CE N'EST QU'UN DÉBUT CONTINUONS LE...

COUP DE POMPE


J’ai eu parfois le sentiment que la région Nord-Pas-de-Calais (depuis rebaptisée Hauts de France) était une terre expérimentale pour les politiciens en quête de démolition de notre patrimoine économique, social et culturel. Ce fut ainsi la région de France la plus particulièrement frappée par la première crise économique, au siècle dernier, autour de deux secteurs clé, l’énergie et la production industrielle, prélude à ce que le reste de la France allait ensuite connaître…


Le Nord-Pas-de-Calais, avec ses mines de charbon, avait longtemps pourvu aux besoins énergétiques du pays. Les mineurs de fond en ont d’ailleurs payé le prix fort quand la France a eu besoin de l’énergie charbon pour se redresser, au lendemain de la seconde guerre mondiale. De même avec la sidérurgie. Mais bientôt le pétrole, bon marché, remplaça le charbon. Les mines fermèrent les unes après les autres, laissant des dizaines de milliers de travailleurs sur…. le carreau (jeu de mots mineur). Dans la foulée, nos grands dirigeants décidèrent qu’il serait désormais plus rentable de produire notre métallurgie dans des pays dits émergeants, aux plus faibles coûts. Et c’est là que nos grands maîtres reçurent le coup de main nécessaire, sinon indispensable, des prétendus défenseurs de la classe ouvrière, parti communiste et CGT en tête. Et voici que quelques décennies plus tard l’histoire bégaie…



J’ai, personnellement, le souvenir d’un leader cégétiste qui depuis des lustres n’avait pas mis la main à la pâte dans une entreprise. Ce syndicaliste professionnel était trop occupé à galvaniser les foules de travailleurs et à les inciter à se mettre en grève et à défiler sous des banderoles revendiquant haut et fort de pendre (oui, de pendre) patrons ou politiques nommément cités. Les foules de travailleurs marchaient en rangs serrés en espérant alors des jours meilleurs. Braves travailleurs qui perdaient deux ou trois journées de salaire en suivant les consignes d’un leader qui, lui, continuait de percevoir ses rétributions.
Sous ces coups de boutoirs prétendument sociaux, les entreprises fermaient, les unes après les autres, ou déménageaient. Leurs patrons étaient trop contents d’affirmer que c’était en raison du climat social local devenu insupportable. Ce qui, fondamentalement, n’était pas faux. Et puis, peu à peu, dans la ville de ce leader syndical, ce fut la crise et le marasme économique bien avant qu’ils ne s’installent ailleurs en France. Les travailleurs sans emploi devinrent chômeurs. Certains finirent par s’y habituer. Leur descendance copia ce modèle. Ce ne fut même pas de la résignation. Juste un nouveau mode de vie. De survie. 
Quant au leader cégétiste, une fois l’oeuvre accomplie, il s’en alla couler des jours tranquilles, et bien rétribués, dans une autre région, loin de celle où il avait sévi. Certains de ses condisciples se reconvertirent dans la politique, y trouvant à leur tour une source de revenus.



Pourquoi évoqué-je aujourd'hui cette histoire ancienne? Parce que depuis quelques jours, dans ces Hauts de France, une grève dans les raffineries pétrolières perturbe fortement le climat social. Sous l’impulsion de quelques syndicalistes, cégétistes, des travailleurs s’y sont mis en grève. Du coup, l’approvisionnement des stations-service en est perturbé. Du coup, les automobiliste se ruent vers les dites stations, même ceux qui n’ont pas un besoin impératif de se déplacer en voiture. On a ainsi créé une sorte de panique. Dans les Hauts de France, selon la bonne presse toujours si empressée et qui n’a pas manqué d’alimenter l’inquiétude des « petites gens », une station sur deux manquerait de carburant. La panique n’a fait que croître. Et le bruit qu’elle a fait a retenti dans toute la France. Le bon peuple est désormais informé: on risque de manquer d’essence à la pompe un jour ou l’autre. De quoi ajouter un peu d’angoisse à l’inquiétude ambiante.



Alors, on ne m’empêchera pas de penser que la CGT et les leaders prétendument de gauche viennent de donner un sacré coup de main à la clique macronienne pour faire passer l’idée chez le vulgum pecus que l’heure est grave, que la pénurie n’est pas loin. Qu’il va falloir se rationner, faire attention, écouter les conseils du gouvernement, etc, etc. Et surtout faire accréditer l'idée que notre dictateur présidentiel et ses sbires stipendiés ne sont pour rien dans cette catastrophe socio-économico-financière qui s’annonce. Et finir par se résigner.
En attendant que Pfizer ou Moderna nous inventent un vaxxin anti-stress à quatre doses et trois rappels rendus obligatoires avant de se rendre à la pompe.

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