L'une des particularités d'Ubu-Dord c'était d'être une sorte d'homme protée, à savoir qu'il changeait régulièrement d'apparence tellement il multipliait les fonctions. Tant et si bien qu'accumulant les titres (et les indemnités qui les accompagnaient le plus souvent), il lui restait peu de temps pour veiller de près aux affaires de la mairie. Ne faisant qu'une confiance très relative aux élus qui l'entouraient, c'était surtout à quelques cadres bien stipendiés qu'il avait confié les clés de la mairie en son absence. Et, comme dit le dicton, quand le chat n'est pas là, les souris dansent...
Dans quelques services municipaux, des cadres, y compris intermédiaires, se mirent à prendre des décisions pas forcément dictées par l'intérêt général, ce qui n'alla pas sans provoquer quelques imbroglio à l'exemple de ce qui se passa au sein de la police municipale.
Alors que ce service avait jusque là fonctionné dans la discrétion et la modestie, les maires précédents préférant faire confiance à la "vraie" police nationale, sous Ubu-Dord et son shérif de premier adjoint la PM allait devenir un argument politique et de propagande. Une montée en puissance qui monta aussi à la tête de certains de ses éléments et qui vit se dérouler de sourdes luttes intestines avec pour objectif la place de "chef". C'est comme cela que commencèrent une série de coups tordus qui provoquèrent des mutations ou des démissions, le tout dans une ambiance de plus en plus détestable L'affaire aurait pu être vite réglée si le maire avait su faire preuve d'autorité mais il n'en fut rien. Ubu-Dord préféra laisser deux des plus hauts cadres de la mairie tirer les ficelles de ce noeud d'embrouilles. La suite, elle fut excellemment racontée, il y a deux ans, par un Essor Savoyard alors très en verve:
Pour avoir fait confiance à quelques cadres stipendiés plutôt que d'écouter la base et le bon sens, Ubu-Dord, traîné devant les tribunaux, vient de perdre la première manche, le tribunal administratif de Grenoble ayant donné raison à la policière qui se disait victime d'un lamentable harcèlement au travail. La suite risque de n'être pas piquée des vers puisqu'elle devrait se dérouler devant les tribunaux correctionnels.
Tout cela vient confirmer qu'au Royaume d'Ubu-Dord rien n'est aussi beau, ni aussi charmant, ni aussi légal que notre grand baratineur aimerait le faire avaler à son bon peuple crédule.
A noter enfin que c'est à la suite de la publication de cet article que l'Essor Savoyard* fut interdit de bibliothèque municipale et ses journalistes désignés comme persona non grata à l'hôtel de ville.
Le premier qui dit la vérité doit être exécuté, c'est bien connu.
Merdre alors, se serait écriée la Mère Ubu.
* Depuis, l'Essor s'est bien assagi, ses dirigeants ayant compris où étaient leurs intérêts.