L'humeur du week-end : pour traverser le désert, on choisit un chameau, pas une chèvre.

Les élus ont oublié qu’ils sont nos employés et qu’ils doivent nous rendre des comptes.


Nos élus sont fiers d'avoir fait passer notre ville de 26 000 à 30 000 habitants. Ce n'est pas ce que cherchent les citoyens. Ils attendent de leurs élus une lueur d'intelligence dans la gestion de leur ville. Un exemple, ceux-ci lancent pour 12 millions des travaux pour une canalisation d'eau qui ira de Corsuet à Drumettaz, alors que depuis 2001, le pourcentage des fuites du réseau d'eau potable d'Aix-les-Bains est resté le même: 40% . N'étais-ce pas par là qu'il fallait commencer? 
On demande simplement aux élus en place d’être indulgents avec les citoyens. Si ceux-ci n’étaient pas des benêts, ils n’auraient jamais été élus.

A Aix, nos élus ont prévu la relève! Il y a des ‘’jeunes pousses’’ !
Un exemple ! Vous êtes citoyen et vous élisez un type pas trop malin . Que fera celui-ci ? Il embauchera en dessous de lui d’autres types pas bien malins pour paraître le plus malin ! Ainsi fonctionne le système politique en place. A contrario un patron intelligent essaiera d’embaucher des gens plus intelligents que lui et son affaire marchera. Et c’est ainsi que l’on se retrouve dans un système où le politicien, pour qui seule la carrière et les indemnités comptent, ne peut finir qu’en catastrophe.

Nos ‘’jeunes pousses’’ Aixoises n’ont eu que ce système pour modèle.
Alors que le nombre de candidatures pour les municipales explose (comme la majorité et sa cohésion de façade), les carrières toutes tracées espérées par nos lascars semblent un peu s’éloigner. Et comme certains n’ont aucun métier… ils doivent déjà regarder vers d’autres sinécures.
Il y a deux ‘’jeunes’’ qui attirent notre attention, car ils ont ceci de particulier, ils ont déjà pris tous les défauts de nos ‘’vieilles pousses’’ en place depuis bien trop longtemps dans notre ville ! 
Le premier. Il est délégué à la cohésion sociale et à la vie des quartiers. Etonnamment, on ne le voit que très peu dans les quartiers et sa cohésion sociale semble se traîner dans l’ombre de Beretti et de son micro parti dont il a pris la direction. Les fumeux micro partis dont la vocation principale est de récupérer de l’argent de généreux donateurs pour les campagnes électorales . (Le geste n’étant pas gratuit, il faudra bien renvoyer l’ascenseur.) Il nous semble qu’un élu doit-être à la disposition des citoyens et non pas à celle du maire pour trouver du fric pour sa campagne.
Le deuxième. Il est délégué aux services de proximité à la population, aux ressources humaines et à la modernisation des services. Des titres pompeux qui ont cette particularité de ne rien dire mais qui permettent de donner des indemnités d’adjoint à des individus dont les seules qualités sont de faire des courbettes à tout le monde et de ramener quelques voix à celui qui l'a nommé.
On l’adore ! Il est l’exemple même de tout ce que les citoyens ne veulent plus : le jeune politicard qui se planque dans le système sitôt ses études finies ! Qu’il commence par apprendre un métier ! Un vrai !
Il y a peu, il avait fait l’objet, dans un journal papier local, de ‘’L’interview décalée’’ !
Le titre était plutôt bien choisi et les questions posées ouvraient la porte à des réponses tout autant décalées.
Nous avons repris exactement les questions posées, mais nous avons trouvé des réponses aussi comiques que celles de notre ‘’jeune pousse’’ (toi de là que je m’y mette !).

Questions à la manière dudit journal :
Quelle est votre chanson de la honte ?
Ma réponse est simple, je n’en ai pas ! Pourquoi ? Tout simplement parce que je n’ai honte de rien, c’est ma nature ! Autrement je ne serais pas entré en politique. J’ai déjà trahi des électeurs et je suis sûr de pouvoir faire mieux. A l’époque, j’étais débutant. Mes maîtres Aixois m’ont beaucoup appris. Depuis, j’ai un faible pour la chanson de Dutronc : ‘’L’opportuniste’’. Si vous permettez, je vous en chante un morceau :
‘’Il y en a qui contestent,
Qui revendiquent et qui protestent.
Moi je ne fais qu’un seul geste,
Je retourne ma veste.
Toujours du bon côté.’’
Même pas honte ! Je suis comme ça. Ce qui m’a permis d’être bien accueilli par les chefs UMP aixois.

