UN PAYS EN QATAR...SI!

DU PAIN ET DES JEUX, PAUVRE FRANCE


Ouf, la France est sauvée. La France est en fête. La France triomphe. La France défile, la France applaudit, la France s'esbaudit. La France est fière.
Il n'aura suffi pour cela que 90 minutes et cinq coups de pied magistraux.

Quelques heures plus tôt des fâcheux nous disaient encore que l'Italie, notre voisine, venait de dépasser la France dans la plupart des domaines, essentiellement économiques d'ailleurs. Quelques heures plus tôt les Français se sentaient ravalés à un rang inférieur. Mais en une heure et demie la situation s'est inversée en notre faveur.

Oui, ce samedi, la France venait de prendre les Italiens dans leurs propres filets et, soudain, on les voyait, ces pauvres Ritals, rentrer chez eux, la mine défaite, le front bas, admettant piteusement notre supériorité. Alors...

Alors le peuple français, fou de joie, descendait dans les rues, emplissait les avenues pour chanter sa victoire. Et nos médias revanchards ne manquaient pas la moindre occasion d'amplifier cette soudaine allégresse d'un peuple qu'on disait abattu, sans avenir, sans projet.
Et ce fut un grand moment de catharsis. Un peu comme l'aurait exposé Aristote. Sauf que...

Sauf que il eût été plus judicieux de parler de Qatar, si!

D'abord parce que sur le stade de nos prétendus exploits, c'était le nom du Qatar qui dominait et pas celui de la France.

Car c'est bien le Qatar qui a investi plus de quatre milliards d'euros dans une équipe de foot parisienne naguère au bord du gouffre.

C'est bien un Qatari, digne représentant de la dynastie qatari, qui est à la tête de cette équipe. Une équipe composée de Portugais (les plus nombreux) d'Espagnols, de Brésiliens, de Marocains, d'un Coréen, d'un Georgien, d'un Equatorien, et même d'un Russe et aussi... d'un Italien. Et également de quelques Français. Bref, c'est ce qu'on peut appeler une équipe internationale.
Et c'est pour célébrer la victoire d'une équipe de foot largement majoritaire en étrangers et financée par des fonds provenant d'un tout petit émirat arabe que la France, encouragée par ses médias, s'est arrêtée, le temps d'un weekend, de pleurer sur son sort.

Faut-il noter enfin que le président du PSG a été mis en examen il y a trois mois pour "complicité d'abus de pouvoir" dans une affaire où il était beaucoup question de fonds qataris. A noter surtout qu'il est toujours réputé innocent et que c'est pour cette simple et unique raison qu'aucun commentateur de la bonne presse aux ordres n'a souhaité évoquer cette sombre affaire.

Quoi qu'il en soit, quand un pays doit une rare raison de faire éclater sa joie (et quelques vitrines aussi en passant*) à la victoire d'une équipe de football composée d'étrangers et financée par des fonds étrangers, c'est qu'on n'est plus seulement au bord du gouffre. On glisse doucement dans l'abysse.

Opticon

*NDLR: Et on ne parle pas ici des violences, pillages et autres dégâts commis par des "barbares" (dixit Retailleau) autour des manifestations plus ou moins organisées ou contrôlées par les présumées autorités françaises.

à lire:

https://www.aixlesbains-lejournal.fr/article/20250602-1063-ce-pays-est-fichu.html