Plus de 1500 signatures contre le projet Dord-Bouygues...

... ça vaut (presque) un référendum


Le Collectif à l'origine de la pétition contre le projet Dord-Bouygues pour les anciens Thermes a tenu ce lundi soir un point de presse. Se recommandant d'une vingtaine de membres, ce Collectif a indiqué avoir déjà recueilli plus de 1500 signatures de citoyens opposés à cette opération immobilière. Sachant que cette pétition a été montée "avec les moyens du bords" et sans le soutien de la presse papier locale, voilà qui vaut presque un référendum...

Comme l'ont rappelé les membres du Collectif, la plupart des Aixois qu'ils ont rencontrés (95% selon eux) se déclarent hostiles à un projet dont ils ne connaissent (au mieux) que les grandes lignes et qui n'a fait l'objet d'aucun débat public.


Dans une ville réputée pour sa passivité et sa tiédeur (on ne parle pas du climat), le fait d'avoir recueilli (selon le Collectif) quelque 1500 signatures serait déjà un fait très révélateur. Manifestement le projet Dord-Bouygues ne passe pas. Il passe d'autant moins qu'il a été annoncé abruptement après "quatre années de tergiversation" ont fait remarquer les intervenants en rappelant que c'était en 2012 que la Ville était devenue officiellement propriétaire des Anciens Thermes. Un calcul plutôt gentil envers le Grand Mamamouchi local puisque ce n'est pas quatre années de tergiversation mais bien plus de dix qu'il faudrait comptabiliser si l'on se rappelle que c'est à l'automne 2005 que Dominique Dord s'était engagé à acquérir les locaux des anciens Thermes auprès de l'Etat. Un objectif qu'il avait même fait figurer dans le contrat de location signé avec la société Peyrefitte, confer l'extrait, ci-dessous, de la convention préparée par le député-maire à l'automne 2005:



Eh, oui, ça fait plus de dix ans de tergiversation et pas seulement quatre!

Lors de ce point de presse les représentants du Collectif ont posé quelques bonnes questions. Pourquoi se précipiter? Pourquoi ne pas consulter la population? Où vont être relogés les actuels occupants des immeubles pendant les destructions et les travaux? Est-il cohérent de créer un tel chamboulement dans le centre ville? Quel impact cela va-t-il avoir sur les commerces existants? Ils auraient pu ajouter: et qui c'est qui va payer la note? Car, pour l'heure, en dehors des promesses de Dord de ne pas dépenser plus de 15 millions d'euros (il avait promis que la réfection de la piscine ne dépasserait pas 2,5 millions elle va bientôt frôler les 10 millions) on n'a aucune évaluation précise du coût final pour les contribuables ni ce qu'ils obtiendront en échange. Mais il ne fallait peut-être pas entrer dans ce genre de détails lundi soir...


Car, pour l'heure, les membres du Collectif tiennent absolument à ce que l'on sache que leur mouvement n'est pas "politique" au sens de politicien mais politique au sens (étymologique) de gestion de la ville. Certes. Mais puisque ce sont les politiciens locaux qui décident (seuls) de la politique de la Ville, le simple fait de prendre partie contre leur projet consiste bien à entrer dans le débat politique... et politicien.  Dur, dur, d'être neutre!

Ah, un dernier détail: alors qu'il n'avait jamais (sauf erreur ou omission) fait état dans ses colonnes de l'existence de cette pétition, le daubé a répondu présent au point de presse du Collectif lundi soir. Son compte-rendu (avec photo) va être amusant à lire et à décrypter.





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