Moi, aussi, j'aime ma femme...

Et je ne suis pas nul en calculs...


Bon, je reprends mes comptes
: 6.200 euros net, comme député, dont seulement 5.600 à faire figurer dans ma déclaration d’impôt... Si j’y ajoute mes indemnités d’élu local, ça fait 8.400 euros par mois. C'est pas bézef mais ça, c’est pour le revenu officiel. Il ne faut pas que j’oublie mon IRFM (indemnité représentative de frais de mandat) à 5.800 net par mois. J’en fais ce que je veux de cette IRFM, je n’ai de compte à rendre à personne... Donc 8.400 plus 5.800, ça fait 14.200 euros.
Ah, il y a aussi l’indemnité de 9.200 euros pour frais de collaborateurs. Comme c’est moi qui choisit les collaborateurs, si j’embauche ma femme ou ma fille, ça fait encore 2.800 euros que j’ajoute aux 14.200, et ça fait... Ah, ben ça ne fait que 17.000 euros. C’est pas énorme quand même, à peine 14 fois le smic.. !
C’est vrai que si j’ajoute que je n’ai aucun frais de transport vu qu’à Paris j’ai des chauffeurs ou des taxis gratuits à ma disposition, vu que j’ai aussi des billets d’avion gratuits et que je ne paye pas le train en 1
ère
classe, et vu que dans ma ville j’ai aussi une voiture de fonction avec carte d’essence, d’autoroute, de parking et tout le toutim... Et que tout ça, à part mon salaire officiel de 5.600 euros, je ne vais pas le faire figurer sur ma déclaration d’impôts, on peut dire que j’ai un revenu supérieur à celui d’un cadre du privé qui toucherait 20.000 euros net par mois...
Ah, c'est évident, vu comme ça, je me dis que si j’arrêtais d’être député, je devrais vivre avec seulement mes indemnités d’élu local, soit à peine 6.000 euros par mois. Je perdrais donc chaque mois 14.000 euros ! Oh, putain! Quatorze mille euros à perdre si je reste maire d’une ville de nazes et président d’une agglo de gros nazes plutôt
que d’être député.. ! Non, mais... Faudrait que je sois dingue ! Bon, comment je vais leur annoncer à mes gogos d’électeurs que je ne vais pas rester maire et que je vais mettre un gros plouc à ma place.. ?
Ben, c’est simple. Je n’ai qu’à leur dire que si je souhaite rester député c’est uniquement par fidélité pour mes électeurs de ma circonscription. Je suis sûr que mes couillons d’électeurs locaux n’y verront que du feu. Et moi, je garderai mon train de vie. Le tour est joué...
C’est mon assistante parlementaire occasionnelle qui va être contente.
Moi, aussi, comme Fillon, j’aime ma femme...


Toute ressemblance ou rapprochement entre ce raisonnement et la situation d’un personnage plus ou moins connu ne serait que pure coïncidence ou médisance.

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