Racontez nous votre première cuite.
Le soir de l’élection municipale du 9 mars 2008. J’avais parié sur un bon cheval afin d’assurer à la ville d’Aix un avenir simple et tranquille, très loin des ambitions des politicards professionnels locaux. Mais ceux-ci étaient à la manœuvre. Je n’ai même pas vomi et je me suis vite ressaisi. Je me suis dit : ‘’Si tu veux faire du fric facile, une carrière d’élu fonctionnaire à vie, il faut être comme eux. ‘’ J’ai donc vite abandonné mes 1100 électeurs et me suis tourné vers le baron local qui n’a pas manqué de me remercier en m’installant dans des fonctions qui, si elles ne sont pas très utiles aux citoyens, permettent de cumuler des indemnités. 
Si vous aviez un super pouvoir, lequel serait-ce ?
Mais j’ai eu un super pouvoir ! J’ai été Zorro ! Et contrairement à lui je n’étais pas masqué ! A l’occasion d’une subvention versée par la ville à l’OT présentée M. Frugier, j’ai eu mon heure de gloire. C’était le 27 septembre 2010, j’ai quitté avec fracas le conseil municipal en menaçant l’équipe en place d’un référé et de prévenir le préfet avant de quitter la salle. L’Essor s’en est même fendu d’un article publié le 8 octobre 2010. J’y dénonçais une mascarade à propos de comptes pas très clairs et d’argent qui avait l’air de disparaître des comptes. Je citais, en vrac, des anomalies à l’OT, au camping, sur les taxes de séjour, l’îlot Wilson, entre autres. Je demandais des documents ! Il me semblait que les comptes n’étaient pas bons et que certaines sommes se volatilisaient. A l’occasion d’un point de presse, j’ai même annoncé que j’allais être ‘’le pire cauchemar’’ de Dord ! Puis, j’ai réfléchi. On ne fait pas une carrière d’élu en crachant dans la gamelle en place depuis tant d’années en Savoie, autrement adieu, veaux, vaches, cochons, couvées ! Ces carrières nourrissant bien son homme, j’ai laissé tomber Zorro pour Tartuffe en rejoignant l’équipe aixoise qui m’a donné un autre super pouvoir, celui de nuisance. 
Quel était votre rêve d’enfant ?
Petit, j’adorais les Schtroumfs. Et j’ai trouvé ma voie ! J’adorais le méchant Gargamel. Aussi, au conseil municipal, dès qu’un opposant pose une bonne question, tous les yeux se tournent vers moi. Les grands chefs me donnent la parole, et là je peux enfin m’exprimer ! Sans le regarder, les yeux sur mon papier, je l’invective, le ridiculise, je suis dans mon élément ! En envoyant ma petite vacherie, je maîtrise l’art d’envoyer le questionneur dans les cordes en occultant le problème. J’ai déjà roulé 1100 de mes électeurs, ce n’est pas un opposant qui va me faire peur ! Finalement, j’ai trouvé ma voie et ma fonction principale.
Si vous étiez une femme le temps d’une journée, que feriez-vous ?
La réponse est simple. J‘aurais le plus grand plaisir à faire comme Marina Ferrari en 2008 qui, elle aussi, a trahi tous ceux qui lui ont mis le pied à l’étrier ! Elle a même été plus forte que moi puisqu’elle s’est désolidarisée de sa propre famille qui l’avait aidée. Mais elle a mieux réussi que moi. Elle cumule les grosses indemnités alors que moi je me tape le soir des forums ridicules avec cinq clampins dont le seul souci est de faire mettre un ralentisseur devant chez eux. Grandeur et décadence !

Ainsi va le petit monde de nos politocards Aixois !
Merci à la presse papier locale de nous offrir de temps en temps un petit moment de plaisir .
L’ ‘’Interview décalée’’, compte tenu des réponses souvent ridicules des personnes interrogées, nous amuse. On espère que derrière ces questions aussi idiotes que les réponses se cache un humour de journaliste deuxième ou même troisième degré. Mais comme aujourd’hui, on ne peut pas rire de tout…on peut comprendre cette discrétion.
Sacha Guitry : ‘’Redouter l’ironie, c’est craindre la raison.’’

BF