Ouf ! In extremis !
Dord avait jusqu’à la fin du mois, dernier délai, pour convoquer le conseil
municipal à la séance trimestrielle obligatoire. Ce sera finalement ce lundi
27. Plus de trois mois que le conseil ne s’était pas réuni. Est-ce à dire qu’il
n’y avait rien à négocier ? Pas vraiment, non, puisque ce lundi c’est pas
moins de 38 points et des questions diverses qui sont inscrits à l’ordre du
jour. Un bel exercice d’enfumage en perspective...
En point n°5, il va s’agir
d’autoriser le maire à signer un bail commercial pour le restaurant de la
plage. La propriété commerciale de ce restaurant va donc passer des mains de la
ville dans celles d’une société privée récemment créée, ceci moyennant 300.000 euros. Encore un bout
de patrimoine public qui s’en va. La société devra en outre verser à la ville,
pour les murs, un loyer de 55.000 euros annuels. C’est pas cher pour un tel
équipement. Mais c’est quand même cinq fois et demi plus cher que le prix de la
location des 2.000 mètres carrés des anciens Thermes à la société Peyrefitte.
Une mise à disposition pour laquelle, onze ans plus tard, Dord n’a toujours pas présenté de bail commercial au conseil municipal. En toute illégalité. Et les braves gugusses du
conseil vont encore avaler cette nouvelle couleuvre.
Dans le genre « on se fait enfumer et on en
redemande » les élus vont adopter, sans sourciller, le point n° 17, lequel va consacrer un autre enfumage. On explique. Il y a deux ans, Dord demandait aux élus de l’autoriser à
financer une présumée voie verte dans le secteur de Cotefort. Ceci, disait-il,
pour répondre à la demande générale des amateurs de balades. A l’occasion des
travaux de cette voie verte, Dord décidait de profiter du financement de la CALB
pour viabiliser tout le secteur. Voirie, réseaux d’eau, d’électricité, d’égout,
la totale. Peu après, on apprenait que des promoteurs s’apprêtaient à construire
près de 300 logements dans le coin. Du coup, des terrains qui valaient peau de
balle auparavant allaient désormais se négocier à près de 300 euros le mètre carré.
Il
y en a qui vont faire une sacrée affaire mais c’est pas les contribuables.
Lesquels contribuables vont encore mettre la main à la poche pour financer
prochainement un rond point sur la route de Saint Inn, objet de cette
délibération n° 17. Curieusement, la délibération ne fait référence à aucun
coût pour ces travaux. Par pudeur sans doute.
Ah, oui, au fait, le promoteur
Cogedim a une façon bien à lui d’acquérir des terrains. Ainsi, à Cotefort, non
seulement il attend que la collectivité finance les voies et réseaux divers
avant de lancer le chantier mais, avant de concrétiser la vente chez le
notaire, il a convaincu les propriétaires d’attendre d’avoir prévendu la moitié
des appartements. Bon, vu que ces propriétaires de terrains qui ne valaient
rien vont multiplier leur mise par vingt ou trente, ça vaut bien quelques mois
de patience.
Et la manif pour tous, alors ?
Un petit mot sur la délibération n°20. Elle vise à permettre des
autorisations spéciales d’absence pour les salariées de la mairie qui
suivraient un protocole de PMA, la procréation médicalement assistée. Des
autorisations qui viseront aussi les « conjoints » des candidates
est-il précisé. Le texte ne dit pas si tout cela sera également valable pour
les couples homosexuels mais comme ce genre de discrimination est interdit,
cela ira de soi ! Et dire que Dord et son copain Fillon étaient des supporters
de la « manif pour tous » et de ses centaines de milliers de
manifestants de droite. On n’est toujours trahi que par les siens.
On passe rapidement
sur les délibérations 21 à 24 qui vont permettre au maire de faire un peu n’importe quoi
avec l’embauche du personnel ou autres échanges d'employés avec des organismes
budgétivores, pour aborder le plus bel enfumage du jour. Ah, et puis non. Elle
est trop belle, cette affaire là, on vous la racontera demain. Promis.
Abus de pouvoir !
Mais d’ici là on
aimerait rappeler aux élus, qu’il soient de l’opposition ou de la majorité,
qu’il est désormais évident que leur maire les enfume régulièrement. Pour
preuve, s’il en fallait, en décembre 2015 il leur demandait de refuser la
protection fonctionnelle à un agent municipal au prétexte que ce dernier avait
été « reconnu coupable ». Faisant confiance au maire, aucun élu ne
prenait la défense du salarié. Seulement, un an plus tard, le tribunal de
Chambéry déclarait le salarié « non coupable » et le relaxait de
toutes les accusations portées par le maire. Il est donc désormais évident que
Dord a honteusement menti à ses collègues. Mais depuis il a fait pire...
Une fois
relaxé, et devant supporter seul les frais d’avocat, le « non-coupable » a adressé au maire en ce début
d’année 2017 une nouvelle demande de protection fonctionnelle. Normalement
cette demande aurait dû, selon la loi, être soumise au conseil municipal du 27
mars prochain. Il n’en sera rien. Seul, dans son bureau, Dord a répondu qu’il
refusait la protection. Genre, je n'en fais qu'à ma tête et c'est moi le chef, na! Cette décision relevant de la seule compétence du
conseil municipal, le maire non seulement s’est mis hors la loi mais il a
démontré qu’il n’en avait rien à ficher de l’avis des élus. Comment ces
derniers vont-ils avaler cette nouvelle couleuvre ? Comme d’hab. Comme
d’hab.. !
A demain pour une bien curieuse vente aux enchères...