1998, 2008, 2020, l'histoire politique aixoise bégaie, bégaie, bégaie

MAIS QUE SONT CES MIASMES DONT IL NOUS REBAT LES OREILLES?


C'est un comique dans son genre Dominique Dord. Sur sa page Facebook comme dans le quotidien local, à propos des prochaines élections municipales il ne cesse de proclamer vouloir se tenir à l'écart des miasmes et de la division:
.


Et maintenant, histoire de rire, remémorons-nous l'attitude de ce curieux personnage qui prétend n'aimer ni les miasmes ni les divisions.

En 1998, alors qu'il a été élu trois ans plus tôt conseiller municipal de Chambéry et qu'il habite la Motte-Servolex c'est à Aix-les-Bains que le turlupin vient tenter sa chance à l'élection cantonale d'Aix-centre. Il est vrai qu'il est alors auréolé de sa toute nouvelle fonction de député que des manoeuvres obscures lui ont permis de ravir à son ancien patron, Gratien Ferrari.
Pour ces cantonales aixoises, le Motto-Chambérien se retrouve opposé au Tresservien Jean-Claude Loiseau, bien qu'aucun des deux n'a d'implantation au centre d'Aix. La rivalité entre les deux hommes va quasiment tourner à la bataille de rues, au sens propre. Les anciens Aixois s'en souviennent sans doute, dans les rues du centre-ville les supporters des deux candidats ont failli plus d'une fois en venir aux mains dans une ambiance électrique et haineuse. Soutenu par le RPR Grosjean qui trahissait ainsi son camp (Loiseau était RPR, Dord UDF), le Motto-Chambérien l'emportait très nettement sur le Tresservien dans un climat où les miasmes de la division allaient longtemps empuantir l'air politique ambiant.

En 2008, Dord, étant assuré de redevenir maire d'Aix-les-Bains, il convoite cette fois le poste de président de la Communauté d'agglo. Ce poste est occupé depuis sa création par le maire de Drumettaz, André Quay-Thèvenon, qui entend bien le conserver. Pour ce faire, il croit pouvoir compter sur la majorité des autres élus de l'agglomération, lesquels lui ont presque tous promis leur soutien tant ils se méfient de Dord. Mais tout va se compliquer car Quay-Thévenon ne va pas être réélu à la mairie de Drumettaz*. Il ne peut donc plus postuler à la CALB mais il croit savoir à qui il doit les manoeuvres occultes qui l'ont fait chuter. Il réunit les maires de l'agglo et leur fait promettre de ne jamais voter pour Dord. Le député-maire et ses émissaires vont poursuivre leur action de déstabilisation et jouer de leur énorme influence sur les "petits" maires. Lesquels finalement vont tous se dégonfler et vont voter pour Dord avec une gène qui transpirait ouvertement ce soir-là dans la petite salle du Bd Lepic. Dans cette affaire, Dord aura pu compter sur l'aide précieuse du maire de Tresserve dont, une fois élu président, il fera son premier vice-président à la CALB en lui confiant les Finances. Les miasmes de ces divisions ont longtemps plané dans l'univers de la CALB.

Et en 2020, bis repetita placent? C'est bien parti pour. Dord, qui a été contraint d'abdiquer et d'abandonner son poste de maire à son Beretti de premier adjoint sait qu'il ne pourra plus jamais conduire une liste municipale. Il a également compris qu'être demain un adjoint parmi les autres anonymes ne le préservera de rien et ne lui laissera aucun pouvoir réel. La seule façon de garder le pouvoir sur les décisions locales ce serait de se succéder à lui-même à la présidence de la CALB Grand-Lac*. Mais c'est loin d'être gagné. D'abord parce Dord n'a plus aujourd'hui les moyens ni l'aura (qu'avait le député-maire) pour faire pression sur les "grands électeurs" de l'agglo. Ensuite parce qu'il y a désormais une sorte de pacte secret entre tous les maires des "petites" communes pour que le poste de président ne revienne plus à un Aixois. Et le maire de Tresserve n'est pas le dernier des meneurs de cette idée lui qui rêve depuis si longtemps d'être Calife à la place du Calife de Grand Lac. Ce qui lui permettrait aussi de prendre, enfin, sa revanche de 1998. La guerre sourde qui se joue désormais ne va manquer ni de créer des divisions ni de laisser des miasmes.

Une chose est certaine. Dord va jouer son va-tout dans les prochaines semaines. Et s'il n'a pas la certitude d'être élu président de la CALB, il ne figurera pas sur la liste conduite par Renaud Beretti.
Mais d'ici là, il ne sera certainement pas très loin des immanquables divisions et des miasmes dans une vie politique aixoise qui n'a jamais vraiment senti.. la Rose!

* Note aux benêts: Pour être élu président de la CALB il faut auparavant figurer sur la liste des municipales et en position éligible à l'agglomération. En l'occurrence, Dord serait alors le numéro 3 sur la liste Beretti. C'est loin d'être acquis.