Ce 1er septembre, Dominique Dord fête ses 60 ans. Dont 35 années passées dans la politique. Et il rechigne à décrocher. Il faut croire que le fromage doit être bon...
En attendant, joyeux anniversaire Monsieur le Président (de la CALB Grand Lac)
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L'ex-fringuant député-maire a donc soixante ans dont la quasi totalité de ses années "actives" passées dans la politique. Eh, oui, chez ces gens-là, Monsieur, la politique c'est quasiment toute leur vie et aussi leurs moyens d'existence comme le prouve sa biographie officielle.
En 1984, à 25 ans, à peine sorti des études, Dord est tombé dans la marmite en devenant l'attaché parlementaire de l'inusable Michel Barnier. Par la suite, à l'exception d'une brève escapade chez L'Oréal, Dord ne cessera de manger à la gamelle politique.
Après Barnier c'est en 1988 auprès du très droitiste Charles Millon que le jeune Dord va découvrir que la politique est un métier qui peut rapporter gros. Devenu conseiller régional Rhône Alpes par la grâce de l'ancien ministres des Armées, Dord sera ensuite pressenti pour venir parasiter le député UDF d'Aix-les-Bains, Gratien Ferrari, dont il sera d'abord l'attaché parlementaire avant d'en devenir le suppléant puis le successeur.
Malgré ces atouts, il échouera en 1995 à devenir maire de Chambéry. Déçu de ne pas être reconnu dans sa ville d'origine, il jettera bientôt son dévolu sur Aix-les-Bains en bénéficiant de deux coups de pouce extraordinaires. En 1997 d'abord, l'année qui verra Ferrari, empêtré dans des affaires, lui céder sa place de député de la 1ère circonscription de Savoie. L'année suivante, André Grosjean, alors maire d'Aix-les-Bains, proposera à Dord de devenir conseiller général d'Aix-centre dans le seul but d'empêcher le maire de Tresserve de venir sur ses terres. Soutenu par Grosjean et sa bande de gros bras de l'époque, Dord ne fera qu'une bouchée de J-C Loiseau. Ce que Grosjean n'avait pas prévu, c'est qu'en aidant Dord il faisait aussi entrer le loup dans sa bergerie.
Trois ans plus tard, au terme d'une habile manoeuvre, Dord chassera Grosjean de son fauteuil de maire dont il occupera la place en mars 2001. L'ambitieux poursuivra encore son ascension en devenant en 2002 le conseiller spécial du premier ministre Raffarin mais il ne parviendra jamais à devenir ministre malgré ses efforts. Maigre récompense, il se verra confier les finances de l'UMP en 2010 pour les rendre deux ans plus tard dans un triste état (30 millions d'euros de déficit) et une perte sèche de 20 millions d'euros dans une affaire Bygmalion qui n'a toujours pas connu son épilogue.
Localement, après avoir éliminé tous ceux qui lui faisaient de l'ombre pour ne garder près de lui que les serviteurs zélés, il s'installera en maître à la tête de la communauté d'agglomération. Victime du désamour des Aixois, il sera battu en 2017 à l'élection législative par une étudiante inexpérimentée. Il entamera alors son chemin de croix et sera bientôt contraint de céder sa place de maire à son féal Beretti. Il continuera néanmoins de s'accrocher à son poste de président de la CALB qui pourrait bien être son dernier mandat électif d'importance.
Cela fait donc très exactement 35 années que Dominique Dord grenouille dans la politique. Trente cinq ans qu'il tire l'essentiel de ses revenus de ce qui est devenu pour lui un métier très rentable. Sa reconversion dans l'immobilier (qu'il pratique depuis longtemps déjà en dilettante) ne devrait pas le plonger dans la misère.
A soixante ans, l'âge de la retraite a sonné. On lui souhaite donc un bon anniversaire. Prochainement, il se pourrait bien que ce soit aussi sa fête...