Aix les Bains, avec 4,2 millions d’euros pour 10.000 foyers, la participation s’élève à 420 euros par foyer.  Question : qu’est-ce qui, dans les résultats et dans la fréquentation touristique, peut bien justifier que l’on dépense cinq fois plus d’argent public à Aix qu’à Nice ?

Rien qu’à poser la question, on comprend mieux pourquoi Dord a interdit au directeur de l’Office de Tourisme de communiquer sur les « vrais chiffres » et sur les « vraies dépenses » et pourquoi, il a de nouveau tenté lundi soir de noyer le poisson. Mais combien de temps encore pourra-t-il cacher la vérité ?




Un dernier pour la route : Lundi soir, que ce soit de la part de Christian Serra pour le groupe de gauche, ou de Thibaut Guigue pour l’autre opposition, les questions posées ne s’adressaient qu’à Dominique Dord et à sa façon bien particulière de subventionner l’Office de Tourisme. Mais au lieu de défendre ses propres décisions, Dord s’est borné à répliquer « je continue de faire confiance à la direction et à l’équipe de l’Office ». Remarque particulièrement perverse parce qu’elle semblait mettre en cause, tout en faisant mine de la défendre, la nouvelle équipe qui dirige l’EPIC OTT. Laquelle équipe n’est en place que depuis avril 2008 alors que les dysfonctionnements relevés par la CRC remontent à bien avant. C’est sans doute pourquoi après avoir quitté la séance, T. Guigue s’est fendu d’un communiqué dans lequel il précise que « jusqu’à preuve du contraire il n’a rien à reprocher à l’actuelle direction de l’office » et que ses reproches sont adressés au maire, président de l’OTT, et uniquement à lui.






22 septembre 2010


Comptes... et légendes !

Et si les Aixois n’avaient pas misé sur le bon cheval ?


Voici ce qu’on peut lire dans la Lettre que le député-maire-président-trésorier UMP fait actuellement distribuer partout aux frais des contribuables : Rapport de la Chambre régionale des comptes: un bilan très satisfaisant.

Alors pour illustrer ce « bilan très satisfaisant » nous avons choisi d’en extraire juste quelques petits passages que le trésorier de l’UMP, maire de la ville, s’est bien gardé de citer ni même d’évoquer.


Les passages en gras italique ci-après sont rigoureusement extraits de ce rapport.



Sur l’endettement de la ville,

voici ce qu’écrit la Chambre Régionale des Comptes : l’encours de la dette est relativement élevé en se situant à un niveau supérieur de 46,3 % en 2007 à la moyenne pondérée de la strate.

Explication : la ville d’Aix doit rembourser chaque année 46,3% de plus que les villes de la même catégorie de population

Cependant, le recours à l’emprunt n’a pas servi uniquement en 2006- 2007 à financer les dépenses d’équipement, mais aussi à augmenter sensiblement le fond de roulement

Explication : Dord a emprunté non pas pour investir, comme il le prétend, mais pour payer les dépenses courantes, ce qui est alarmant.


Sur les dépenses de fonctionnement


la chambre a relevé le montant relativement élevé des honoraires inclus dans les charges à caractère général, marquant une hausse de 43,6 % entre 2003 et 2007. La chambre constate également que les dépenses réelles de fonctionnement de la commune d’Aix-les-Bains sont sensiblement plus élevées que celles de la moyenne des communes

Explication : on dépense plus à Aix qu’ailleurs mais pour pas plus de résultats.


Sur les recettes de fonctionnement


La chambre constate la forte influence sur la situation financière de la commune d’Aix- les-Bains des opérations liées aux cessions d’actifs, source de recettes supplémentaires classées sous la rubrique des produits exceptionnels. Ces opérations immobilières ne sont par nature pas renouvelables…

Explication : Dord n’a pu équilibrer les budgets qu’en cédant la totalité des biens immobiliers que ses prédécesseurs avaient acquis. Quand il n’y a plus rien à vendre (ce qui est le cas) il faut soit resserrer les dépenses soit emprunter plus : c’est ce qui est en train de se produire.


