La mini revue de presse : Plus que de Riviera, Aix prend parfois des allures de Corée du Nord

Va-t-il falloir appeler son cher leader Kim Jong Dord ?

Museler la presse et contrôler totalement l’information figurent parmi les premières décisions que prend tout pouvoir autoritaire. Alors parfois, à Aix-les-Bains, on se demande si d’aucuns ne confondraient pas la nouvelle Riviera des Alpes (défense de rire) avec les rivages de la Corée du Nord...

On avait déjà remarqué que le quotidien local, en situation monopolistique, avait régulièrement tendance, dans sa page aixoise,  à confondre information et propagande. Jusqu’à présent cette forme de propagande se contentait de chanter les louanges du cher leader. Toutefois, cela restait dans un contexte aixo-aixois. Et voilà que la semaine dernière, dans l'édition aixoise habituellement réservée aux chiens écrasés, aux poubelles renversées et aux trottoirs en chantier, on a vu ceci en pleine page locale:



Une interview politique aussi incongrue que ridicule. Incongrue, parce que F. Fillon n’est actuellement qu’Un parmi la douzaine de prétendants au seul titre de meilleur candidat "Les Républicains" et qu’on ne voit pas pourquoi l’exposition de son programme pour cette campagne interne était susceptible d’intéresser les Aixois. Ridicule, parce que titrer qu’avec Fillon, cinq ans suffiront pour redresser le pays, c’est prendre les gens pour des crétins (
de la Riviera des Alpes) et oublier un peu vite que ce type a été pendant cinq ans premier ministre... Et qu'à l'évidence il n'a pas été capable de redresser quoi que soit pendant ces cinq ans là (Penelope nous pardonnera cette expression imagée).

Bis repetita placent :

Le lendemain du passage de Fillon à Aix, une nouvelle page lui était consacrée dans l'édition aixoise du daubé (mais rien en région ou en national) alors que le copain de Dord n’avait rien de plus à dire que dans sa précédente interview et que la majorité des spectateurs (pour la plupart rameutés en cars) venus l’écouter étaient étrangers à la ville.


Et là, on se dit que la complaisance à l’égard du député-maire de la ville, un des rares soutiens de Fillon, commence à dépasser les bornes des limites...

Heureusement, il nous reste les hebdomadaires...
Dans la presse papier, il n’y a que les hebdos qui se sont faits l’écho du peu d’enthousiasme des Aixois à l’annonce de l'arrivée d’une blanchisserie industrielle. Réunion tendue a titré l’hebdo des savoie qui parle même d’une ambiance houleuse et de personnes excessivement remontées.


Même son de cloche à propos du mécontentement ambiant dans l’Essor savoyard qui, en plus, a insisté sur « la grande colère de Dord » et sur sa «certaine forme d’agacement ».

Il faut le comprendre, le pauvre homme. Il se décarcasse pour faire venir à Aix une entreprise dont personne ne veut ailleurs, dont on dit qu’elle va déplacer des emplois plutôt que d’en créer, qu’elle va consommer autant d’eau potable qu’une commune de 8000 habitants, qu’elle va provoquer de la pollution et qu’elle va exiger des investissements. Et les habitants ne sont pas contents ! Qu’ils aillent donc se faire voir, a-t-il été tenté de leur crier. Heureusement, l'excité de la cité d'Aix a su contenir son agacement. Ses photos parlent d'elles-mêmes...

C’est dans la presse hebdo qu’on a également appris que c’était une agence parisienne, après dix mois de travail (si, si) qui avait trouvé le slogan « Aix les Bains, Riviera des Alpes ». Dix mois de réflexion pour en arriver là, il fallait au moins cela! Par contre, dans la presse papier, pas un mot sur le prix de ce plan com’. Alors, comme cela a certainement dû encore coûter bonbon, et afin de calmer les râleurs, par anticipation, l’hebdo des savoie s’est prêté à une manœuvre un peu surprenante en prétendant, le jour même de son annonce, que la nouvelle marque (Riviera des Alpes) faisait déjà l’u-na-ni-mi-té. Sans rire :

Seulement, quand on lit l’encadré, on découvre qu’il s’agit de la seule unanimité...des professionnels de la profession, ceux qui vivent autant sur la bête que sur la bêtise des autres. Autrement dit, l'unanimité du président d’un office de tourisme de là, d'un directeur de tourisme d’ici, ou d'un responsable de promotion d’ailleurs. Quant à l’avis des Aixois, la presse papier s’en tape. Les Aixois, ils paient, c’est déjà bien ! C'est ce que semble conforter l'hebdo de Rumilly que l'on a connu plus... Enfin, moins... Moins dauphinois, dirons-nous!

Tiens, un nouveau venu!
 Il y a quelques semaines on déplorait ici que pas un groupe représenté au conseil municipal aixois n’entretenait, par un quelconque bulletin de liaison, de liens avec la population. Eh bien, ce n’est plus vrai puisque les élus socialistes du cru viennent de publier le numéro 1 de leur lettre d’information. Bienvenue à ce bulletin. Juste un petit bémol : par les temps qui courent, vu l’ambiance qui règne, à la fois dans ce parti et chez ses (ex) électeurs, était-il judicieux de faire figurer « Parti socialiste » dans le titre même du bulletin.. ? Quel PS se demanderont les plus curieux des lecteurs.

Une bien curieuse censure qui ne dit pas son nom
Pour finir cette mini revue de presse, deux mots à propos d’un autre média en ligne, en l’occurrence Wikipedia. Pour ceux qui ne connaîtraient pas Wikipedia, c’est une sorte d’encyclopédie réalisée par les internautes. Chacun y est appelé à ajouter sa contribution au domaine de son choix, ce choix étant très varié
, voire sans limite.

Une page de Wikipedia est ainsi consacrée à la ville d’Aix les Bains, à son histoire, à sa géographie, à ses centres d’intérêts, à sa culture, à sa vie politique et à plein d’autres domaines. Constatant qu’à la rubrique média le site ne faisait référence qu’à la presse papier, aux radios régionales ou locale, un Aixois, répondant à l’esprit participatif qui anime ce site, avait cru bon d’ajouter à la liste les deux journaux en ligne aixois, le nôtre et celui d’aix-info. Cela, en toute objectivité et sans le moindre parti pris comme on peut en juger (dernière ligne de l'encadré ci-dessous):


La précision sur l'existence des deux journaux en ligne, nous dit ce correspondant, a tenu 20 minutes. Vingt minutes après sa mise en ligne, cette modification a été « annulée ». Une curieuse forme de censure. Cette annulation a été l'oeuvre d'un certain Mathis B. Un type qui passe son temps à surveiller ce qui s'écrit sur le net?
Qui est ce Mathis B ? Pourquoi reste-t-il anonyme ? Pourquoi a-t-il supprimé une référence à des journaux en ligne qui ont au moins autant de lecteurs que les hebdos papier ? Mathis B. est-il stipendié par la mairie ou par ses filiales ? Mathis B. est-il le pseudonyme d’un élu aixois ? On a une petite idée sur les réponses à ces questions mais là n’est pas l’essentiel.

L’intervention de ce Mathis nous ramène en effet vers la Corée du Nord qu’on évoquait en début de cette revue de presse, vers ces potentats qui ne supportent pas la moindre contestation et qui tentent de faire taire, par tous les moyens, tous ceux qui s’opposent à eux. Des potentats qui trouvent toujours de zélés serviteurs pour les flatter et d’autres pour remplir les plus basses besognes.
Drôle d’ambiance à Aix-les-Bains...


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