L’aveu d’impuissance préoccupant du député-maire...

...devant la crainte d’une guerre des communautés !

Un élu de la majorité chambérienne avait repris, début mars, sur sa page Facebook, la caricature très décriée d’Emmanuel Macron publiée par le parti « Les Républicains » et avait ajouté un commentaire qui allait déclencher de vives polémiques et réactions. Ce commentaire parlait de liberté d’expression à géométrie variable qui permet de caricaturer le prophète de milliards de musulmans mais pas de caricaturer un candidat à la présidentielle soutenu par un conglomérat de lobbyistes sionistes. 

Condamné pour ses propos et privé de sa délégation par le député-maire de Chambéry, le conseiller conserva son mandat. Interrogé à ce sujet par le Dauphiné-Libéré du 3 avril dernier, le député-maire de Chambéry explique de manière stupéfiante qu’il n’a pas pu démissionner ce conseiller par crainte d’une guerre des communautés.

Expliquant que le conseiller municipal en question étant le seul représentant de la communauté maghrébine au conseil municipal, il a voulu à tout prix éviter qu’une telle décision conduise les membres de la dite communauté, même les «  modérés », à lancer un mouvement contre les juifs. Il s’agissait aussi d’éviter que deux ou trois réseaux ( sociaux ?) mettent le feu sur Chambéry le Haut.

C’est avec stupeur et une véritable inquiétude que l’on découvre de tels propos chez le maire de la capitale du département de la Savoie. Alors que certains auraient pu croire que la France était toujours une nation composée de citoyens, on trouve à côté de chez nous une commune, et pas la moindre, où le maire s’est retrouvé dans l’incapacité de prendre «  souverainement » une décision afin d’éviter, en représailles, le déclenchement d’une guerre de communautés.

Ainsi se trouve vérifiée, ici en Savoie, ce que l’on pensait réservé à la région parisienne ou autre grande agglomération de France : après avoir recherché les bénéfices électoraux d’une gestion clientéliste de certaines populations, nouvellement installées à l’aune de l’Histoire multimillénaire de la France, les autorités vivent maintenant dans l’angoisse de déclencher ou de voir se déclencher une guerre de communautés et abdiquent pour cela une partie de leur pouvoir ou de leurs prérogatives pour se soumettre, à telle ou telle occasion, à la pression qu’exerce telle ou telle partie d’une communauté, si ce n’est son entièreté.

Alors que la majorité d’entre nous vit encore sur l’illusion de l’article premier de la Constitution française stipulant que la France est une République indivisible, laïque, démocratique et sociale, assurant  l'égalité devant la loi de tous les citoyens sans distinction d'origine, de race ou de religion, on se retrouve en réalité devant une société française gravement fracturée par des divisions d’ordre religieux entre des communautés qui importent sur le territoire français des visions du monde, et les conflits qui en découlent, qui n’ont rien à voir avec les préoccupations et les modes opératoires traditionnels des Français.