Sur la fiscalité :


Malgré une légère baisse des taux d’imposition depuis 2003, et eu égard à l’évolution des bases d’imposition, les produits fiscaux par habitant sont demeurés constamment supérieurs à ceux constatés pour la moyenne de la strate démographique correspondante.

Explication : Après avoir fortement augmenté les impôts en 2002 (+22%) Dord les a ensuite diminués de… 0,5% (d’où la légère baisse notée par la CRC). Mais cela n’empêche pas les contribuables aixois d’être plus lourdement imposés que les habitants d’autres communes de même importance./ On paie plus d’impôts locaux à Aix qu’ailleurs fait donc remarquer la CRC.


Sur les relations avec la société qui gère le casino :


La CRC, rappelle qu’elle avait insisté pour que soit mis « fin à une situation juridique estimée irrégulière » mais que « le maire de la commune d’Aix-les-Bains ne se résout pas à cette hypothèse » alors elle conclut : « lors, la situation juridique est demeurée en l’état, bien qu’elle soit irrégulière au regard du droit positif ».

Explication : Dord est resté dans l’illégalité totale vis à vis de la présence de la ville comme actionnaire du casino. Il enfreint la loi.


A propos de l’idée de Dord de payer la Société du Cercle pour occuper le théâtre, la CRC fait remarquer que : le bail prévoyait le paiement d’un loyer augmenté d’une participation aux charges mensuelles , au paiement partiel des impôts fonciers, complété par une obligation d’entretien et de réparation du Théâtre, en contradiction formelle avec les clauses du cahier des charges.

Explication : la mise à disposition du théâtre devait être gratuite et Dord n’était pas autorisé à payer plusieurs centaines de milliers d’euros à la SA du Cercle. D’autant plus, dit la CRC, que : « La chambre constate que la commune n’a produit aucun élément précis de calcul économique ayant guidé son choix. ».


A propos des relations entre la ville et l’Office de Tourisme :


le mode de fixation de la subvention n’a pas été accompagné d’un rapport détaillé. L’obligation d’annexer aux comptes administratifs un état décrivant les recettes provenant de la taxe de séjour et l’emploi de celle-ci à des fins touristiques n’a pas été respectée. la chambre a constaté une forte implication de la commune par le biais de subventions versées à des organismes privés ou établissements publics représentant environ 20 % de ses dépenses de fonctionnement en 2007 et 2008, soit plus du double de la moyenne des subventions versées par les communes de la strate.

Explication : l’OTT est un gouffre sans fond où les fonds publics disparaissent sans que l’on sache pourquoi ni pour qui et dans le non respect des règles.



Voilà, on aurait pu également parler des autres remarques de la CRC, notamment quand elle dénonce le recours à des sociétés privées de gardiennage, mais on pense que la démonstration ci-dessus suffit.

Il est en effet très difficile de trouver « un bilan satisfaisant » dans le rapport de la Chambre régionale des Comptes qui date de mai 2010 et dont on se demande pourquoi Dord n’en parle qu’aujourd’hui dans sa Lettre, et sans laisser à l’opposition la possibilité de le démentir.


Pour conclure avec humour, et justifier le titre de cet article, voici une coupure de presse parue cet été dans un journal hippique et que nous a transmise un lecteur facétieux.




Précisons que ce cheval excelle à sauter les obstacles et qu’il a la particularité de courir avec des œillères. Dernier détail : il est capable de déjouer tous les pronostics. Ainsi le jour où on le donnait gagnant il finissait tout juste placé et décevait ceux qui avaient misé sur lui. Toute similitude avec un autre cheval de retour ne serait que de la pure médisance.







10 septembre 2010


Avec quinze jours d’avance, c’était l’ouverture de la chasse au Canard !


Normalement l’ouverture de la chasse aux gibiers d’eau n’a été programmée, en Savoie, que pour le 26 septembre. Mais par dérogation dordienne, cette ouverture a été avancée d’une quinzaine de jours, essentiellement dans le bassin d’Aix les Bains mais aussi à Chambéry, mais pour une seule espèce non protégée : le Canard… Enchaîné !


