Fièrement, la mairie d’Aix les Bains a fait savoir que les
travaux de construction de la blanchisserie Elis venaient de commencer. C'est un record. En moins d’un an, le projet de création ex nihilo d’une blanchisserie a été
annoncé, le conseil municipal en a voté la vente du terrain d’assise, un permis
de construire a été délivré et le chantier est déjà en route ! On ne peut
qu’admirer la célérité et le savoir faire de cette entreprise.
Surtout si l’on compare avec les Anciens Thermes aixois dont le rachat par la
Ville a été décidé en 2006, acté en 2012, avec une revente par la Ville qui
vient d’être décidée à l’été 2016, pour un permis de construire qui sera déposé
en fin 2016 et, au mieux, accordé en début 2017, avec une revente qui ne sera
signée qu’ensuite, pour des travaux qui commenceront au mieux à l’été 2017.
Le bilan est donc peu flatteur pour le gestionnaire (sic) de l’hôtel de ville :
un an, jour pour jour, entre l’annonce de la création d’une blanchisserie
industrielle et le début du chantier, contre 11 ans entre l’annonce du rachat
des anciens Thermes et le début des travaux de réhabilitation. Y’a pas photo !
Mais revenons à notre blanchisserie Elis. Un lecteur, actuellement en vacances
en Bretagne, est tombé par hasard sur un article publié par le quotidien
régional Ouest-France où il est question d’une visite organisée dans une
blanchisserie industrielle appartenant à Elis dans la commune de Loudéac.
Dans
cette unité bretonne, Elis traite entre 34.000 et 40.000 pièces par jour ce
qui, nous dit Ouest-France, fait de cette unité « l’une des plus grandes
d’Europe, si ce n’est la plus grande... ».
A cette aune, la future blanchisserie d’Aix les Bains apparaît bien modeste
puisque, selon la bonne presse locale, elle ne devrait que « traiter 25.000
vêtements de travail par semaine », bien loin derrière les 34.000 ou
40.000 pièces par jour de Loudéac. Mais ce n’est pas encore ce qui est le plus
frappant.
Pour faire avaler l’installation à Aix les Bains d’une blanchisserie
industrielle, grande consommatrice et pollueuse d’eau, le grand baratineur
aixois avait laissé entendre que l’unité locale créerait 130 emplois dans un
premier temps et 190 par la suite. Cependant, à Loudéac, la « plus grande
unité d’Europe » n’a besoin, selon Ouest-France, que de 110 personnes !
Ainsi, à en croire tous ces gens, il y aurait près de deux fois plus d’emplois créés à Aix qu’à Loudéac,
alors que l’on traiterait six ou huit fois moins de pièces en Savoie qu’en
Bretagne...?!? Décidément, on ne sait plus à qui se fier même si on a tendance, allons savoir pourquoi, à douter plus des hurluberlus aixois que des Bretons.
Voilà en tout cas qui laisse comme l’impression qu'à Aix les Bains on n'a sans doute pas fini de laver son linge sale en famille.