LE MAIRE ET LES BARBARES

Ou quand l'actualité nationale rattrape Aix-les-Bains

Alors que le président Macron avait décidé de faire un grand discours (suivi de beaucoup d'effets... de manche) sur les dangers du communautarisme religieux, un livre est venu rappeler la responsabilité de certains élus locaux dans cette menace:

Ecrit par une journaliste locale, une femme du terrain, ce livre, rapporte, témoignages et preuves à l'appui, comment un maire, aujourd'hui député (c'est son épouse qui lui a succédé à la mairie, on a le sens de la famille chez ces gens-là) comment ce maire se serait appuyé sur des communautés musulmanes pour prendre et conserver le pouvoir.
Voilà des tristes manoeuvres qui n'arriveraient pas dans notre bonne ville d'Aix-les-Bains... Quoi que... Quoi que...
Petit retour en arrière:

En 2005, le député-maire UMP de la ville décide d'honorer le Maroc au motif, très subtil, que ce serait à Aix les Bains qu'auraient été préparés les accords pour l'indépendance de cet ancien protectorat français. Soit. Il y eut une semaine de festivités.
Soit. Leur organisateur local marocain en a bien profité. Soit. Des membres de la dynastie royale au pouvoir furent reçues comme des... princesses. Soit ! Une fontaine en zéliges remplaça l'ancienne fontaine art déco. Soit. Tout cela coûta une petite fortune financée de manière obscure. Soit. Et pour marquer ces instants à jamais, un monument fut érigé au coeur d'un parc de verdure dont la ville n'avait même pas la propriété:

Un monument en la mémoire de Mohammed V, grand Commandeur des Croyants. Bof, pourquoi pas? Et une étoile à cinq branches en prime. Qui y verrait la moindre allusion religieuse?

Un peu plus tard Dominique Dord, déjà complètement à côté de ses pompes (rires), s'en alla faire allégeance connaissance avec les responsables de la mosquée du Bd Lepic

Mais c'était juste par eucuménisme et non pas avec des intentions électorales, qu'alliez-vous penser?

Les choses se sont un peu compliquées à la veille des élections municipales de 2014.
Ce jour-là, le tandem Dord-Beretti, tels don Quichotte et Sancho Pança partaient à la reconquête de la ville entourés de leurs nouveaux supporters. Et voici comment le paisible Essor savoyard traduisit ce renfort:


Reconnaissante de tant d'efforts en sa faveur l'association des Marocains d'Aix-les-Bains avait donc tenu à rappeler que toute la communauté musulmane était présente auprès du duo. Mais sans rien en attendre en retour, bien sûr.

Mais quelle communauté musulmane, au fait? Des communautés musulmanes on en compte au moins trois à Aix, les Marocains, les Algériens et les Comoriens. Sans compter tous ceux, sans doute les plus nombreux, qui se contentent de vivre leur foi sans déclarer faire partie d'une communauté distinctive.

Les choses se compliquaient encore pour le duo quand le petit Essor savoyard, décidément courageux, n'hésitait pas à publier cet article à quelques jours du premier tour:

Ah, bon? Une mosquée clandestine dans le quartier de Marlioz, dans un local municipal présumé destiné aux "jeunes"?

En fait pas si clandestine que cela puisque, comme le soulignait l'hebdo, seule la loi du silence permettait à ce lieu de prières d'exister dans un lieu public.
Suite à cet article,on aurait pu croire que, le silence ayant été rompu, le duo Dord/Beretti allait tout mettre en oeuvre pour faire cesser ce scandale. Il n'en fut rien.

Alors que le maire et son premier adjoint avaient promis de faire respecter l'ordre, la loi et la laïcité, huit mois plus tard le même Essor Savoyard revenait à la charge:

Eh, oui, malgré les révélations de la presse locale, le club des jeunes de Marlioz continuait d'accueillir un lieu de prière fréquenté par des religieux et des imams venus d'on ne savait où. Et nul ne vérifiait ce qu'ils prêchaient. Il fallut quand même la menace d'une intervention préfectorale pour que cette mosquée improvisée déménage... Oh, pas très loin! Avec certains élus, tout peut toujours s'arranger. Enfin, quand on dit arranger...

A l'époque nous avions recueilli les témoignages de ceux qui avaient, de près ou de loin, organisé l'installation d'un lieu de prière dans un local municipal destiné aux "jeunes". Ils avaient été formels. C'était à la demande du maire et de sa garde rapprochée que le club des jeunes avait pu se transformer en lieu de prières. Curieusement les "médiateurs" de quartier qui avaient participé à cette opération ont tous vu par la suite leur contrat rompu avec la mairie, parfois dans ces conditions dignes des procès de Moscou comme nous l'a encore récemment confirmé l'un d'eux, surnommé Bob.

Mais il ne subsiste plus aucun doute: l'installation d'un lieu de prière dans un local municipal a été autorisée au plus haut niveau de la mairie, élus et administratifs confondus.
Bref, à Aix-les-Bains, comme dans bien d'autres villes de France, des élus n'ont pas hésité à trahir la laïcité qui est pourtant l'un des fondements de notre démocratie. Qui va oser nous affirmer dans la majorité sortante qu'aujourd'hui ces pratiques n'ont plus cours?

Enfin, qu'en est-il à Aix les Bains des fameux barbares dont parle l'auteure du livre, en référence à ceux qui, dans sa ville, ont été mêlés au meurtre de Ilan Halimi?
Eh bien Aix a eu aussi sa barbarie
. En 2016, un certain Abdel a participé à l'horrible égorgement d'un prêtre à Saint Etienne du Rouvray.
Ce jeune de 19 ans habitait Aix les Bains. Il avait fait ses études au lycée de Marlioz. Ses proches disaient de lui qu'il était sans histoire.
C'est bien connu, Aix est une ville où les histoires sont vites étouffées.