Hier matin (jeudi) des clients se présentent à la Maison de la Presse, rue de Genève, à Aix les Bains pour y réclamer leur hebdomadaire satirique préféré, le Canard Enchaîné. Et là un vendeur un peu gêné aux entournures leur répond  « Y en a plus ». Il est à peine huit heures trente et la livraison de la presse a tout juste eu lieu deux heures plus tôt. La même scène se reproduit dans d’autres points de vente de la ville, comme au Grand Port où le gérant répond ingénument à une cliente : « je n’en ai plus, il y a quelqu’un qui est passé tout à l’heure m’acheter tout le lot ».


A l’évidence il y a donc eu des gens qui, dès potron-minet, se sont livrés à une curieuse chasse au Canard. Au siège parisien de l’hebdomadaire on confirme même que des faits semblables se sont produits à Chambéry-centre, principalement autour de la permanence du député de la 1ère circonscription.


Rappelons que dans l’édition mise en vente jeudi matin en Savoie, le Canard Enchaîné taillait deux costards sur mesure au grand baratineur local qui n’avait jamais été à pareille fête. Ceci explique peut-être (sûrement) cela.


Paradoxe des paradoxes, alors que certains revendeurs peu scrupuleux avaient accepté de voir leur stock « dévalisé » par des acheteurs qui n’étaient manifestement pas des lecteurs, quelques points de vente ont échappé à cette razzia dont le point de vente de presse du… Camping Municipal.


Et même s’ils n’ont fait que leur devoir, félicitons ceux des revendeurs qui ne se sont pas laissés intimider et qui ont vendu normalement un Canard qui s’était montré désobligeant (mais tellement vrai) envers le tout puissant député maire de la ville.

Ces revendeurs honnêtes on va bientôt les reconnaître à leur Totem !


(voir aussi notre saga immobilière)





3 septembre 2010


Le logement social, une vraie mine Dord pour les promoteurs


Ce sera peut-être la seule promesse du mandat qu’il tiendra : faire construire plusieurs centaines de logements sociaux. Certes, cela ne couvrira pas les besoins ni ne rattrapera le retard (14% actuellement au lieu des 20% requis par la loi) mais chacun finira par se dire : « c’est mieux que rien ». Et pourtant, si cet engagement est peu ou prou respecté, on le doit moins à une volonté sociale du député-maire UMP qu’à la bonne, l’excellente affaire qui attend les promoteurs.


A l’heure où dans l’agglomération certains programmes présumés « haut de gamme » marquent le pas, le logement social est, lui, en plein boum. Ils s’y mettent tous, même ceux qui pendant des années ont ciblé une clientèle plus bourgeoise. La raison ? Il est désormais plus rentable pour un promoteur de vendre du logement à vocation sociale que du logement classique, du moins sur Aix les Bains.


Le promoteur qui se lance dans ce genre d’opérations bénéficie tout d’abord de prêts dits PLS, prêt locatif social, c’est à dire à un taux d’intérêt (2,5% en moyenne) inférieur d’un point ou deux aux taux pratiqués habituellement. Avec un peu de chance (mais à Aix la chance sourit à tous les coups) il pourra même obtenir la garantie d’emprunt (caution) de la ville sur la moitié de son prêt. Idéal pour rassurer les banques qui savent qu’en cas de défaillance de l’emprunteur, c’est le contribuable qui prendrait le relais. Pour le foncier, autre aubaine: si c’est la collectivité qui cède le terrain, le prix sera aisément minoré de 20%.


Lorsqu’il en sera au permis de construire, le promoteur découvrira alors que les normes imposées, notamment en matière de parking,  sont moins drastiques que dans les constructions « normales ». C’est bien connu, les locataires de logements sociaux ont de plus petites voitures que les autres, alors ils n’auront droit qu’à 20 mètres carrés de parking, là ou ailleurs il en faut au moins 25. Avant d’entamer les travaux le promoteur aura une autre bonne nouvelle : la TVA lui sera ramenée de 19,6% à 5,5%.  Et comme il pourra également faire quelques économies sur les matériaux et sur l’environnement, au moment de l’addition finale il découvrira que son logement dit « social » lui revient 50% moins cher qu’un logement normal. Cerise sur le gâteau: le logement social sera exonéré de la taxe foncière, ce qui représente une nouvelle économie de 15.000 euros sur quinze ans et par logement. Pas négligeable quand on multiplie cela par la centaine d’appartements que représente un programme moyen. Et une ultime bonne surprise attend encore le promoteur si il a réalisé son programme dans l’agglomération d’Aix les Bains...


