Y'A PLUS BON BANANIA

ET SI LFI AVAIT RENOUÉ AVEC LA STRATÉGIE DU NOIR DE SERVICE


Acte 1: Pendant près d'un siècle, à l'heure du petit-déjeuner, on a servi aux jeunes Français un petit déjeuner avec pour slogan "Y'a bon Banania".

Personne ne trouvait malice à voir sur l'emballage de cette poudre chocolatée la représentation d'un personnage africain et souriant. Personne n'y voyait non plus une forme de paternalisme, encore moins un signe de mépris de race. Et cela a duré jusqu'à ce que des associations prétendument antiracistes, en général, et le MRAP, en particulier, ne saisissent la justice et obtiennent finalement gain de cause. Y'a bon Banania a disparu des rayons des magazins.

Ainsi donc, selon les bien-pensant de gauche, mettre en exergue un personnage à la peau noire pour vendre un concept serait résolument raciste. Dont acte.

Acte 2: ce 3 novembre 2022, à l'Assemblée nationale, Carlos Martens Bilongo a pris la parole.
N'écoutant que son bon coeur et son sens aigu de la solidarité, ce député de la France Insoumise (LFI) a lancé un plaidoyer afin que l'Etat laisse accoster en France un bateau transportant des émigrés africains. A ce stade de son propos, depuis les travées de droite, un député Rassemblement national a lancé intempestivement "qu'il(s) retourne(nt) en Afrique!". Visiblement, selon les images fournies par l'Assemblée nationale elle-même, cette réflexion n'a pas eu l'heur de choquer outre mesure le dit député Bilongo qui s'est alors contenté d'un méprisant et suffisant "Non, pas du tout". Ce qui laissait entendre que le député Bilongo avait parfaitement compris que l'interpellation du député RN visait à renvoyer "chez eux" les migrants africains du bateau. Fin de l'acte 2.

Acte 3: alors que le député Bilongo s'apprête à poursuivre son  plaidoyer pro-migrants africains, autour de lui, dans les rangs de LFI, c'est la bronca, à la grande surprise évidente de l'orateur du moment. En vérité, quelques excités de LFI feignent de comprendre qu'avec sa phrase à l'emporte pièce le député Rassemblement national ne visait pas les migrants africains mais le député Bilongo. Lequel député, personne n'y avait prêté attention jusque là, est de couleur noire. Et la bronca se termine en apothéose avec la naissance d'un scandale et des condamnations pour racisme. Fin de l'acte 3.

Acte 4: le soir-même, alors qu'il n'avait pas du tout réagi en entendant l'interpellation du député de droite, le député Bilongo apparaît sur les écrans entouré de sa clique et de sa claque. Et que déplore-t-il, quasiment au bord des larmes? Que ce qu'il vit est atroce. Que le fait que son adversaire politique, député comme lui, ait pu le réduire, sur les bancs de l'Assemblée, à sa seule couleur de peau est la pire des offenses.
Et là dessus le monde politico médiatique s'emballe. Le député Rassemblement national, sans autre forme de procès, est banni, oui banni, de la société des honnêtes gens, ceci pour avoir insulté gravement, par un propos raciste, un député à la peau noire. Ce député RN portera, longtemps, collée à sa peau blanche, une horrible réputation d'ignoble raciste.
Fin de partie.

Et maintenant, revenons à Y'a bon Banania, si vous le voulez bien, Monsieur le député Bilongo.
Oui, M. le député, j'ai le triste sentiment que vos collègues de LFI et de la prétendue bien-pensance se sont servis de vous de la pire façon qui soit. Car, de mon humble point de vue, c'est bien eux qui vous ont ramené à votre seule condition d'homme noir en prétendant que c'était vous* que le député RN visait en s'exclamant: "qu'il(s) retourne(nt) en Afrique".
* depuis le bureau de l'Assemblée a exonéré le député RN de tout propos raciste ndrl.
Outre le fait que cela ne vous avait pas choqué sur l'instant, outre le fait que le député RN aurait été complètement débile de vous attaquer sur ce terrain, il y avait au moins une bonne raison pour ce que ses propos ne puissent pas s'adresser à vous. Personne, ni vous ni votre entourage, ne pouvait l''ignorer. En effet, M. le député, vous êtes né il y a trente deux ans à Villiers-le-Bel. En France.

Ainsi donc, en aucune manière, la formule "retourne(nt) en Afrique" ne saurait s'appliquer à vous. On ne peut pas retourner dans un pays d'où l'on ne vient pas.

Et cela, quand vous faisiez mine de larmoyer en public, entouré de vos faux amis, vous ne pouviez l'ignorer.
Comme vous ne pourrez plus jamais ignorer qu'en faisant semblant de vous défendre, vos prétendus amis se sont comportés comme ceux qui prétendaient qu'afficher un homme de couleur sur un emballage de poudre chocolatée c'était du racisme. En gros, pour certains de ceux qui prétendaient vous défendre là où vous n'étiez pas vous-même attaqué, vous êtes devenu, en quelques sorte, le noir de service. Celui qui leur permettait d'arriver à leurs fins, ceci quelque soient les dégâts causés, tant à vous qu'à l'autre.
Quel dommage que vous vous soyez prêté à cette mascarade, vous méritez peut-être mieux.
Y'a plus bon Banania.

JG

PS: ceci posé, quelle pitoyable image que celle donnée par l'ensemble de notre classe politique. Qui peut dès lors encore s'étonner quand plus de la moitié des Français n'a plus envie d'aller voter pour ces personnages qui n'inspirent que du dégoût ou du rejet?


PS 2 histoire d'en rire: Imaginons qu'un bateau transportant des émigrés russes soit en difficulté en mer du nord. Imaginons qu'un député du Rassemblement national, répondant au nom d'Igor Klazinski, prenne la parole à l'Assemblée pour réclamer qu'on puisse accueillir en France ce bateau et ses migrants.
Et imaginons enfin qu'à cet instant un député Insoumis s'exclame "qu'il(s) retourne(nt) en Russie".
Ce député impertinent serait-il accusé de racisme et banni de la société des bien-pensant au seul motif que l'orateur aurait eu de lointaines origines slaves..? Non! Sans aucun doute, non!
CQFD