Le feuilleton de l'automne 4

Le maintien de Peyrefitte dans les Anciens Thermes: un coup à trois briques?


C
omme on l'a vu précédemment, le 12 juillet 2018 le maire d'Aix-les-Bains a signé chez un notaire un acte de vente au terme duquel le consortium Bouygues va devenir propriétaire des Anciens Thermes à compter du 30 juin 2020... Si la commune respecte bien d'ici là toutes les conditions prévues dans l'acte notarié.
C'est là qu'il faut bien suivre parce que cela devient compliqué, on a affaire à des experts en camouflage...


Cet acte de vente, dont on verra plus tard les conséquences désastreuses qu'il entraîne pour la Ville, était la conclusion d'années de discussion entre le promoteur et Dominique Dord. Ces discussions avaient finalement abouti le 22 juillet 2016 à une promesse de vente sous conditions suspensives.

Parmi ces conditions suspensives, le consortium avait obtenu de la Ville qu'elle participe aux frais de désamiantage jusqu'à concurrence de cinq cents mille euros au maximum (ou un demi million d'euros si l'on préfère).
Une autre condition suspensive exigeait que les Anciens Thermes soient libérés de TOUS leurs occupants, publics ou privés, au plus tard le 30 Juin 2020. Par TOUS les occupants l'acquéreur incluait naturellement l'école d'Esthétique Peyrfitte.

On résume ce qui était prévu et signé en 2016: des lieux libérés de tous leurs occupants et une participation financière de la Ville de 0,5 million d'euros maxi.
Tout cela, rappelons-le autant de fois qu'il le faut, pour un prix de vente de 1,2 million d'euros!

Ça, c'était le 22 juillet 2016...

Mais voilà que, deux ans plus tard, ces conditions-là, pourtant mûrement réfléchies, ont volé en éclat. Ainsi dans l'acte de vente du 12 juillet 2018, il est écrit que le consortium Bouygues "renonce purement et simplement" à la condition visant à ce que les lieux soient totalement libérés de leurs occupants, dont un occupant sans titre, l'Ecole d'esthétique Peyrefitte Quelle générosité soudaine de la part du promoteur:


Mais cette curieuse générosité était subordonnée à une autre remise en cause. Alors qu'en 2016 la participation financière de la Ville se limitait à 0,5 million d'euros, en 2018 la Ville prenait cette fois à sa charge l'intégralité des travaux de désamiantage, soit trois millions d'euros (2,5 HT):


Et en plus la Ville devait aussi éliminer à ses seuls frais les transformateurs au pyralène, soit encore un bon demi million d'euros.

Bref, quand on met les deux "renonciations" en parallèle, on constate que d'un côté Bouygues renonce à l'engagement concernant le départ de Peyrefitte et que de l'autre la Ville s'engage à dépenser 3 millions d'euros de plus au profit du promoteur.

Et là, un esprit mal tourné en arriverait à la conclusion que les 3 millions d'euros que la Ville va offrir "en plus" à Bouygues (pour pouvoir lui vendre les anciens Thermes à 1,2 million d'euros rappelons-le) sont la compensation au maintien ad libitum de l'école d'esthétique dans les anciens Thermes. Un coup à trois briques, en quelque sorte.

Quelques indices pourraient venir à l'appui de cette conclusion. Ne serait-ce pour commencer que le maintien illégal, sans droit ni titre, sans convention, sans vrai loyer, à la barbe et au su de tous, de Peyrefitte dans les anciens Thermes en 2018, en 2019 et en 2020!
Sans oublier ces précisions qui figurent à l'article 16-3 de l'acte de vente signé entre la mairie et le promoteur:

Article 16-3 OCCUPATION DU BIEN
A ce jour l'immeuble est occupé, à savoir:


Il n'y a rien qui vous paraît bizarre dans cette présentation des occupants des anciens Thermes?
Même pas la partie encadrée en rouge?


Allez, on vous laisse le temps de la réflexion, histoire de voir si d'aucuns arrivent à la même conclusion que nous.