On parle toujours trop, on laisse toujours trop de traces. Surtout quand on donne des leçons de démocratie et de déontologie à tout le monde comme sait le faire l'ex-député et ex-maire, l'ineffable Dominique Dord. En voilà un qui devrait regretter d'avoir fait de fausses confidences au brave daubé qui n'en demandait pas tant.
En ce début de décennie un journaliste de la rédaction régionale du dauphiné réalise un article sur le niveau de vie des élus politiques. En titre de l'article*, il indique ce que perçoit réellement, selon les textes, un député. A savoir un peu plus de 13 000 euros par mois.
Puis le journaliste donne la parole à Dominique Dord, alors député de la 1ère circonscription de Savoie. Ce dernier assez maladroitement et toute honte bue va d'abord tenter de minimiser le montant de 13 512 euros annoncé en titre. Il prétend ne recevoir qu'un salaire de 5 000 euros... alors qu'il est de 5 600 euros nets. Il assure qu'il reçoit une enveloppe de seulement 5 000 euros pour payer ses collaborateurs... alors qu'elle est de 9 000 euros et qu'en plus les charges salariales sont directement payées par l'Etat. Et il soutient que son indemnité représentative de mandat (IRFM) n'est que de 4000 euros alors qu'elle est réellement de 5 600 euros. Bref, il pleure misère. Et pour ajouter à ce tableau misérabiliste, il ajoute cette curieuse précision:
On a bien lu. Non seulement Dord prétend ne recevoir que 4 000 euros (en réalité c'est 1 600 euros de plus) d'indemnité de frais de mandat mais surtout il prétend justifier l'usage qu'il en fait par le paiement des loyers et des charges de ses deux permanences, l'une à Chambéry, l'autre à Aix. Il affirme donc que l'argent que l'Etat met à sa disposition pour ses frais de fonctionnement disparait dans ses deux permanences parlementaires y compris pour le loyer. On ne saurait être plus précis. C'est beau. Sauf que...
Sauf qu'au moment où il fait cette déclaration Dord est déjà propriétaire de ses deux permanences. La première, à Chambéry, sous le couvert d'une société civile immobilière dont il est le fondateur et le gérant (la SCI D-G, Dord-Giroud). La seconde, en nom propre, à Aix-les-Bains. Autrement dit c'est à lui-même que Dord paie des loyers... Avec l'argent des contribuables. Et ça, ce n'est pas du tout réglo!
Si on s'en tient aux déclarations faites au daubé, et pourquoi aurait-il menti sur ce point, Dord aurait donc financé l'acquisition de ses deux permanences avec l'argent des contribuables. Faut-il ajouter que dans le même temps il salariait aussi sa femme comme collaboratrice parlementaire, toujours aux frais des contribuables, une pratique qui est formellement interdite aujourd'hui. Que voilà une façon pas très morale de s'enrichir. Et c'est ce même personnage qui continue de donner des leçons de morale et de déontologie à la terre entière...
En tout cas, à travers cette histoire, Dord nous aura démontré à quel point il était capable de transformer une affaire immobilière privée en une jolie source de profit. Alors que curieusement, dès qu'il s'agit de biens immobiliers publics, toutes ses affaires immobilières ou presque ont tourné au fiasco financier, celui des Anciens thermes n'étant qu'un exemple parmi d'autres. Voilà qui mérite qu'on s'y intéresse de plus près.
Alors à bientôt pour une suite qui ne devrait pas manquer de faire tomber de l'armoire les derniers naïfs...
* Merci au correspondant qui nous a transmis la copie cet article éclairant sur le double langage de l'ex.