Coupables, forcément coupables...

De Paris à Aix les Bains, la même justice pour tous?

Avant propos: la fuite des cerveaux!

On parle beaucoup actuellement de ces gens qui quittent la France pour différentes raisons. On appelle parfois cela la "fuite des cerveaux".

Voilà au moins un fléau qui ne risque pas d'atteindre le conseil municipal aixois.
Avec un total de moins d'un électeur sur dix à se partager, en 2014 l'opposition aixoise au député-maire avait réussi l'exploit de se diviser en trois: deux listes de gauche et une liste de droite tendance Front national. Bilan, chacune des trois listes d'opposition n'a obtenu que deux élus. Autrement dit, chacune ne pèse pas lourd.

Lors d'une récente désignation de délégués à la future grande agglomération (Grand Lac), grâce à la proportionnelle ces trois listes avaient l'occasion d'obtenir chacune un représentant (contre 21 à la majorité!). C'était encore trop beau. Les deux "frontistes" élus en 2014 sur la même liste , V. Drapeau et S. Gathier, furent incapables de s'entendre. Bilan, aucun d'eux ne fut élu.
Quand on vous disait qu'au conseil municipal d'Aix-les-bains on ne risque pas la fuite de cerveaux. Ça fait belle lurette qu'ils n'y en a plus!

De Paris à Aix les Bains, justice pour tous ?

Une négligence. Une négligence à 400 millions d'euros. Voilà tout ce qui est reproché à l'ancienne ministre des Finances de Sarkozy, aujourd'hui présidente du FMI. C'est l'une des retombées de l'affaire Tapie qui avait vu l'ex homme d'affaire (et ex-ministre de Mitterrand) se voir attribuer 400 millions d'euros par une présumée indépendante commission d'arbitrage sous l'égide... du ministère des Finances d'alors. Malgré l'avis défavorable de ses services, C. Lagarde avait laissé les contribuables payer cette somme à Tapie. C'est ce que la Cour de Justice de la République appelle une "négligence" dans une histoire qui a pris des allures de détournement de fonds public.
Pour cette "négligence" à 400 millions d'euros, Christine Lagarde (ne) risque aujourd'hui (que) 15.000 euros d'amende au grand maximum. Soit moins que son actuel revenu mensuel. Soit à peine 1/20 0000 ème du préjudice subi par les contribuables français par la faute de cette négligence. Brou, elle doit en trembler... Rappelons que pour avoir dissimulé au fisc quelque 2 ou 3 millions d'euros (d'argent privé) un autre ancien ministre des Finances, Jérôme Cahuzac, vient d'être condamné à 3 ans de prison ferme. Justice équitable ?


Pendant ce temps, à la mairie d'Aix-les-Bains, ce repaire d'honnêtes gens et de grands cerveaux (voir plus haut) certains semblent, par avance, se réjouir de la décision que le tribunal de Chambéry devrait rendre ce vendredi dans l'affaire du prétendu piratage informatique. C'est en effet ce 16 décembre que les juges vont se prononcer sur les sanctions réclamées contre les deux seuls présumés coupables ou bénéficiaires de ce prétendu piratage. Dans l'entourage immédiat de D. Dord, on semble ne pas avoir de doute sur l'issue du procès. Coupables, forcément coupables ces deux individus, comment pourrait-il en être autrement. Déjà, même, d'aucuns extrapolent sur les sanctions qui vont tomber: trois mois de prison avec sursis pour l'un des prévenus, une peine d'amende avec une part de sursis, pour l'autre. Pour ceux-là, c'est comme si c'était joué. On verra bien vendredi si ces pronostics (?) vont se vérifier..

Quelle que soit la décision qui va être prononcée par les magistrats, une chose est néanmoins certaine: l'affaire ne va pas s'arrêter là. Il est évident qu'en cas de condamnation des deux anciens salariés de la mairie, l'affaire va aller en appel. Voire en cassation. Dans l'entourage de Dord, cette hypothèse a été prise en compte. C'est pourquoi d'autres manoeuvres ont commencé qui consistent à approcher les deux bannis de la mairie pour leur faire comprendre que leur intérêt est de mettre la pédale douce, y compris en leur laissant entendre qu'à défaut de réintégrer un jour les services municipaux, ils pourraient voir s'ouvrir d'autres portes...

Et puis il existe aussi une autre raison qui pourrait pousser l'entourage de Dord à se montrer conciliant avec les deux seuls salariés poursuivis dans cette prétendue affaire de piratage informatique. A savoir que l'ancien cadre et l'ancien agent de médiation (tous deux aujourd'hui révoqués) ont, chacun à sa manière, engagé des poursuites judiciaires contre la hiérarchie municipale. Dont une plainte qui vient d'aboutir dans les mains d'une juge d'instruction. Une juge d'instruction par définition indépendante et donc peu sensible, en principe, aux pressions du parquet ou du monde politique.

Ainsi qu'il s'en est ouvert à des proches, Dominique Dord a commencé à regretter d'avoir cédé aux sirènes de quelques uns (unes) de ses cadres et à laisser monter en épingle une affaire de piratage qui n'était en réalité que la conséquence d'un laxisme et d'une inorganisation éhontée des services informatiques de la mairie. Pour preuve, la plupart des cadres qui ont monté de toutes pièces cette prétendue affaire ont depuis été déplacés et leur mutation ne ressemblait pas du tout à une promotion.

A cette occasion il est surtout apparu avec acuité que les élus ne maitrisaient quasiment rien à l'hôtel de ville et qu'ils se retrouvaient dans la main de cadres se sentant tout puissants. Les fréquentes absences du maire, ses multiples casquettes et ses occupations diverses le retenant souvent ailleurs, ainsi que l'indéniable indigence de son entourage politique (les fameux cerveaux!), ne sont pas pour rien dans cette situation ubuesque.
Quand le chat n'est pas là, les souris dansent, c'est bien connu.