SÉCURITÉ URBAINE: LA DURE LEÇON AIXOISE

TOURS, CONTOURS ET TOURS DE...



Au début des années 2000 ce quartier aixois n'avait pas la meilleure réputation. On y vendait un peu de drogue, on y réglait quelques comptes, on y mettait parfois le feu à des voitures... Bref, c'était un quartier comme il s'en trouvait des tout semblables dans plein d'autres villes de France. Et alors, et alors...
Et alors Dodo est arrivé... Et il a décidé que ce quartier devait être au trois quarts rasé... Il avait appelé cela la réhabilitation urbaine.

Trois lustres plus tard qu'en est-il?


Quatre des six tours qui formaient essentiellement ce quartier ont été rasées à grands renfort de publicité et de belles photos dans la presse. Les anciennes habitations verticales, bien espacées les unes des autres, jadis entourées de jolis espaces verts et boisés, ont depuis été remplacées par des habitations horizontales se touchant presque les unes les autres dans un univers où le béton et le synthétique ont remplacé le gazon. Y vit-on plus heureux qu'avant? Rien n'est moins sûr.

Trois lustres plus tard,  on sait que le trafic de drogue a continué de perdurer
dans ce quartier
. De temps à autres, comme ce fut le cas la semaine passée avec des échanges de coups de feu, on sait que les règlements de compte n'y ont pas disparu. Et ce week-end, par exemple, au début de la nuit de samedi à dimanche, les habitants ont été sortis de leur quiétude par les explosions de deux voitures auxquelles il avait été mis le feu. Cela dans un quartier tout neuf, au milieu de logements récents même pas encore totalement emménagés.

D'où l'émoi de la nouvelle population. "On croyait qu'on était venu habiter dans un quartier tranquille" disait celui-ci. Plus loin un jeune couple s'étonnait "Ce n'est pas normal, ce qui s'est passé. On est à Aix, quand même...". Sous entendu, on est dans une ville sécurisée. D'autres préféraient se taire...

Eh, oui, il y a d'un côté l'image, le mythe et de l'autre, il y a la réalité.
Aix-les-Bains a beau s'être équipée de plus d'une centaine de caméras de video-surveillance, ça ne change pas grand chose, sinon rien. La police municipale a beau être dotée de belles voitures, ses effectifs renforcés, armés comme des "robocops" et commandés par un ancien du GIGN, elle n'a pas grande utilité, sinon aucune, surtout en matière de sécurité nocturne.
Aix-les-Bains, dans le domaine de la sécurité, est, aujourd'hui comme hier, une ville semblable aux autres. Ni meilleure ni pire. Juste comme les autres.
Quant à ce quartier réhabilité à grands frais (on a parlé de 100 millions d'euros même si on n'en voit pas la trace) on a du mal à comprendre aujourd'hui en quoi il sera demain plus agréable à vivre qu'il l'était hier.

A défaut de faire le bonheur des gens, cette prétendue réhabilitation urbaine aura au moins fait le bonheur des promoteurs et autres bétonneurs. On a les Balkani qu'on peut.
Tours, contours et tours de cons.
Entre la propagande municipale et la réalité du terrain, il y aura toujours un gouffre incommensurable.