Peu de citoyens
aixois prennent le temps de lire le compte-rendu du conseil municipal. Dommage.
Il est vrai qu’on a l’impression que très peu d’Aixois s’intéressent à ce qui
se passe dans leur ville. Sinon on n’aurait pas les mêmes irresponsables à la
tête des institutions locales où règne un certaine gabegie. Et même une gabegie
certaine...
Le trimestre précédent, Dominique Dord a ainsi pris plus d’une trentaine de
décisions dont il se contente de « rendre compte » aux élus en début
de séance, sans vote bien sûr. Cela va de la décision de céder des véhicules
municipaux à des particuliers choisis par lui seul, ou de louer des
appartements à des prix d’amis ou de passer des avenants (toujours
à l’augmentation, jamais à la baisse) à des marchés et jusqu’à 300.000 euros l’avenant,
voire encore de désigner des cabinets d’avocats dans diverses affaires. C’est
ce qui a retenu notre attention.
Rien que le trimestre précédent, Dord a désigné pas moins de dix avocats pour
défendre la ville devant différents tribunaux. Lui qui accusait certains de ses
adversaires d’être des « procéduriers », on découvre à cette occasion
que le procédurier, c’est lui... Sauf à croire que la terre entière, y compris
les employés municipaux, lui en voudrait personnellement.
Licenciement, harcèlement, refus d'avancement, ça coûte cher en avocat
A cette
occasion on est surpris d’apprendre que la mairie s’est engagée, le trimestre
dernier, dans pas moins de six procédures mettant en cause du personnel
communal. Il s’agit d’employés qui ont été soit licenciés, soit en litige
divers avec l’administration, soit qui poursuivent la mairie pour harcèlement,
soit qui contestent des décisions injustifiées comme des refus d’avancement ou
d’indemnisation. Six procédures en justice mettant en cause du personnel municipal en un
seul trimestre, cela donne une petite idée de l’ambiance délétère qui règne
dans cette mairie.
Ceux qui se frottent les mains de cette passion du député-maire pour les
conflits devant les tribunaux, c'est les cabinets d’avocats, en particulier
des lyonnais ou des marseillais et quelques chambériens, choisis par Dord. A 5 000 euros en moyenne (basse) la
prestation, cela porte la facture, rien que pour les trois mois écoulés, à
50.000 euros. Multipliés par quatre (trimestres) cela représente quelque
200.000 euros de frais d’avocat sur une année, rien que pour des conflits. C’est cher.
Très cher. Surtout qu’en plus de ces prestations à la demande, Dord verse
chaque année forfaitairement 100.000 euros à un avocat marseillais. En
principe, ce forfait était destiné à l’origine à éviter les procédures
intempestives en s’assurant que l’administration était toujours du bon côté de
la loi. C’est raté. Ce qu’on ne sait pas, car ce n’est jamais rendu public,
c’est ce que coûte au final toutes ces procédures dont certaines sont
irrémédiablement perdues par la mairie. Encore un secret bien gardé.
Un dernier pour la route : parmi les décisions prises par le
maire-lui-tout-seul, on trouve, entre autres bizarreries, la mise en location par la
mairie d’un logement de type 6, de 140 mètres carrés, ceci pour un loyer défiant
toute concurrence, soit 280 euros mensuels ! En cherchant bien, on
découvre que l’heureux bénéficiaire de cette location à prix d’ami est un
protégé du député-maire qui fut embauché comme policier municipal (sans tenue) chargé
de surveiller un bâtiment public. Mais cette proximité n’est sans doute qu'un
hasard. N’importe qui à Aix doit pouvoir trouver un appart’ de 140 mètres
carrés, à moins de 300 euros de loyer par mois, dans une petite rue tranquille à deux pas du centre ville.
Sinon, il suffit de demander à Dord, il doit pouvoir arranger cela.