A grand renfort de banderoles et d’articles dans la
presse, les riverains de la rue Jean Mermoz à Aix-les-Bains se plaignent (entre autres) des
nuisances causées par les automobilistes de passage.
Depuis quelque temps,
cette rue étroite, quasiment sans
trottoir (à l’exception de quelques petits bouts réservés à ceux sachant
marcher à cloche-pied) sert de raccourci, entre l’avenue du Grand Port et le
rond point de Cornin, aux conducteurs pressés. C’est là, sans nul doute, l’une
des conséquences des nombreux bouchons que l’on rencontre désormais dans toute la
ville en raison de décisions municipales souvent absconses et d’un urbanisme
incontrôlé. (Mais surtout n’allons pas dire cela au maire, il n’aime que les
compliments et se croit infaillible)
La situation de la circulation tout comme celle du
stationnement automobile ne risquant pas de s’arranger à Aix-les-Bains, on ne
saurait trop conseiller aux riverains de la rue Jean Mermoz d’adopter la
méthode Ponsard, une méthode qui a fait ses preuves.
Comment, ils ne connaissent pas la méthode
Ponsard ?
Alors on va la leur expliquer. C’est une méthode à trois temps.
Dans un premier temps, il faut que les riverains aillent implanter à l’entrée
de la voie un panneau « Rue privée, stationnement réservé aux
riverains ».
Certains vont répliquer que la rue Jean Mermoz est une voie publique et qu’elle n’est pas privée ? Et alors ? La rue Jean-François Ponsard non plus n’était pas une voie privée et la municipalité Dord n’a rien dit quand ses riverains l’ont autoritairement privatisée (photo ci-dessus). Pourquoi en irait-il autrement rue Mermoz ?
Bien sûr des gens « extérieurs » et récalcitrants ne vont pas être
contents. Pas grave, la méthode Ponsard a tout prévu. Deuxième temps, quelques pneus crevés ou
dégonflés, des rétroviseurs fendus, des voitures bloquées pendant de longs
moments, toutes ces petites attentions, à défaut de venir à bout des impudents, cela
crée un véritable climat de tension. Et même des risques de conflits. Et c’est
là que la municipalité intervient pour le troisième temps. Au motif que la situation devient
dangereuse, le maire de la ville (ou son shérif par délégation) va très vite
prendre un arrêté municipal décrétant que désormais la rue Jean Mermoz est une
voie piétonne. Dans la foulée une entreprise va être mandatée pour installer un
dispositif et un système de plot rétractable dont seuls les riverains
disposeront de la télécommande. Comme ce qui s’est produit rue J-F
Ponsard :
Une rue piétonne sans piéton, il fallait y penser, la municipalité aixoise l'a fait..!
Comme on peut le constater sur la photo ci-dessus, la rue Ponsard était bien plus large, avec deux beaux trottoirs de chaque côté et bien moins fréquentée par des fous du volant, et donc bien moins dangereuse que la rue Mermoz. Ce qui n’a pas empêché le maire et son shérif de la rendre piétonne. Et si quelqu’un prétend que la rue Mermoz deviendrait alors une rue piétonne sans le moindre intérêt touristique ni commercial et qui, de surcroît, ne déboucherait sur aucune autre voie piétonne ni sur aucun monument ou site original, eh bien il suffira de répondre que c’est exactement le cas de la rue Ponsard.
Alors, elle est pas belle cette solution pour rendre à la rue Jean Mermoz sa tranquillité d’avant.. ? Et surtout, pas d’inquiétude pour les riverains, tout cela est aux seuls frais de tous les contribuables !
Note aux benêts : un dernier conseil. Avant d’entreprendre ces démarches il n’est pas inutile que quelques riverains de la rue Mermoz prennent leur carte d’adhésion à l’UPA ou, mieux, chez Les Républicains. Le nec plus ultra étant encore d’adhérer (et de cotiser) à l’un des micros partis du maire ou de son shérif.