Liberté (de la presse) j'écris ton nom...

Couac on en dise, Je n'ai rien dit...

Voici un extrait du communiqué que notre "confrère" chambérien nous a transmis.

N'ayant pas d'autres témoignages sur ce qui s'est réellement passé ce soir-là on se contentera ici de s'interroger: pourquoi la police aurait-elle évacué un reporter en même temps que des manifestants alors que les autres journalistes n'auraient pas été inquiétés? Et sur cette question, on a une petite idée. Mais avant, voici la définition du  journaliste telle qu'elle est admise par la législation européenne:
Selon l'annexe à la Recommandation n° R (2000) 7 du Comité des ministres aux États membres : « le terme "journaliste" désigne toute personne physique ou morale pratiquant à titre régulier ou professionnel la collecte et la diffusion d'informations au public par l'intermédiaire de tout moyen de communication de masse ».

C'est clair, sans ambiguïté. Le problème c'est que cette définition n'est pas admise par un certain nombre de réfractaires à la liberté de la presse (en particulier certains élus de tous bords) qui considèrent qu'un journaliste doit obligatoirement être quelqu'un qui est salarié d'un groupe de presse, excluant ainsi les journalistes indépendants, voire les journalistes bénévoles. Or la démonstration est faite depuis longtemps qu'un rédacteur d'un blog ou d'un site indépendant est au moins un aussi bon "journaliste" qu'un (ou une) rédacteur(trice) stipendié(e) en partie sur fonds publics (l'Etat et les collectivités locales assurant une bonne partie du train de vie de la presse papier).

Ceci étant, notre confrère chambérien n'ayant pas bénéficié de la révolte, ni de l'indignation, ni même seulement du soutien des représentants de la presse papier, on se permet de dédier à ces charmants confrères le poème ci-après, en rappelant que la liberté de la presse ne se négocie pas. Car dès que l'on ferme les yeux sur l'entrave à la liberté d'informer des autres on peut déjà commencer à s'inquiéter pour la sienne.
Opticon

Je n'ai rien dit....

Quand ils sont venus chercher les communistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas communiste.
Q
uand ils sont venus chercher les syndicalistes,
je n'ai rien dit, je n'étais pas syndicaliste.
Q
uand ils sont venus chercher les juifs,
je n'ai rien dit, je n'étais pas juif.
Q
uand ils sont venus chercher les catholiques,
je n'ai rien dit, je n'étais pas catholique.
P
uis ils sont venus me chercher.
Et il ne restait personne pour protester...

Pasteur Martin Niemoller (1892-1984)