Car, quoi qu’on en dise, Aix les Bains reste une ville où les loyers dits classiques restent modérés, du moins si on les compare à ceux des grandes métropoles de la région (Lyon ou Grenoble) voir même d’Annecy. Ici, il est très difficile de louer un bien classique au-delà de 12 euros le mètre carré par mois (ce qui représente 720 euros, hors charges, par mois pour un petit T3 de 60 mètres carrés). Au delà, les locataires deviennent très exigeants. Et rares. Or 12 euros par mois au mètre carré, c’est quasiment ce qu’un propriétaire de « logement social » peut espérer tirer. A ce prix là, les promoteurs ont vite fait leurs calculs. Autant construire, pour deux fois moins cher, des logements sociaux dont la valeur locative est à peu près la même que celle d’un logement classique. Et voilà pourquoi ils font simplement semblant de se faire prier avant d’ajouter 20% de logements dits sociaux à leurs programmes classiques.


C’est tellement vrai que dans certains programmes immobiliers en cours, où la loi n’impose pourtant pas ce quota de 20% de logements sociaux, c’est le promoteur lui-même qui en prend l’initiative. Et sans prendre de risque. Car après quinze ans, quand son programme sera amorti, quand il aura assuré ses loyers grâce au conventionnement, quand il aura bien bénéficié des prêts à taux réduits, de la garantie d’emprunt des collectivités et de la TVA à 5,5% au lieu de 19,6%, il pourra, si la tendance s’est inversée, remettre ces logements dans le circuit classique avec des loyers non contrôlés. La loi a en effet prévu cette possibilité, tout à l’avantage des promoteurs privés, en négligeant le fait qu’à ce moment là, il faudra de nouveau financer d’autres logements sociaux pour remplacer ceux qui seront retombés dans le privé classique. La vie immobilière est un éternel recommencement. Reste quand même un petit détail qui parfois chiffonne …


Quand Dord a sacrifié les derniers beaux terrains des bords du lac (et une partie du camping) il avait claironné qu’à la place on aurait des logements de standing à haute qualité environnementale. Et pour attirer les gogos, il a commencé à faire payer par les contribuables l’avenue centrale et ses plantations, vitrine gracieusement offerte aux promoteurs, avant même le lancement des travaux, pour vendre leurs appartements. Ainsi, quand, cet été, les premiers occupants des immeubles béton sont entrés dans les lieux, ils ont profité immédiatement de cet environnement soigné et fleuri. C’était quand même plus sympathique que d’emménager dans un chantier. Mais tous les nouveaux occupants n’ont pas eu cette chance comme l’illustre la photo ci-dessous.




Tiens, il y aurait donc dans les résidences dites des Bords du Lac, un côté pile, fleuri et bien entretenu,  pour la galerie, et un côté face, livré en l’état brut ? On ne sait pas pourquoi, mais quand on regarde ces appartements  (même si les locataires ont certainement étaient très contents d’y emménager) on n’a pas vraiment envie de s’écrier que cela fleure bon l’immeuble de standing et la haute qualité environnementale que nous promettaient Dominique Dord et ses amis promoteurs. A vrai dire, on ne comprend pas pourquoi une telle différence entre le côté pile et le côté face. Quoique.. Quoique on se demande si le côté pile, illustré ci-dessus, ce ne serait pas justement celui qui a été réservé aux logements dits sociaux. Vous savez ces logements que les promoteurs réalisent au moindre coût et qu’ils réussissent quand même à louer, à Aix, au prix normal du marché. Si tel était le cas on pourrait alors s’interroger sur la réalité de la mixité sociale que le député-maire UMP aime tant vanter.




 
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