II) Con et pas toujours finement

Quand même un syndicat de police accuse des gendarmes d'être bornés


Ce n'est sans doute pas, à proprement parler, un nouvel épisode de la guerre des polices mais c'est un incident qui révèle à quel point d'exaspération les atermoiements puis les décisions hâtives et contradictoires de ce gouvernement sont en train de pousser les Français.



Dans son édition en ligne l'hebdomadaire Valeurs Actuelles a publié un article sous le titre "Quand les gendarmes verbalisent... des policiers sans attestation". Selon l'article, le syndicat SGP Police a publié un communiqué dénonçant un "évènement totalement ahurissant", à savoir que des policiers en service "ont été verbalisés par des gendarmes bornés". Fin de citation.
Le syndicat en profite pour dénoncer en ces termes l'incurie du Gouvernement:
"Réquisitionnés pour faire respecter les mesures de confinement, les policiers s’indignent de ne pas être équipés de masques de protection et déplorent le manque d’équipement, d’organisation, d’instructions et de considération." Fin de citation.

Effectivement, comme on l'a relaté précédemment, il semble que les forces de police et de gendarmerie soient totalement livrées à elles-mêmes sans consignes précises et surtout sans aucune mesure de protection, tant pour les fonctionnaires eux-mêmes que pour les personnes susceptibles d'être contrôlées par eux.

A ce propos voici un autre témoignage de ces comportements erratiques ayant pour cadre l'agglomération aixoise.
Une habitante de Tresserve nous a raconté un épisode "ahurissant" dont nous faisons ci-après la synthèse:

Cette femme de 65 ans habite Tresserve à proximité immédiate du Bois de Coetan. En traversant ce bois côté nord ouest on atteint la route départementale qui relie Aix à Chambéry en longeant le lac. Ce jeudi cette femme profite d'une heure matinale pour s'aérer. Pour éviter de rencontrer du monde sur son chemin (la promenade des bords du lac reste assez fréquentée) elle marche sur le trottoir, le long de la route départementale, à contre sens des véhicules venant du sud (de Chambéry). Elle est seule à faire ce parcours à pied qui va lui permettre de regagner son domicile en remontant un peu plus loin, sans quitter les limites de sa commune, toujours en évitant les zones avec risque de concentration de promeneurs.

Arrive à ce moment, venant du sud, une voiture avec deux gendarmes à bord qui s'arrête à sa hauteur. Les gendarmes interpellent la dame et lui demandent de s'approcher de la portière dont ils ont baissé la vitre. Ils n'ont pas de masque de protection. La femme leur fait signe qu'elle n'a pas l'intention d'approcher et poursuit son chemin. On rappelle qu'elle est seule, à pied, au bord d'une route départementale, à quelques centaines de mètres à vol d'oiseau de son domicile. Elle ne fait encourir de risque à personne. Qu'à cela ne tienne, la voiture de gendarmerie fait demi tour et les deux gendarmes se positionnent un peu plus loin pour l'interpeller. "J'ai vécu cela comme un cauchemar" nous dit-elle. Ils se sont approchés de moi sans aucune protection. Je leur ai hurlé de reculer. Ils m'ont sommée de ne plus bouger". La scène tourne au psychodrame. La femme nous en explique les raisons "Cela fait plus de 15 jours que je prends toutes les précautions. Je ne me suis jamais précipitée nulle part pour faire des provisions ou autre. Depuis une semaine j'ai toujours dans mon sac un masque à mettre si je fais une course. Je paie mes petits achats avec ma carte sans contact. Je ne me déplace jamais sans mon flacon de solution pour me purifier les mains quand j'ai touché une poignée de porte ou si j'ai été en contact avec des objets touchés par d'autres. J'évite tous les endroits où je peux être à proximité d'autres personnes. Et d'un seul coup des gendarmes, (qui sont eux-aussi, et peut-être plus que d'autres, des contaminants potentiels, ndlr) viennent m'interpeller presque sous mon nez sans la moindre protection et sans que j'ai eu le temps de sortir mon masque de mon sac. Ils m'ont même menacée de m'embarquer. J'étais vraiment paniquée, au bord de la crise de nerf. Pour leur échapper j'aurais même pu traverser la route en courant au risque de me faire renverser par un camion. J'ai craqué. J'ai fondu en larmes"
Peut-être les gendarmes ont-ils alors compris qu'ils étaient allés trop loin et ils sont remontés dans leur voiture, non sans avoir auparavant menacé de nouveau la femme en lui promettant "On va faire des patrouilles tous les jours. Si on vous revoit ici ça va aller très mal pour vous."

Fin du témoignage.

Comme dirait le syndicat des policiers, il y a manifestement des gendarmes bornés, et il ne faudrait pas que des exceptions (?) deviennent la règle. Peut-être que la hiérarchie gendarmesque ou policière pourrait revoir les méthodes de contrôles et exiger de leurs fonctionnaires qu'ils fassent preuve d'un minimum de discernement et de psychologie.
C'est sûr, le pays traverse une période difficile. C'est sûr, il va falloir accepter des mesures très contraignantes. C'est sûr, nos gouvernants ont été en dessous de tout, eux qui dimanche exhortaient les gens à aller voter et qui dès lundi les contraignaient à rester cloitrés chez eux sous peine d'être embarqués par la police.

Face aux incohérences avérées du pouvoir, il serait bon que les citoyens d'un côté et les personnels chargés du contrôle de l'autre fassent preuve de la solidarité et de la bienveillance, ces vertus qui nous ont fait tant défaut.
Il est évident aujourd'hui 
que tout le monde a compris le danger qui nous menace. Que tout le monde, ou presque, a assimilé les consignes données par les seuls gens qui sachent, en l'occurrence les médecins. Des médecins dont la principale consigne est d'éviter autant que faire se peut les contacts avec d'autres personnes. Des médecins qui déplorent dans le même temps que nos dirigeants n'ont pas été capables de prendre plus tôt les mesures qui s'imposaient et de doter notre pays des moyens de protection contre ces attaques de virus. Sans oublier le comble de l'absurde de ce pouvoir: prendre le risque de contaminer davantage de citoyens en les faisant contrôler par des fonctionnaires, potentiels contaminants, qui ne disposent d'aucune protection sanitaire pour eux-mêmes ET pour les autres.

L'incurie des uns ne pourra jamais être compensée par le comportement bêtement autoritaire et sans discernement des autres. A nous tous d'en tirer les leçons.

Note aux benêts: et ce ne serait pas mal non plus que nos politiciens arrêtent de se faire de la com' en profitant de cette situation. Que le président de la république, qui dimanche invitait encore les gens à sortir et à aller voter, s'en aille désormais mesurer ses erreurs d'appréciation en rendant visite à l'institut Pasteur, Soit! Qu'il se fasse accompagner de micros et de caméras pour que cet instant soit diffusé sur toutes les chaînes, cela devient difficilement supportable.