Les cabris version 1965: « L’Europe, l’Europe, l’Europe ! » Les cabris version 2016: « Grand Lac, Grand lac, Grand Lac ! »

De Gaulle, reviens, ils sont devenus fous !

«  Alors, il faut prendre les choses comme elles sont, car on ne fait pas de politique autrement que sur les réalités. Bien entendu, on peut sauter sur sa chaise comme un cabri en disant « Grand Lac », « Grand Lac ! », « Grand Lac ! ». Mais cela n'aboutit à rien et cela ne signifie rien... »


On a emprunté cette citation, extraite d'une intervention télévisée du général de Gaulle en décembre 1965, en substituant simplement "Grand Lac" à cette "Europe" dont parlait alors le président de la république. Qu'on l'ait apprécié ou pas, il faut reconnaître que de Gaulle avait été un visionnaire. Il voulait un rapprochement entre les principales nations européennes sans que pour autant cela conduise à une Europe supranationale comme le réclamaient certains "cabris" de l'époque.

Mais, finalement, avec la complicité des Etats-Unis, voire un interventionnisme que le général dénonçait déjà, les sauts de cabris l'ont emporté sur la sagesse. L'Europe supranationale s'est installée peu à peu. Et, depuis, la haute finance décide à la place des peuples, les nations ne battent plus monnaie, les frontières n'existent plus et les dirigeants politiques nationaux se plient aux directives de technocrates bruxellois irresponsables. Irresponsables en ce sens qu'ils n'ont de comptes à rendre à personne ni de soutien populaire à susciter.
Eh bien, l'air de rien, avec Grand Lac, c'est un peu la même dérive qui s'annonce.

Pour rire (tristement), dans le paragraphe suivant, toujours extrait de l'intervention télévisée de de Gaulle en 1965, on s'est amusés à remplacer le mot Europe par Grand Lac, et les noms des pays européens par ceux des cités savoyardes. Et voici ce que cela donne si l'on prend de la hauteur:

«  Je répète : il faut prendre les choses comme elles sont. Comment sont-elles ? Vous avez un pays français (Aix-les-Bains), on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays allemand (Chambéry), on ne peut pas le discuter, il y en a un. Vous avez un pays italien (la Chautagne), vous avez un pays belge (l'Albanais), vous avez un pays hollandais (Montmélian), etc. Ce sont des pays (villes) qui ont leur histoire, qui ont leur manière de vivre. Ce sont ces pays-là (villes-là) qu'il faut habituer progressivement à vivre ensemble et à agir ensemble. A cet égard, je suis le premier à reconnaître et à penser que le Marché commun (la coopération intercommunale) est essentiel(le), car si on arrive à l'organiser, et, par conséquent, à établir une réelle solidarité économique entre ces pays (villes), on aura fait beaucoup pour le rapprochement fondamental et pour la vie commune. »

Bref, en pareilles circonstances, un de Gaulle aurait souhaité que les communes autour de Chambéry, d'Aix, de Montmélian ou de la Chautagne, coopèrent, travaillent mieux et ensemble. Mais pas que ces entités, qui ont leur histoire et leur géographie et leur particularisme, fusionnent dans une gloubi-boulga informe, aux compétences tellement élargies qu'elles en deviendront vite indéfinissables. Et incontrôlables.

Au point qu'on se demande pourquoi tous ceux qui se recommandent aujourd'hui encore du gaullisme ou qui vouent aux gémonies cette Europe ultra technocratique, pourquoi ceux-là n'entrent pas en dissidence et laissent faire avec Grand Lac ce qui nous coûte aujourd'hui si cher avec cette Europe dont de Gaulle ne voulait pas.

Note aux benêts qui prétendent nous gouverner : Même si on n’est pas obligé de partager ses points de vue, relire les propos de de Gaulle et les comparer à ceux des présidents qui lui ont succédé et, en particulier, aux deux derniers en date, c’est mesurer l’abîme qui sépare un homme d’Etat de nos tristes politiciens d'aujourd'hui !

http://www.charles-de-gaulle.org/pages/l-homme/dossiers-thematiques/de-gaulle-et-le-monde/de-gaulle-et-lrsquoeurope/documents/citations-du-general-de-gaulle-sur-l-europe-ii.php




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