PENDANT QUELQUES MINUTES J'AI ÉTÉ EN GUERRE

MAIS J'AI VITE REPRIS CONTACT AVEC LA RÉALITÉ

PAR OPTICON

Ce mercredi après une journée assez compliquée, je rentre chez moi vers 20 heures bien décidé à passer une soirée peinarde devant ma télé. J’ai à peine le temps de m’affaler dans mon fauteuil que je découvre devant moi un type dont le visage me rappelle quelque chose.



Il est en pleine lumière. A première vue il a l’air normal, bien coiffé, rasé de près, peut-être même un peu maquillé, beau costume. Avant que j’ai le temps de réagir voilà que le gars m’interpelle. « Oui, tu devrais faire attention, tu es en danger ». En danger? Non, effectivement, je n’ai pas conscience de cela. J’ai d’abord tendance à croire que le gars me joue un sketch. Mais il ne me laisse pas le temps de m’interroger. « Oui, tu ne t’en rends pas compte mais la menace est là, elle se rapproche, elle est à ta porte ».
Il a vraiment l’air sérieux, sûr de ce qu’il avance. Cette fois je commence à prendre peur. Surtout que le gars, il surenchérit. Il m’explique que si je veux vraiment être protégé du danger qui se profile, il va falloir que je réagisse, que je prenne les bonnes décisions. Et que c’est pour cela qu’il est venu me parler ce soir. 


Comme je dois encore avoir l’air dubitatif voilà que le gars il me lance « Oui, tu fais semblant de ne pas le voir mais, mon pauvre homme, cette fois c’est vrai, nous sommes en guerre! » Et il se met à m’expliquer tout ce qu’il va falloir faire, et à quel prix, si je veux ne pas être victime de cette menace. 


A ce moment là, je m’approche et je le scrute de plus près. Ses yeux! Oui, ses yeux! Il a des yeux de… Comment dire? D’illuminé! Oui, d’illuminé. Ce type n’est pas normal, c’est évident. Ou alors il joue un rôle, le rôle d’un psychopathe, cela dans le seul but de m’effrayer. Mais pourquoi moi? Pourquoi ce soir? 
Et pendant ce temps là, l’autre continue. Il s’adresse à moi, me regardant intensément dans les yeux. Cette fois j’ai vraiment peur.
C’est le moment que choisit mon épouse pour venir dans le salon. « Ah, tu es rentré » me lance-t-elle avant de se diriger vers le gars qui continue son laïus. Et elle lui coupe la lumière. L’autre disparaît dans l’obscurité et je ne l’entends plus. Alors mon épouse m’explique. « Ah, oui, je n’ai pas eu le temps de te le dire. Le cousin Manu est sorti de l’hôpital psychiatrique  avec une une permission. C’est pour voir s’il peut se réadapter à la vie sociale. J’ai accepté de l’accueillir pour 24 heures et de veiller sur lui. J’espère que tu ne l’a pas pris au sérieux… »


Ouf! J’avais cru au pire mais l’histoire finit bien.

Et vous, qu’est-ce que vous aviez cru?


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