Albertville, Albertville, tout le monde descend...


Mais pourquoi a-t-on attiré notre attention sur cet article du journal l'Humanité paru voici une douzaine d'années...?
En voilà une bonne question.
Bonne lecture aux fonctionnaires municipaux aixois

Scandale . Deux gardiens de nuit dans un foyer à Albertville se retrouvent sans emploi et sans salaire après la suppression de leur poste.

Deux fonctionnaires privés de travail, de salaire, qui ne peuvent prétendre aux ASSEDICS puisqu'ils sont fonctionnaires, et qui ne peuvent chercher du travail ailleurs faute de pouvoir démissionner d'un poste qui n'existe plus. C'est le sort ahurissant fait depuis deux mois à deux anciens veilleurs de nuit d'un foyer de jeunes travailleurs d'Albertville, en Savoie. Farid El Hafidy et Driss Bensallah, 41 et 48 ans, pères de famille, se sont retrouvés sans un sou en janvier, contraints de survivre grâce à la solidarité de leur entourage.

La mairie d'Albertville a fermé fin 2005 le foyer municipal de jeunes travailleurs dans lequel ils travaillaient. Dans ce cas, les règles sont claires : les fonctionnaires toujours en poste sont placés « en surnombre » dans la collectivité. Si au bout d'un an la commune n'est pas parvenue à les reclasser, ils sont alors transférés au centre de gestion de la fonction publique territoriale du département, qui doit à son tour les prendre en charge pendant deux ans. Mais rien ne s'est passé comme prévu : le centre de gestion de la Savoie a refusé de les prendre en charge fin 2006, alors même que la mairie lui avait déjà transféré 5 800 euros nécessaires au paiement de leurs premiers mois de salaire. Raison invoquée le 26 janvier par le centre dans un courrier à la ville d'Albertville : le dossier de prise en charge des deux agents n'est pas réglementaire. Le centre reproche à la ville d'avoir créé des postes en 2005 et 2006 sans les proposer aux deux fonctionnaires, croient savoir leurs soutiens. Le centre n'était pas joignable hier pour confirmer cette information.

Anne Batailler, responsable des ressources humaines à la mairie d'Albertville, se dit « stupéfaite » de la « décision-sanction » du centre de gestion, qu'elle met sur le compte d'un règlement de compte politique. « Les postes en question étaient des postes de cuisinier et de mécanicien, ils ne correspondaient pas à leur profil. » Alors que Farid El Hafidy juge le travail de la cellule de reclassement « superficiel », Anne Batailler affirme avoir « tout mis en oeuvre » pour reclasser les 13 salariés du foyer. Et dit avoir soumis aux deux agents des postes qui auraient dû leur convenir.

Exemple, un poste de « gardien d'immeuble à temps complet » à l'OPAC, proposé en mars 2005 à Driss Bensallah. Oui, mais c'était un contrat de droit privé. « Il a préféré être fonctionnaire sans emploi que titulaire d'un CDI. Le choix lui appartenait », rétorque la DRH. À Farid El Hafidy, on a proposé en mai 2006 une mission de quelques mois dans un musée. « Un poste de bouche-trou », affirme-t-il. Sa situation familiale était particulière : sa femme était très gravement malade - elle est décédée le 15 janvier. Il souhaitait un poste de nuit pour pouvoir s'occuper d'elle et de leurs deux enfants. Annie Blanchin, ancienne éducatrice du foyer, a entrepris de monter un comité de soutien aux deux hommes. Elle a le sentiment qu'on « leur avait proposé des postes qu'ils ne pouvaient que refuser ». Et note que « pour d'autres collègues, le reclassement a été beaucoup plus facile ». La DRH affirme qu'elle proposera aux deux agents tout poste qui pourra correspondre à leur profil.

« C'est pour la stabilité, et pour que ma femme se rapproche de sa famille, que je suis devenu fonctionnaire à Albertville », raconte Farid El Hafidy. « Avant d'être titularisé, en 2004, j'ai été vacataire, sans compter mes heures, corvéable à souhait, sans reconnaissance. Aujourd'hui, je suis en découvert bancaire, mes deux enfants ne sont plus scolarisés, on a détruit une famille, au nom d'une lutte de pouvoir qui nous dépasse ».

Fin de l'article de l'Humanité.

à suivre...