Mais
ce scandale des trois dernières décennies est passé sous silence par la
bonne presse dauphinoise pas libérée. Le coupable du mal-être aixois
c'est la supérette Vival.
Mars 2005. Cela fera bientôt 19 ans...
Via
son préfet aux ordres, l'Etat, à la demande du député maire aixois,
consacre par un arrêté la promesse d'achat des Anciens Thermes par la
Ville.
Depuis cette date, cet immeuble a connu une succession d'erreurs coûteuses inimaginable.
Dès
la signature de l'arrêté préfectoral, Dord décide d'y installer l'école
d'esthétique Peyrefitte au premier étage. Puis, il y installera,
toujours à grands frais, l'Office de tourisme, les services financiers et autres
de la mairie, un centre médical pour ados en difficultés, des
associations diverses et variées. Dans le même temps il entreprendra des
travaux de renforcement de la structure, de la toiture... Au programme
des travaux on trouvait aussi la remise en état de fonctionnement de la très jolie
piscine intérieure, une coûteuse réhabilitation de la partie historique
en sous sol (en principe destinées à des touristes qui ne viendront
jamais). Sans oublier le coût de l'entretien permanent des lieux, y compris ceux
inoccupés (c'est à dire quatre vingts pour cent), le coût du chauffage, de
l'éclairage, du gardiennage, de l'assurance... Et en y ajoutant les travaux de
dépollutions (amiante) on atteint facilement 20 millions d'euros de
dépenses aux frais des contribuables. Tout cela pourquoi puisqu'il ne reste plus rien à la collectivité de ce qui a été financée par elle.
Oui, tout cela pourquoi? Pour brader
le tout à Bouygues en s'engageant à offrir au promoteur toutes facilités
pour réaliser un projet complètement farfelu, y compris un parking
souterrain... sous la voie qui passe devant les Anciens Thermes! Une
hérésie totale! Au point que cinq ans après l'engagement officiel de céder à Bouygues on en est toujours au même niveau d'incertitude.
Tout cela a
coûté, on le répète, environ 20 millions d'euros à la collectivité.
Pour rien. Soit plus de mille euros par foyer fiscal aixois.
Et
malgré cela, le sujet a à peine été abordé l'autre soir. Et il a suffi
que le successeur de Dord, sans rougir de honte, affirme, à propos de ces Anciens Thermes en
perdition, que "Tout est OK" pour que le débat soit clos et que le daubé acquiesce sans mot dire.
Et
alors? Qu'est-ce qui a retenu l'attention de la presse quotidienne
locale aixoise à l'occasion de l'ultime réunion de quartier du maire? On
vous le donne en mille. Le-dit sujet occupe près de la moitié de
l'article du daubé étalé sur une pleine page:
C'est la supérette Vival du Bd Wilson dont les clients gêneraient parfois le stationnement ou la circulation des autres usagers. Au point de mettre les habitants sous tension. Si, si, sous tension...
Eh, oui. Comme dans la fable de la Fontaine, il a suffi que quelqu'un se mette à crier haro sur Vival pour
que l'engeance locale lui réponde en écho quel crime abominable ce modeste commerce avait commis en troublant l'ordre censé régner (rires) dans la ville.
Pauvre pays. Pauvres gens. Pauvre presse.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable...
Extrait des Animaux malades de la peste - Jean de la Fontaine
Ce n'est pas forcément inutile de relire cette fable pour aider à comprendre ce qui se passe actuellement dans ce pays.