Grand-Lac va très vite devenir un machin ingérable et incompréhensible aux citoyens comme aux élus de base. C’est la technocratie dans toute son expression. En attendant, ceux qui ont préparé avec Dominique Dord les délégations à accorder à l’armée mexicaine des vice-présidents (quinze !) se sont bien amusés. C'est un avant goût de la machine infernale qui nous attend.
Pour les délégations
accordées aux vice-présidents, le président Dord a naturellement privilégié
ceux dont il ne peut pas (encore) se passer et sur qui il compte (encore).
C’est ainsi que J-C Loiseau est véritablement le président-bis. Que R. Beretti
va avoir la haute main sur le personnel, la politique de la ville et les
centres de secours. Ou encore que J-C Croze, le maire de la commune de résidence
de Dord, va pouvoir veiller, sous le contrôle de celui-ci, aux grandes et
petites affaires liées à l’urbanisme, au foncier, à l’habitat... et à la
communication. Croze c’est l’homme qui monte. Un futur président
peut-être ?
Quant aux autres vice-présidents, leurs délégations prennent
très souvent l’allure de gags. Et même de mauvais gags parfois. En tout cas,
elles démontrent que Grand-Lac aurait pu au moins faire l’économie de six ou
sept vice-présidences inutiles ou ridicules. Un rapide survol non exhaustif :
C. Giroud, le notaire, l'homme
qui figure parmi les plus grosses fortunes de toute la Savoie, a reçu délégation
pour la prise en charge du « social ». Giroud au social, c’est un peu
comme si on nommait le directeur de chez Ricard en charge du suivi des
personnes alcooliques. Pauvres pauvres !
Extrait du trombinoscope de l'armée mexicaine des vice présidents publié par le daubé samedi matin
M.P. François, mairesse du Bourget, a
été chargée de « la mutualisation et des procédures contractuelles »
(sic). Gageons qu’à Grand-Lac, on a dû longtemps hésiter entre ça ou bien la charger
de « la contractualisation et de la mutualisation des procédures».
Encore une élue indispensable.
O. Rognard, le maire des 700
habitants de Ruffieux, est soi-disant chargé des Finances
d’un Grand-Lac de 70.000
habitants. C’est Monsieur Unpourcent ! Ça paraît être un gag mais qu’on
ne se fie pas à cette délégation: la mission de celui qui se présente
dans le civil comme cadre supérieur (comme si cadre était un métier) consistera juste à lire les grandes
lignes du
budget, pas de les préparer ni de les infléchir. Faut pas déconner, quand même!
J-G Massonnat, maire des 970 habitants de
Pugny-Châtenod a été chargé de « l’administration générale ». Sachant qu’il y a
déjà un directeur administratif et une demi douzaine de sous directeurs et
surtout un autre vice-président (Beretti) chargé du personnel, le rôle de ce
brave homme devrait se limiter à vérifier si les distributeurs de boisson dans les bureaux de Grand Lac ont
bien été alimentés. Il devrait savoir s’en acquitter.
B. Marin, maire d’Albens
et des environs (nouvelle commune d’Entrelacs) a été chargé de
« l’agriculture ». Défense de rire. Bref, il a été renvoyé dans ses
champs. En voilà un qui ne risque pas de faire de l’ombre à ses collègues.
M-C Barbier, mairesse de Chindrieux,
s’est vue chargée des « enjeux liés au lac ». Seulement, il y a déjà
un premier vice-président chargé des dossiers (enjeux) stratégiques.... Et un autre
vice-président (Frugier) qui a été « chargé des ports, des plages et du
tourisme » (y compris lacustre).... Alors, généreusement, ce dernier a accepté
d’abandonner à Marie-Claire la pêche à la ligne et le ramassage des
coquillages. C'est bien des « enjeux » liés au lac, personne ne pourra dire le contraire.
J-M. Drivet (maire de Bourdeau) peut être fier de lui et de sa future carte de visite sur laquelle il pourra ajouter :
« chargé des déchets ». Rien ne précisant si ce genre de vice-président sera recyclable, il lui reste trois ans pour comprendre si on
s’est vraiment moqué de lui ou si on l’a pris pour une buse.
Et la palme de la
mission la plus ridicule confiée à un vice-président revient à...
Eudes Bouvier. Celui qui siège à la mairie de Méry a en effet été chargé
« des inondations et des zones humides ». Une mission qu'il a acceptée avec l'enthousiasme qui convient à la confiance qu'elle requiert. Au moins, après cela, plus
personne ne pourra dire de lui qu’il refuse de se mouiller.
Sachant que la communauté (en fait, les contribuables) va devoir débourser chaque mois de l'ordre de 1500 euros par vice-président, on imagine l'économie qu'on aurait pu faire si...
Si, imitant la promesse du candidat à la présidentielle qu'il soutient (F. Fillon), le président Dord avait présenté pour l'entourer une "équipe resserrée". Au lieu de quoi, pour s'attirer la complaisance de ses subordonnés, l'ex-trésorier de l'UMP, celui qui n'a pas vu s'envoler 18 millions d'euros en fausses factures, a préféré recruter et rétribuer (s'en fout, c'est pas ses sous!) une quinzaine de vice-présidents... Sans oublier de désigner trente membres pour constituer, autour de lui, le bureau, dit exécutif..!
A Grand Lac, ils ont adopté le principe de l'armée mexicaine, tous généraux, ou presque. Et ce n'est pas vraiment un gage de sérieux ni de crédibilité.
A l'image du général en chef...
A suivre: la face cachée de l'épisode Gimenez Vs Canova, avec Dord en tireur de ficelles.