Pierre Dac.
« Parler pour ne rien dire et ne rien dire pour parler sont les deux
principes majeurs et rigoureux de tous ceux qui feraient mieux de la
fermer. »
Raymond Devos.
Quelle actualité de ce
beau texte de Raymond Devos
Mesdames et messieurs ...
Je vous
signale tout de suite que je vais parler pour ne rien dire. Oh ! je sais !
Vous pensez :
"S’il n’a rien à dire ... il ferait mieux de se taire !"
Evidemment
! Mais c’est trop facile ! ... C’est trop facile !
Vous voudriez que je fasse comme tous ceux qui n’ont rien à dire et qui le
gardent pour eux ?Eh bien, non !
Mesdames et Messieurs, moi, lorsque je n’ai rien à dire, je veux qu’on le
sache !
Je veux en faire
profiter les autres !
Et si,
vous-mêmes, Mesdames et Messieurs, vous n’avez rien à dire, Eh bien, on en
parle, on en discute !
Je ne suis pas ennemi du colloque.
Mais, me direz-vous, si on en parle pour ne rien dire, de quoi allons-nous
parler ?
Eh bien, de rien
! De rien !
Car rien ... ce
n’est pas rien !
La preuve
c’est qu’on peut le soustraire. Exemple :
Rien moins rien
= moins que rien !
Si l’on peut trouver moins que rien, c’est que rien vaut déjà quelque chose
!
On peut acheter quelque chose avec rien .
En le multipliant :
Un fois rien ...
C’est rien.
Deux fois rien ... ce n’est pas beaucoup !
Mais trois fois rien ! ... Pour trois fois rien, on peut déjà acheter
quelque chose ... et pour pas cher !
Maintenant, si vous multipliez : trois fois rien par trois fois rien :
Trois multiplié par trois = neuf.
Cela fait : rien
de neuf !
Oui ... Ce n’est pas la peine d’en parler !
Bon !
Parlons d’autres choses ! Parlons de la situation, tenez ! Sans préciser
laquelle !
Si vous le
permettez, je vais faire brièvement l’historique de la situation, quelle
qu’elle soit !
Il y a quelques
mois, souvenez-vous : la situation pour n’être pas pire que celle d’aujourd’hui
n’en était pas meilleure non plus !
Déjà, nous
allions vers la catastrophe et nous le savions ... Nous en étions conscients !
Car il ne
faudrait pas croire que les responsables d’hier étaient plus ignorants de la
situation que ne le sont ceux d’aujourd’hui !
Oui ! La
catastrophe, nous le pensions, était pour demain !
C’est-à-dire
qu’en fait elle devait être pour aujourd’hui ! Si mes calculs sont justes !
Or, que
voyons-nous aujourd’hui ? Qu’elle est toujours pour demain !
Alors, je vous pose la question, Mesdames et Messieurs :
Est-ce en remettant toujours au lendemain la catastrophe que nous pourrions
faire le jour même que nous l’éviterons ?
D’ailleurs, je vous signale entre parenthèses, que si le gouvernement
actuel n’est pas capable d’assurer la catastrophe, il est possible que
l’opposition s’en empare !
Merci à eux.
BF